La guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, FARC, a revendiqué le 5 janvier dans un communiqué diffusé par l’agence Anncol, l’enlèvement du gouverneur de Caquetá dans le but de le « juger pour corruption politique », mais a déclaré qu’elle n’avait pas pour intention de le tuer.
« Ce dénouement tragique et non désiré est la conséquence directe de la décision du président colombien de déclencher une intervention armée dans le but de libérer les otages. »
L’enlèvement et la mort de Cuellar a eu lieu le 21 décembre à Florencia, la capitale du département de Caquetá au sud de la Colombie. Le gouverneur âgé de 69 ans a été retrouvé mort dans une localité rurale, portant au niveau du cou des blessures faites à l’arme blanche.
Selon les autorités colombiennes, la mort du gouverneur est survenue peu de temps après son enlèvement.
Dans leur communiqué, les FARC évitent d’employer le terme « enlèvement » et préfèrent évoquer celui de « rétention » et soutiennent que Cuellar avait des liens évidents avec des groupes paramilitaires de droite.
Avant d’être gouverneur, ce dernier avait déjà été enlevé à quatre reprises par les FARC pour des raisons économiques (demande de rançon). Dans leur communiqué, les FARC déclarent également qu’ils sont disposés à libérer de façon unilatérale un sous-officier et un soldat sur les 20 individus qu’ils retiennent en otage depuis plusieurs années. Après avoir pris connaissance de ce message, l’attaché de Presse à la Présidence de Colombie, César Velásquez, a déclaré à la BBC Mundo que le gouvernement réaffirmait sa position comme quoi « les FARC sont non seulement des voleurs mais aussi des bouffons ».
Álvaro Uribe, le président colombien, s’est également exprimé lors d’une allocution accordée à la Radio Viva de Pasto.
« Ce groupe narco-terroriste appartenant à la guérilla des FARC est criminel et sournois. De plus, il est cynique. Il déverse le sang, et ensuite il rédige des communiqués doctoraux. Il déverse le sang et il ment « , a affirmé Uribe.
Dans des déclarations faites à la BBC, Iván Cepeda , du Mouvement pour la Paix, a signalé que l’enlèvement et la mort du gouverneur était un acte « injustifiable ».
« Nous espérons que les deux libérations annoncées par les FARC puissent se concrétiser rapidement, ainsi nous pourrons avancer sur le chemin de la libération des détenus et mettre en place un échange humanitaire ».
Pour sa part, Carlos Lozano, directeur de l’hebdomadaire Voz, de la mouvance communiste, a déclaré à la BBC Mundo qu’il condamnait les enlèvements et que l’assassinat du gouverneur « constitue un acte atroce qui mérite d’être fermement condamné ».
«Rien ne peut justifier cet acte, ni les arguments sur des irrégularités présumées, ni des recherches sur de supposées relations avec les paramilitaires » a indiqué Lozano.
La veuve du gouverneur, Imelda de Cuellar, a affirmé que toutes les déclarations faites par les FARC n’étaient que « mensonges ».
« Luis Francisco était un homme honnête, un homme bon » a-t-elle ajouté.