Le Pérou demande des explications à l’Equateur sur la construction d’un mur frontalier à hauteur du canal de Zarumilla

Il s’agit encore d’une histoire de mur, mais elle préoccupe loin du Mexique, plus au sud cette fois et dans une moindre mesure… Sur le continent sud-américain, le gouvernement équatorien a commencé la construction d’un mur le long de la frontière avec le Pérou, il borde la frontière du Pérou et sépare les villes de Huaquillas et Aguas Verdes. Cet ouvrage a été lancé il y a un peu plus d’un mois, il s’étend sur plusieurs kilomètres, et s’élève à une hauteur d’environ quatre mètres, et a supposé un investissement de 4,4 millions de la part du gouvernement de l’Équateur.

Ce projet vise à lutter contre le trafic illicite de marchandises, et sa construction fait partie, sur le papier, d’un accord entre les deux pays, cependant Hugo de Zela, a émis une note diplomatique le 5 juin à l’ambassadeur de l’Équateur à Lima, José Sandoval, dans laquelle il a exprimé le rejet du Pérou pour la construction d’un mur du côté équatorien au niveau du canal de Zarumilla, le long de la frontière commune. Le mur est situé dans le quartier de Huaquillas dans le district d’El Oro et borde le quartier d’Aguas Verdes situé dans le département de Tumbes au Pérou. Les travaux de construction ont été lancés quelques jours après la fin de l’administration du président Rafael Correa.

« Du côté péruvien, nous voyons un mur de quatre mètres de haut nous séparant et nous empêchant d’échanger des produits avec la même facilité qu’avant, tous les commerçants qui travaillent sur les ponts sont restés au chômage. Plus de 10000 familles touchées », a déclaré Abel Jiménez, dirigeant de l’Association de Pacifique Sud pour le canton Huaquillas.

Des ponts de fortune avaient été construits par les mêmes commerçants et permettaient en quelques minutes des échanges çà et là, des constructions artisanales qui ont déjà été retirées par les travailleurs en cours d’exécution du projet. Des patrouilles de la police équatorienne restent dans la région pour éliminer les ponts illicites et assurer la sécurité des travailleurs. La construction a donc provoqué un malaise et une incompréhension chez les commerçants des deux villes frontalières, bien que les autorités équatoriennes aient fait remarquer que cette initiative faisait partie des engagements convenus lors des réunions bilatérales organisées entre les présidents et les ministres des deux pays voisins.

Le Pérou a demandé à l’Équateur la « cessation immédiate » de la construction du mur et a appelé à une réunion d’urgence entre les deux nations pour discuter de la question, a déclaré lundi le ministère péruvien des Affaires étrangères.
Le ministère des Affaires étrangères a expliqué dans un communiqué que la construction du mur près de la rive droite du canal Zarumilla a un « impact négatif sur l’intégration à la frontière ».

Selon des sources diplomatiques, en 1998, après le conflit qui a opposé le Pérou et l’Équateur pendant trois ans, un traité a été signé dans lequel, entre autres, les deux parties ont convenu de laisser libre de toute construction un espace de 10 mètres de chaque côté du canal pour procéder à des opérations de nettoyage.
L’ambassadeur Hugo De Zela a fait valoir que la construction du mur a des conséquences sur la répartition des flux d’eau, en particulier sur les grandes avenues, augmentant le risque d’inondation dans la zone urbaine de la ville d’Aguas Verdes (côté Pérou).

https://twitter.com/CancilleriaPeru/status/871794437197881345

Pour sa part, l’Équateur a souligné que cette construction consiste uniquement en un parc linéaire qui répond à tous les accords signés ne limitant pas la circulation des personnes, mais visant à lutter contre la contrebande qui abonde dans la région, cette zone frontière est un point majeur de commerce informel, où la construction de ponts pour le transport de marchandises illicites est de mise, de fait le but du mur est de lutter contre le trafic.

Le mur s’étend du côté équatorien dans la ville de Huaquillas, à la frontière avec le Pérou (Aguas Verdes). Jusqu’à une date récente, les deux villes étaient uniquement séparées par le canal de Zarumilla, les deux pays partagent un total de 1 500 km de frontière.
Cette structure fait partie d’un projet appelé Parque lineal Huaquillas qui comprend l’activation d’une zone commerciale, d’espaces verts et de loisirs. La Ministre du Développement urbain et du Logement (ministère du Logement) de l’Équateur, María Alejandra Vicuña, a déclaré que « les voies du dialogue » avec le Pérou « restent ouvertes pour trouver des solutions ensemble » sur le mur du côté équatorien du canal international Zarumilla, à la frontière commune.
« Tout est soumis à examen », a déclaré la ministre dans une déclaration publique, quelques heures après que le Pérou ait présenté dans une note officielle ses doléances à l’Ambassadeur de l’Équateur à Lima, José Sandoval.

Le Parque Lineal de Huaquillas devrait être prêt pour septembre et doit permettre de relancer le commerce formel et le tourisme.

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