Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a déclaré que tous les jours de la semaine prochaine seraient fériés dès lundi afin d’économiser l’électricité qui manque grandement au pays (ils s’ajoutent aux traditionnels jeudi et Vendredi saint, jamais travaillés dans ce pays), a rapporté la chaîne de télévision TeleSur.
« Lundi, mardi et mercredi seront fériés. Etant donné le fait que jeudi et vendredi seront aussi des jours non ouvrables en prévision de la fête de Pâque, toute la semaine prochaine sera fériée », a signalé à la télévision le président à l’occasion d’une rencontre informelle avec des sportifs.
Une mesure critiquée par les chefs d’entreprise qui la considère comme insuffisante pour palier à la crise énergétique qui touche le Venezuela.
Le président vénézuélien a souligné, « Ce n’est pas à cause de notre paresse mais pour économiser l’électricité ». Le pays subit une sécheresse considérable, la plus forte que le pays ait connue depuis 100 ans, ce phénomène s’explique par les bouleversements climatiques engendrés par le courant « El Nino ».
La réserve hydraulique du barrage Guri, dans le Bolivar, connaît son niveau le plus bas. En temps normal, la centrale parvient à fournir 73% de l’électricité vénézuélienne. Des délestages quotidiens de plusieurs heures ont lieu sur la totalité du territoire national à l’exception de Caracas, la capitale vénézuelienne.
La Russie, pour aider le pays face à cette pénurie énergétique, s’est engagé à livrer au Venezuela des centrales thermiques à turbines à gaz, de 6 à 32 MW de puissance à l’unité. D’autres projets en commun sont à l’étude comme la construction de centrales fonctionnant au coke de pétrole et au gaz.
Le vice-président Elias Jaua, a toutefois précisé que les dispositions prises pour la semaine Sainte ne concernaient pas certains secteurs d’activité comme les télécommunications, les magasins alimentaires, les hôpitaux, les banques ou les transports en commun. Cette mesure a pour but de réduire la production du barrage hydro-électrique de Guri, et ainsi de permettre la mise en place de travaux de maintenance et le maintien de son niveau d’eau.
Il faut rappeler que début février, le président Chavez avait décrété une situation d’urgence relative au déficit d’énergie électrique pendant une durée minimum de deux mois.
Les consommateurs à titre privé (soit les particuliers) ont ainsi été invités à diminuer leur consommation de 10% et les établissements commerciaux de 20%. Cette semaine, 96 entreprises et commerces qui n’avaient pas respecté ces restrictions ont été sanctionnés par une coupure de 24 heures.
L’opposition politique et des scientifiques évoquent les conséquences d’une mauvaise gestion des resources et considèrent cette crise comme la conséquence directe d’une gestion défaillante et d’un manque d’investissements.
Le gouvernement qui a nationalisé le secteur électrique en 2007 a prévu de doubler sa production d’ici 2015 (elle est de 16.200 MW quotidien à ce jour) en favorisant l’installation de centrales thermo-électriques.
Chaque MW additionnel (une prévision de 15.000 MW en plus) coûtera au gouvernement un million de dollars, selon des estimations officielles. Aujourd’hui, la consommation quotidienne est supérieure à l’offre de 1000 MW, à partir de lundi 29 mars, 1er jour férié décrété par le gouvernement, les autorités devraient pouvoir économiser chaque jour 500 MW et ce pendant une semaine.