Sommet de l’OCTA en Amazonie : Le président français se retrouve esseulé

Les présidents français et brésilien veulent faire monter la pression à J-10 de la conférence de Copenhague sur le climat, qui débutera le 7 décembre, en persuadant les pays de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA) de s’unir à leur lutte en faveur d’un accord significatif.

Dans un document commun rendu public le 14 novembre à Paris, les deux hommes demandent une « réponse globale immédiate » et posent les conditions d’un accord à Copenhague.

Nicolas Sarkozy et Lula entendent rallier le plus de pays possible à cette « bible climatique » pour faire pression sur les Etats-Unis et la Chine et les amener à des compromis.

La majorité des chefs d’Etat des huit pays de l’OCTA  étaient attendus mais au final ils ne sont pas venus en nombre dans la capitale mythique de l’Amazonie.

Hormis le Brésil, seul un autre pays de l’OTCA est représenté par son président – le Guyana, avec Bharrat Jagdeo.

Les présidents colombien et vénézuélien, Alvaro Uribe et Hugo Chavez, ont annoncé mercredi qu’ils ne participeraient pas, alors qu’une crise diplomatique oppose actuellement leurs pays . L’un s’est excusé en invoquant un problème médical, le second en déclarant avoir un emploi du temps trop chargé.

Equateur et Surinam sont représentés par un ministre, la Bolivie par un envoyé du président Evo Morales et le Pérou par son vice-président.

Les proches de Nicolas Sarkozy se consolent de ce rendez-vous raté en insistant sur le fait que la France était  conviée pour la première fois à une réunion de l’OTCA, alors qu’elle n’avait jamais pu jusqu’à présent obtenir un simple siège d’observateur, bien que la Guyane française appartienne au bassin amazonien.

« La France a maintenant un pied dans cette organisation essentielle pour que la Guyane puisse s’intégrer dans son environnement régional« , explique un conseiller du président français. « C’est une reconnaissance par les pays de la région que la France est un pays amazonien et d’Amérique latine. »

Nicolas Sarkozy s’est entretenu avec son homologue brésilien, le président Lula, avant de rencontrer les autres dirigeants de l’OCTA. L’occasion d’aborder, en dehors des questions climatiques, les relations bilatérales entre la France et le Brésil et la possible vente de chasseurs-bombardiers Rafale à l’armée de l’air brésilienne.

Le président français a poursuivi vendredi sa croisade dans l’archipel des Caraïbes de Trinité-et-Tobago, où s’est tenu le sommet des 53 pays du Commonwealth, qui représentent déjà un panel de tous les problèmes qui seront soulevés à Copenhague.

Grande-Bretagne, Canada, Australie y côtoient des pays émergents comme l’Inde et l’Afrique du Sud et tout l’éventail des Etats parmi les plus démunis, du Bangladesh aux Maldives en passant par des pays africains et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Selon l’Elysée, Nicolas Sarkozy s’exprimera en séance plénière, une première pour un président français dans un sommet du Commonwealth.

A défaut d’un traité en bonne et due forme, expédié, faute de temps, à des négociations juridiques en 2010, la France et le Brésil  luttent en faveur d’un accord politique fixant des engagements serrés et quantifiables dès Copenhague.

Ils veulent entre autres,  que les deux pays les plus pollueurs – Etats-Unis et Chine – sans lesquels un accord à Copenhague est difficilement concevable, prennent des engagements chiffrés sur la réduction de leurs émissions de CO2.

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi qu’ils proposeraient de réduire de 17% leurs émissions en 2020 par rapport à 2005 (3% par rapport à 1990), de 18% en 2025 par rapport à 1990 et de 32% d’ici 2030, également par rapport à 1990.

Le président américain Barack Obama a pris tout le monde de court en déclarant que le 9 décembre à Copenhague, avant d’aller chercher son prix Nobel de la Paix à Oslo le 10. Les chefs d’Etat et de gouvernement, dont Nicolas Sarkozy et Lula, n’y sont attendus que le 17.

La Chine a pour sa part annoncé jeudi qu’elle se fixait pour objectif de réduire de 40 à 45% d’ici 2020 l' »intensité carbone » de son économie – la quantité de gaz à effet de serre émis pour chaque yuan de revenu national – par rapport à 2005.

Reste à savoir si les propositions américaines et chinoises seront considérées comme suffisantes , alors que l’Union européenne se propose de réduire ses émissions de GES de 20% en 2020 par rapport à 1990 (de 30% s’il y a un accord à Copenhague).

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