Venezuela : Tentative de dialogue entre le gouvernement et l’opposition au milieu d’une crise majeure

venezuela02112026

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro et des représentants de l’opposition ont commencé dimanche à échanger afin d’entamer un dialogue pour surmonter la profonde crise politique qui secoue le pays sud-américain.

Nicolas Maduro, trois de ses délégués, le secrétaire général du parti d’opposition, Table de l’opposition démocratique (MUD), Jésus Torrealba, et quatre autres représentants de l’opposition, accompagnés par des envoyés du Vatican et de l’UNASUR, se sont réunis dans un musée de la périphérie de Caracas pour discuter du profond mécontentement qui règne depuis plusieurs mois sous fond de crise économique, politique et sociale.

Les pourparlers ont été instaurés par le président du Conseil Pontifical pour les Communications sociales du Vatican, Claudio Maria Celli, qui a affirmé que le pape François « est profondément préoccupé par les tensions » au Venezuela.

« Le fait que nous soyons ici constitue un moment très positif, mais il faut regarder loin (…), je souhaite un un bon processus de dialogue », a déclaré Celli, qui a demandé aux parties « des actions concrètes ».

« Ce fut une rencontre amicale, pertinente, franche, et les thèmes et la méthode ont été reçus positivement. Je suis très heureux aujourd’hui parce qu’il y a un dialogue au Venezuela « , a souligné hier Maduro. Le fils spirituel du défunt Hugo Chavez  s’est même risqué à dire que Jésus Torrealba, porte-parole de l’Unité démocratique Table (MUD), passait mieux en vrai qu’à la télévision.

Les délégués du MUD et Chavez se rencontreront à l’occasion de 11 séances plénières,« nous nous félicitons de la médiation du Vatican pour le dialogue afin de rétablir la séparation des pouvoirs, les droits électoraux des personnes et le respect de la Constitution », a déclaré Luis Almagro, Secrétaire général de l’OEA et l’un des plus grands détracteurs du « madurismo » sur le continent.

Le dialogue au Venezuela a d’ores et déjà permis de libérer cinq prisonniers politiques et l’opposition, en guise de bonne foi, a retardé la destitution législative du président Nicolas Maduro et suspendu une grande manifestation protestataire. Mais ces décisions ont également aggravé la division au sein de l’opposition.

L’alliance de l’opposition du Bureau de l’unité démocratique (MUD) conditionne les progrès des négociations par la libération de tous les prisonniers politiques et appelle à l’élection présidentielle anticipée.

La suspension à l’ordre du jour des manifestations dépend des gestes du gouvernement. Deux des points d’honneur pour l’opposition sont la libération de l’ensemble des prisonniers politiques, enfin ce que le gouvernement en place appelle «prisonniers politiques» et la poursuite du référendum révocatoire, paralysé par cinq tribunaux provinciaux qui invoquent des irrégularités présumées.

Le Parlement a décidé mardi de reporter la session qui accuse le président de « manquement au devoir » pour violation de leurs droits.

« Nous avons demandé que les événements prévus pour jeudi prochain soient suspendus, et nous croyons qu’il est sage d’obéir », a déclaré le président de l’Assemblée législative, en faisant valoir qu’il cherche à éviter une « confrontation » et la « contamination » du dialogue.

Maduro fait face à une impopularité de 76,4 % et 67,8 % des Vénézuéliens appuient sa révocation au milieu d’une économie dévastée marquée par de graves pénuries et une inflation que le FMI a estimée à 475 % cette année .

Les analystes doutent que le dialogue prospère parce que l’enjeu est la poursuite de « l’idéologie chaviste » et, après près de 18 ans au pouvoir, les opposants estiment que le gouvernement cherche à gagner du temps, réduire la pression dans la rue et le poids des critiques internationales.

La continuité du dialogue est conditionnée à des « gestes concrets » de la part du gouvernement, comme l’avait expliqué le secrétaire général de la MUD, Jésus Torrealba, « sans gestes concrets, le dialogue ne peut pas continuer », a prévenu Torrealba.

Les parties doivent se réunir à nouveau le 11 novembre. Mais ces négociations demeurent précaires au vu de la méfiance qui règne…

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