L’Empire Mexica à la conquête de Paris, une exposition saisissante au Quai Branly

(Article bénévole et non sponsorisé rédigé le 22 avril 2024 pour Actu Latino par Aline Timbert)

Dans une exploration captivante des arcanes longtemps enfouis sous le sol de Mexico, le musée du Quai Branly, à Paris, dévoile une exposition d’une portée sans égale intitulée :

« Mexica : Des dons et des dieux au Templo Mayor »

L’occasion pour les visiteurs curieux et avides de découverte de réaliser un voyage dans le temps et l’espace. Les artefacts mis en avant dévoilent les riches strates de la pensée symbolique et des rituels religieux de la célèbre civilisation préhispanique de Méso-Amérique nommée Mexica.

Découvrez l’exposition inédite « Mexica : Des dons et des dieux au Templo Mayor » au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac

Cette épopée archéologique commence en 1978, lorsqu’une découverte fortuite éclaire l’ombre d’un passé fastueux.

En effet, des travailleurs de la Compagnie d’électricité, éventrant l’asphalte de la métropole mexicaine, mettent au jour un monolithe circulaire représentant Coyolxauhqui. Il s’agit alors de la déesse lunaire vénérée par les Mexicas des siècles auparavant. En fait, cette trouvaille inespérée confirme l’emplacement de Tenochtitlan, la capitale florissante de l’actuel Mexique, et du Templo Mayor, son sanctuaire sacré.

Au cœur de cette exposition réside le Templo Mayor lui-même, ancré dans une enceinte rituelle où s’entremêlent art, architecture et mysticisme. Érigé à une hauteur imposante de 45 mètres, ce monument imposant était le point focal de la vie religieuse et politique de l’Empire mexica entre 1325 et 1521.

Des décennies de fouilles archéologiques, menées avec diligence par des chercheurs mexicains, ont révélé les trésors oubliés sous les pavés de la modernité.

Plongez dans la civilisation des Mexicas avec une exposition sans précédent au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac.
Plongez dans la civilisation des Mexicas avec une exposition sans précédent au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac

Ainsi, cette exposition présente pour la première fois en Europe des pièces exceptionnelles, dont 204 offrandes déposées par les Mexicas à leurs divinités, témoignant de leur quête incessante de faveurs et de leur puissance politique et économique.

Finalement, qui étaient vraiment les Mexicas, souvent appelés à tort Aztèques ? Leur panthéon complexe de divinités, leur conception unique de l’univers (cosmogonie fondée sur la dualité) et leurs rituels religieux énigmatiques sont autant de questions qui captivent l’imagination des visiteurs.

Au-delà des vestiges archéologiques, l’héritage des Mexicas résonne dans l’identité contemporaine du Mexique.

Des récits mythologiques qui ont inspiré le drapeau national au legs esthétique qui infuse la culture populaire, l’empreinte des Mexicas subsiste dans le tissu même de la société mexicaine actuelle.

La culture Mexica, entre passé préhispanique et modernité

De nos jours, les Mexicas modernes sont intégrés à la société mexicaine contemporaine, qui offre une fusion complexe de cultures autochtones et de traditions européennes. Beaucoup parlent toujours des langues indigènes comme le nahuatl, la langue parlée par les Mexicas historiques.

En fait, la vie des Mexicas contemporains varie en fonction de nombreux facteurs tels que l’endroit où ils vivent (rural ou urbain), leur accès à l’éducation et aux services de santé, et leur situation économique.

Certains Mexicas modernes vivent dans des zones rurales où ils pratiquent encore des traditions agricoles héritées de leurs ancêtres. D’autres ont migré vers les villes et sont devenus des membres actifs de la société urbaine mexicaine, où ils participent à divers domaines tels que la politique, les affaires, les arts et la culture.

Par ailleurs, !es descendants des Mexicas sont fiers de perpétuer leur héritage culturel et cherchent souvent à préserver et à promouvoir leurs traditions à travers des festivals, des danses, des célébrations religieuses et des pratiques artistiques.

En même temps, ils sont aussi des citoyens mexicains de leur temps, s’adaptant aux réalités modernes tout en maintenant leurs racines historiques.

« Mexica : Des dons et des dieux au Templo Mayor », plongez dans l’univers des Mexicas au cœur de Paris

À travers cette exposition immersive, pédagogique, mais aussi percutante, le commissaire Leonardo López Luján offre une plongée fascinante dans un passé séculaire. Les pièces précolombiennes réunies révèlent les secrets d’une civilisation aux croyances religieuses uniques et rites complexes (offrandes, sacrifices animaliers, mais aussi humains…).

« Mexica : Des dons et des dieux au Templo Mayor » est bien plus qu’une simple rétrospective historique. Effectivement, c’est également un hommage vibrant à une culture éternelle, inscrite dans les annales de l’humanité et dans les mémoires des populations natives.

Par ailleurs, l’exposition franco-mexicaine a aussi pour vocation de démystifier les clichés autour des Mexicas, tels que l’erreur, établie au XIXe siècle, qui leur a donné, à tort, le nom d’Aztèques.

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i10097468/les-indiens-du-passe-les-azteques

« À l’origine, le peuple qui aurait fondé Mexico-Tenochtitlan était vassal de la ville d’Aztlan, où vivaient les seigneurs, les véritables Aztèques. Eux, selon les sources historiques, se libérèrent du joug et entreprirent une pérégrination vers une terre promise, guidés par leur dieu Huitzilopochtli, qui leur indiqua de s’installer sur un îlot du lac Texcoco et leur ordonna de changer leur nom pour celui de Méxicas ».

Leonardo López Luján, Directeur projet Templo Mayor, Museo del Templo Mayor INAH, Mexico

https://twitter.com/quaibranly/status/1780501499702866207

De plus, ajoute-t-il, « le scénario curatorial abordera le thème du sacrifice humain, non pas à partir du stéréotype créé lors de l’évangélisation menée par les Espagnols mais en examinant comment cette pratique était intégrée dans la vision Mexica de l’univers et de la cyclicité de la vie ».

« Les offrandes sont des cadeaux aux dieux et étaient enterrées dans des boîtes ou dans des cavités à l’intérieur des édifices religieux et sous les sols de l’enceinte sacrée. Ces boîtes et cavités contiennent toutes sortes de minéraux, restes de plantes, d’animaux, d’êtres humains et d’objets culturels provenant de tous les coins de l’empire Mexica et même au-delà de ses frontières ».

Leonardo López Luján COMMISSAIRE GÉNÉRAL de l’exposition

En fait, l’exposition, qui sera accompagnée d‘un catalogue richement illustré se conclut en mettant justement en lumière la continuité de la pensée des anciens Mexicas, en interaction avec le catholicisme, dans les communautés indigènes du Mexique telles que les Nahuas et les Tlapanecas.

En effet, la Conquête espagnole et l’évangélisation des natifs visant l’« extirpation de l’idolâtrie » a donné naissance à un syncrétisme religieux et culturel au fil des siècles. Au temps des Mexicas, des dizaines de divinités étaient vénérées dont 15 se distinguaient par leur importance comme, Mictlantecuhtli, le dieu de la mort (inframonde), Huitzilopochtli, le dieu de la guerre ou encore Tláloc la divinité de la pluie et de l’agriculture.

Une exploration didactique de la culture Mexica

C’est une évidence, l’archéologie joue un rôle crucial dans la compréhension et la préservation du patrimoine. En effet, les fouilles offrent des perspectives nouvelles sur le passé et nourrissent l’imaginaire collectif.

Ainsi, l’exposition « Mexica : Des dons et des dieux au Templo Mayor » nous offre l’opportunité unique de cerner les dessous de cette aventure archéologique, révélant les mystères et les merveilles de l’Empire Mexica au public européen.

En somme, cette exposition invite les visiteurs à explorer les méandres du passé, à travers les yeux des chercheurs et des archéologues. Ces aventuriers à l’esprit aventureux consacrent leur existence à exhumer et étudier les trésors disparus sous les couches de l’histoire pour nous offrir leur éclairage.

Une expérience inoubliable, où la science rencontre l’héritage des civilisations anciennes, dans un dialogue continuel entre le passé et le présent.

L’exposition temporaire au Quai Branly se tient du 3 avril au 8 septembre 2024, avec pour objectif de captiver à la fois le public français et les visiteurs venus des quatre coins du monde qui se précipiteront vers la ville Lumière à l’occasion des Jeux olympiques de Paris 2024.

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