
Au Mexique, l’Armée zapatiste de Libération Nationale a annoncé sa décision de participer à la prochaine élection présidentielle de 2018, mais son candidat ne sera pas son membre le plus connu, à savoir le sous-commandant Marcos, mais une femme d’origine indigène.
L’EZLN a révélé dans un communiqué vendredi soir que les natifs doivent lancer une consultation pour choisir une femme native dans le but de les représenter et participer aux élections qui se tiendront dans deux ans.
L’EZLN a confirmé sa volonté de choisir un candidat indépendant, c’est-à-dire quelqu’un qui ne possède pas d’affiliation à un parti politique.
Pour rappel, l’armée zapatiste a pris les armes contre l’État en 1994, après un bref conflit armé, elle a opté pour des moyens pacifiques pour lutter en faveur des droits des populations autochtones. L’EZLN et le gouvernement mexicain ont signé en 1996 les accords de paix de San Andrés en reconnaissant les droits des peuples autochtones, mais bien que le soulèvement armé ait conduit à des améliorations dans la législation, dans la pratique, la communauté indigène reste la plus marginalisée de la population mexicaine.
¿Quién será la candidata indígena e independiente que el #EZLN lanzará para las elecciones de 2018? https://t.co/gVKsDcMwYb
— Animal Político (@Pajaropolitico) October 16, 2016
Si cette candidature se confirme officiellement, ce serait la première fois que les zapatistes participeraient aux élections parce que, bien que depuis 2005, l’EZLN, avec le sous-commandant Marcos à la barre, ont lancé au mouvement national appelé « l’Autre Campagne », il n’y pas eu de participation à la course présidentielle de 2006, les zapatistes avaient fait le choix de ne soutenir aucun candidat des partis traditionnels.
L’accord de consultation préalable a été pris au cours du cinquième Congrès national indigène, qui a débuté le 9 octobre, et s’est conclu vendredi à San Cristóbal de las Casas, au Chiapas, en présence de représentants de plus de 30 peuples indigènes du Mexique et des membres du Commandement général de l’EZLN, y compris les commandants adjoints Galeano (anciennement Marcos) et Moïse.
Participará EZLN en elecciones de 2018 – Vía @reforma https://t.co/J7o941aai2
— REFORMA Nacional (@reformanacional) October 14, 2016
« Nous affirmons que notre lutte n’est pas pour le pouvoir, nous ne le cherchons pas, mais nous allons appeler les peuples autochtones et la société civile à s’organiser pour arrêter cette destruction, nous allons fortifier nos résistances et nos rébellions, c’est-à-dire la défense de la vie de chaque personne, chaque famille, groupe, communauté ou quartier. En construisant la paix et la justice d’en bas, d’où nous sommes ce que nous sommes », peut-on lire dans le document « Que retiemble en sus centros la tierra », de l’EZLN.
Les zapatistes dénoncent l’exploitation, le harcèlement et le pillage de diverses communautés du Chiapas, Oaxaca, Jalisco, Puebla, Veracruz et à la Ville du Mexique, entre autres, où les entreprises ont détruit les espaces naturels à travers des projets promus par les entrepreneurs et approuvés par les autorités.
Le CNI (Conseil national indigène) s’est déclaré en assemblée permanente et a lancé une consultation dans chacune des zones géographiques, des territoires concernés pour former le conseil d’administration indigène afin de désigner le représentant aux présidentielles du Mexique en 2018 .
Lors de la réforme électorale de 2012, la figure de « candidat indépendant » a été approuvée, mais c’est seulement en 2014 que les conditions de candidature se sont ouvertes pour les citoyens qui aspirent à se présenter sans le soutien d’un parti politique.
(archive de 1996, portrait du sous commandant MARCOS)