Dans le cadre du projet de recherche archéologique pour la conservation des murs périmétraux de l’enceinte Xllangchic An (à Chan Chan, à 5 km à l’ouest de Trujillo), des découvertes majeures ont été réalisées par les scientifiques. En effet, une plateforme funéraire a été mise au jour, ce sont neuf chambres comprenant 31 dépouilles (humaines et animales), majoritairement des ossements appartenant à de femmes, qui ont été découvertes.
La responsable du projet Lizbeth Quijano López a révélé cette découverte faite il y a trois mois au grand public « Nous avons récupéré en moyenne 87 vases, 31 dépouilles, des objets destinés à la confection textile, comme des aiguilles, des dés à coudre. On a retrouvé comme objets funéraires, des perles de différentes matières, des applications de nacres sur des éléments comme de la mate ou du bois, des textiles de qualité diverse, ainsi que des fournitures appartenant à ces mêmes tisseuses ». Elle a ajouté que, malgré le pillage dont a été victime le site, des éléments importants ont pu être retrouvés intacts « Nous avons trouvé des céramiques complètes. Nous avons eu la chance des découvrir des objets en parfait état ».
Pour Elena Córdova Burga, en charge de la Direction décentralisée de la Libertad, il s’agit d’une découverte « très importante » parce qu’elle va révéler de « nouveaux contextes funéraires Chimú ».
Chan Chan construite vers 1300 est la plus grande ville précolombienne des Amériques et la plus vaste cité en adobe au monde. À l’apogée de l’empire Chimú, on estime qu’elle rassemblait 60 000 personnes, établie dans la vallée fluviale jadis fertile de Moche ou Santa Catalina, elle renfermait alors quantité d’or, d’argent et de poteries. Le royaume Chimú connut son apogée au XVe siècle, peu avant de succomber à la puissance Inca.
La zone monumentale couvre près de six kilomètres carrés au centre de la cité qui s’étendait alors sur vingt kilomètres carrés, elle comporte neuf grandes enceintes rectangulaires (‘citadelles’ ou ‘palais’) délimitées par d’épaisses et hautes murailles en adobe. À l’intérieur de ces unités s’élèvent des bâtiments autour d’espaces libres : des temples, des habitations, des entrepôts, mais aussi des réservoirs et des plateformes funéraires. Les murs en pisé des édifices étaient souvent parés de frises représentant des motifs abstraits et des personnages anthropomorphiques et zoomorphiques. Autour de ces neuf ensembles étaient aménagés trente-deux enclos semi-monumentaux et quatre secteurs de production dédiés aux activités de tissage, de travail du bois et des métaux. De vastes terres agricoles et les vestiges d’un réseau d’irrigation ont été mis au jour plus au nord, à l’est et à l’ouest de la ville.
La cité de Chan Chan est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986. Le site est considéré à juste titre comme l’une des grandes merveilles de l’archéologie andine.
L’archéologue Lisbeth Lopez Quijano a précisé que les corps retrouvés appartiennent à la période tardive Chimú (1200 à 1400 après Jésus-Christ) et ont été trouvés lors des travaux de rénovation qui ont été effectués dans la région, avec un investissement 1 748. 000 de S /.
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Les dépouilles funéraires, en majorité des femmes sont actuellement en cours d’étude dans un laboratoire dressé à quelques mètres de l’enceinte murée Xllangchic An, afin de procéder au nettoyage, à la conservation, à l’enregistrement et inventaire ainsi qu’à leur mise sous protection. « Ces restes seront soumis à différents types d’analyse afin de compléter les informations recueillies sur le terrain », a déclaré Maria Elena Cordova.
« Tout cet espace constitue un secteur funéraire complet. Cependant, toutes les inconnues liées à la découverte seront éclaircies avec une analyse anthropologique plus approfondie. Pour l’instant, nous pouvons dire, selon ce que l’on a retrouvé, que les restes humains mis au jour seraient ceux de femmes tisseuses », a souligné Quijano.
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Le travail sur place est sur le point d’être achevé, cependant de nombreuses analyses sont en cours après ces travaux d’excavation qui ont porté leurs fruits.
« On estime que les corps offerts en offrandes ont accompagné les funérailles principales, qui pouvaient être celles d’un gouvernant, car les chambres funéraires étaient hors de l’enceinte murée, lieu où étaient enterrés les gouvernants. Ce sont des enterrements secondaires », a affirmé l’archéologue Nadia Gamarra ajoutant « les chambres funéraires sont derrière le mur périmétral de Xllangchic An [antes Uhle], mais le fait que ce soit adossé ne signifie pas nécessairement que cela appartienne au même gouvernant. Il y a probablement eu filiation avec l’occupation inca, et ce très tôt ».
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