Chili : L’aide aux victimes s’organise et le bilan humain s’alourdit

Le nombre de victimes qui ont péri lors du violent séisme puis lors du tsunami, qui s’est avérè bien plus meurtrier que prévu, sont aujourd’hui passé à 900 a indiqué le Bureau national des urgences (Onemi), dépendant du ministère chilien de l’Intérieur.

La région du Maule, où des vagues gigantesques ont totalement détruit plusieurs stations balnéaires, demeure la plus meurtie, avec 587 décès (92 dans la région du Bio Bio dont la capitale est Concepcion, 48 dans celle d’O’Higgins, 38 à Santiago, 20 à Valparaiso et 14 dans la région d’Auraucania).

Les Chiliens, à ce jour, confrontés à un manque de nourriture et d’eau potable, se sont concentrés autour de soldats héliportés à Constitucion, ville du littoral durement balayée par trois vagues géantes successives après le secousse d’une magnitude 8.8 de samedi.

En effet, au cours de ces derniers jours, les coupures de courant, le manque d’accès à l’eau courante et l’insuffisance de nourriture ont semé la panique parmi les habitants à Concepcion, provoquant des scènes de pillages dans les supermarchés et les magasins d’alimentation. La situation dans la ville s’est très vite dégradée au point que les magasins ont même été dévalisés en présence de leurs propriétaires.

Le gouvernement chilien a ordonné mardi un couvre-feu de 18 heures par jour (de 18 heures à midi, heures locales) afin d’enrailler le pillage dans la ville de Concepcion.

Les autorités ont également placé trois autres villes sous alerte, en effet Talca, Cauquenes et Constitucion, obéissent dorènavant aux règles du couvre-feu pour freiner le pillage incontrôlé.

4000 soldats ont été déployés dans la deuxième ville du pays pour que cessent les pillages et les actes de délinquance consécutifs à la catastrophe.

Selon la présidente Michelle Bachelet, les autorités ont désormais la situation en main dans cette agglomération qui avait la veille, selon les zones, des allures de champ de bataille en raison des pillages et des vols qui s’y multiplient.

Plantés devant des bâtiments ou des boutiques sévèrement ravagés, munis de bâtons pour les uns, de fusils de chasse pour les autres, des habitants de la ville ont misé sur l’auto-défense en veillant la nuit durant pour défendre le peu de biens qui reste en leur possession, regrettant par la même occassion la lenteur de l’arrivée des aides d’urgence.

A Constitucion, des dizaines de corps étaient allongés à même le sol d’un gymnase transformé en ces tristes circontances en morgue de fortune. Les autorités évaluent entre 100 et 500 le nombre de personnes toujours portées disparues.

L’aide humanitaire commence par ailleurs à s’organiser plus de 72 heures après ce terrible séisme. L’arrivée de vivres de première urgence en provenance du Port de Val Paraiso a redonné un semblant d’espoir aux sinistrés.

L’ONU a annoncé lundi soir l’envoi de 45 téléphones satellite pour permettre une meilleure coordination des secours, tandis que l’Argentine, le Brésil et le Pérou préparaient de nouveaux avions-cargo transportant des couvertures, tentes, stations de purification d’eau, des générateurs électriques, des hôpitaux de campagne et des médecins.

Mardi, les secours ont distribué 320 tonnes de vivres; eau potable, denrée, lits de camp, et générateurs destinés aux régions les plus touchées par le séisme et le tsunami. Le Pérou, la Bolivie, le Brésil et Les États-Unis sont parmi les pays qui ont déjà contribué à l’aide humanitaire.

La distribution de couvertures, de nourriture et de médicaments continue, ce sont quelque deux millions de personnes qu’il faut aider à l’heure actuelle.

De nombreux habitants attirent l’attention sur la flambée des prix concernant certains produits de première nécéssité comme le lait ou le pain.

« Nous allons apporter de l’aide partout où les gens en ont besoin », a dit Michelle Bachelet, avant de s’entretenir avec la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, arrivée à Santiago pour une visite éclair.

Hillary Clinton, en tournée en Amérique latine, a incarné l’aide internationale en cours en apportant avec elle une vingtaine de téléphones satellitaires, en réponse à un besoin urgent. « C’est tout ce que nous pouvions emporter dans l’avion tout de suite », s’est-elle excusée.
Les Etats-Unis doivent également envoyer des ponts montables, des systèmes de purification d’eau, un hôpital de campagne, des générateurs et des appareils de dialyse, a déclaré Mme Clinton.
D’autre part, l’économie de ce pays de 17 millions d’habitants va devoir digérer cette catastrophe naturelle, dont le coût est évalué à plus de 15 milliards de dollars (11 milliards d’euros) par AIR Worldwide, une entreprise de conseil de Boston.

Cette situation chaotique devra être prochainement gérée par le nouveau président élu, Sebastian Pinera, qui occupera officiellement ses fonctions dans quinze jours.

Durant la campagne éléctorale, il avait placé la relance économique comme un objectif majeur, misant sur une croissance de 6% par an dans le but de créer un million d’emplois. Mardi, il a affirmé que son projet n’était aucunement remis en cause par cette catastrophe naturelle.

« Ces chiffres sont maintenus », a-t-il dit, précisant que la phase de reconstruction allait booster la croissance et développer l’emploi.

La pésidente sortante Michelle Bachelet  a déclaré que la gouvenement ferait tout son possible pour que le Chili puisse se relever avec dignité « Nous travaillerons pour que le pays renaisse des ruines ».

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