Pérou : Des soldats opérant dans la région de Cuzco ont contracté la rage sylvestre. L’alerte est lancée

perou08122016

La Direction Régionale de la Santé de Cuzco a lancé une alerte épidémiologique dans les communautés autochtones de Puerto Huallana, Mayapo et Camana situées dans la province de La Convencion (Cuzco), l’objectif est de mettre en œuvre des mesures de lutte contre la rage sylvestre. En effet, durant la première semaine de novembre, un groupe de soldats a été mordu par des chauves-souris, l’un d’eux porte le virus et un second qui se trouvait en soins intensifs a subi des examens qui confirment également le diagnostic.

Le ministère de la Santé, à travers une déclaration, a confirmé que 16 soldats ont été mordus. Parmi eux, deux ont été infectés par la rage, un autre présente des symptômes d’encéphalite et les 13 autres sont sous observation après avoir reçu le vaccin contre la rage à l’hôpital militaire central de Lima.

La mesure d’urgence comprend l’envoi de personnel de santé sur la zone à risque, le directeur régional de la santé de Cusco, Julio Cesar Espinoza Latorre a déclaré que les résidents des zones menacées par la rage doivent être vaccinés. Au Pérou, la transmission est principalement due aux morsures d’animaux porteurs du virus et en Amérique latine le principal vecteur de rage est la chauve-souris vampire. La rage est transmise à l’homme par ces chauves-souris qui s’alimentent de sang, ne trouvant pas assez de bétails à attaquer, elles peuvent mordre des êtres humains et particulièrement les enfants qui jouent ou qui dorment sans être à l’abri des moustiquaires.

Les chauves-souris hématophages se rencontrent fréquemment dans des régions amazoniennes, mais aussi dans les montagnes andines du Pérou.

Les autorités sanitaires ont également annoncé une vaccination complète pour les résidents des zones à risque, c’est dans ce but que les brigades médicales ont été dépêchées sur place.
Le ministre de la Défense a annoncé qui les protocoles de vaccination allaient par ailleurs être améliorés pour le personnel militaire opérant dans les zones d’urgence au niveau de la région du VRAEM au Pérou, connu pour ses foyers d’activistes illégaux (terroristes et narcotraficants).
À ce jour, les militaires n’ont pas été vaccinés préventivement avant de pouvoir évoluer dans cette région à risque pour la rage qui se caractérise par une végétation dense et un climat humide.

Ce n’est pas la première fois que le Pérou enregistre des cas de rage transmise par des animaux sauvages. Entre septembre 2015 et février dernier, cette maladie a tué 12 enfants indigènes au sein de deux communautés indigènes de la région amazonienne de Loreto, en bordure de l’Équateur.

En Amazonie péruvienne, les cas de rage humaine ne sont souvent pas signalés parce que les communautés autochtones attribuent ces décès à des actes de sorcellerie. Plusieurs pays du bassin amazonien comme le Brésil, le Pérou, ou encore l’Équateur sont confrontés à des cas de rage sylvestre humaine véhiculée par ces mammifères hématophages. Il faut savoir que de nombreux natifs mordus par les chauves-souris appartenant à l’espèce Desmodus Rotundus pensent que l’épidémie a des origines surnaturelles et préfèrent ainsi s’en remettre aux chamans ou autres guérisseurs plutôt que de consulter un médecin, ce qui réduit leurs chances de survie.

L’Institut Pasteur décrit les symptômes de la rage sur son site officiel comme suit : « Le virus rabique est neurotrope : il modifie le fonctionnement du système nerveux. Il ne provoque pas de lésions physiquement visibles dans le cerveau, mais perturbe les neurones, notamment ceux qui régulent des fonctionnements rythmiques comme l’activité cardiaque ou la respiration. Après quelques jours à quelques mois d’incubation, l’individu atteint développe un tableau d’encéphalite. La phase symptomatique débute souvent par une dysphagie (difficulté à avaler) et des troubles neuropsychiatriques variés, notamment l’anxiété et l’agitation. L’hydrophobie est parfois présente. L’évolution se fait vers le coma et la mort (souvent par arrêt respiratoire) en quelques jours à quelques semaines. L’issue est toujours fatale en l’absence de traitement après exposition ou lorsque la maladie est déclarée « .

Selon les chiffres officiels, au cours de l’année, il y a eu 230 cas de rage transmise par des animaux sauvages à travers le Pérou.

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