Équateur : Quelles sont les causes de la mort massive de singes hurleurs dans la réserve Pacoche ?

equateur25022016

En Équateur, dans la zone écologique de la province côtière de Manabí, près d’une cinquantaine de singes hurleurs de l’espèce « Alouatta palliata » ont été retrouvés morts, les chercheurs tentent depuis de connaitre les causes de ces décès dans cette réserve naturelle.

Un singe de cette espèce a été capturé le lundi 22 février et est soumis à une quarantaine depuis mardi, a informé le ministère de l’Environnement, « On a pratiqué des études cliniques afin de mettre en évidence une cause pathologique qui puisse permettre d’avancer sur les raisons de cette mort massive de primates ». Selon le ministère de l’Environnement, sur la zone de Pacoche, au sein de ce milieu luxuriant, il y a une population d’environ 600 singes hurleurs.

Ce sont 51 cadavres de singes hurleurs qui ont été retrouvés en état de décomposition avancée entre le 1er et 22 février dans le refuge Pacoche, Edgar Peñafiel , coordinateur au ministère de l’Environnement pour cette zone , a déclaré que « pendant les visites aucun groupe n’était mort ou ne semblait malade. Le comportement des groupes enregistrés est assez actif », une information publiée dans un communiqué officiel.

La découverte des corps de singes morts a poussé les autorités à restreindre le passage des touristes au sein de la réserve . Cette mesure se poursuivra « jusqu’à ce que nous ayons des résultats précis sur les causes de décès chez les primates et tant que nous ne sommes pas certains que cela puisse avoir un impact sur les gens »a déclaré le ministère à la presse.
Le ministère de la Santé de l’Équateur a d’ores et déjà annoncé que les décès des singes hurleurs ne sont pas liés à la dengue, au Chikungunya, à Zika ou encore à la fièvre jaune, des maladies transmises à l’homme par le moustique Aedes aegypti et qui constituent une forte source se préoccupation en Amérique du Sud en cette période d’été austral.

Jusqu’à présent, et selon les résultats rapportés par l’Institut national de recherche de la santé publique (INSPI), il a également été mentionné que la mort de singes n’a pas été causée par l’infestation du parasite « Angiostrongylus cantonensi » qui est habituellement à l’origine de la méningite. Le ministère, dans un communiqué, a précisé qu’il attendait également l’analyse toxicologique d’échantillons d’eau afin de déterminer les causes de la mort des primates et des végétaux vont également être étudiés pour écarter toute intoxication mortelle.

« Nous resterons aussi longtemps que nécessaire pour clarifier les causes de ces décès et protéger la vie des animaux en bonne santé, ainsi que des communautés environnantes », a déclaré Pedro Soto, vétérinaire dépêché par le gouvernement.

Lucía Luge, elle aussi vétérinaire pour le compte du ministère de l’Environnement a indiqué mardi que les examens servent pour déterminer si les primates sont morts d’une maladie propre à leur espèce ou si’il s’agit d’un autre facteur : « Les premières analyses sont déjà en cours de traitement par des laboratoires en Équateur, mais des échantillons ont aussi été envoyés au Centre de contrôle et de prévention des maladies à Atlanta, aux États-Unis ».

« Il faut au moins trois résultats pour confirmer ou infirmer la présence d’une maladie », a ajouté la vétérinaire en précisant « si nous venions à retrouver des singes malades, nous observerons leurs symptômes et nous les traiterons en conséquence jusqu’à ce que nous sachions à quoi nous avons à faire précisément ». Lors des autopsies effectuées sur les dépouilles de singes, les organes présentaient des lésions hémorragiques qui ont été trouvées dans le système digestif.

Par ailleurs, une cartographie des plantations qui ont été fumigées ces dernières semaines va être réalisée et des analyses vont être effectuées sur des escargots africains susceptibles de provoquer des maladies parasitaires.

Les singes vivant dans la forêt vont faire l’objet d’observation, toutefois capturer ces spécimens n’est pas une tâche aisée. Dans des conditions normales, ces primates évoluent dans les branches les plus hautes des grands arbres. Il faut donc les endormir avec des fléchettes anesthésiantes. Les singes malades se retrouvent quant à eux sur le sol ou sur des branches à faible hauteur.

Parallèlement, le ministère de la Santé mène une campagne de vaccination au sein de toutes les communautés environnantes où les singes morts ont été trouvés. Iris Román, épidémiologiste, a déclaré: « La collaboration permet de protéger la vie et la sécurité des personnes et des animaux. »

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