Entre janvier et août 2016, il y a eu au Pérou 14 279 cas déclarés de violence physique, émotionnelle et sexuelle à l’encontre d’enfants et adolescents à l’échelle nationale. Cela représente une augmentation de 357 cas par rapport à l’année 2015, la maltraitance des enfants reste un thème tristement d’actualité dans ce pays sud-américain.
Le 31 décembre 2015, la loi 30403 qui interdit les châtiments corporels et humiliants envers les mineurs a été adoptée, le Pérou est devenu ainsi le neuvième pays d’Amérique latine à avoir une loi spécifique contre les châtiments corporels envers les plus jeunes.
Avec 57 cas d’abus contre les enfants enregistrés par jour, le nombre a augmenté, en 2014, il y avait 42 cas par jour et en 2015, 52. La violence psychologique représente 36 % des plaintes. La violence physique est exercée principalement par les parents de mineurs.
L’Enquête nationale sur les relations sociales (Enares 2015) a rapporté que 34 % des adolescents interrogés de 12 à 17 ans ont affirmé avoir subi une forme de violence sexuelle dans leur vie. 81,3 % ont déclaré qu’ils ont été physiquement et psychologiquement abusés par leur famille.
Violencia contra menores: casi 15 mil casos en solo 8 meses https://t.co/pho2rx2FWm por @gkanashiro pic.twitter.com/5IRLovDAxu
— Lima_El Comercio (@Lima_ECpe) October 11, 2016
Les cas de viol chez les enfants et les adolescents sont plus élevés à Lima avec 358 cas; Junin, 172; Loreto, 81; Cusco, 78 et La Libertad, 66, selon un rapport Enares 2015, c’est 40,4 % des enfants qui ont déjà subi des violences physiques.
45,8 % des enfants maltraités ont été victimes des violences dans leur entourage, la maltraitance des enfants se justifie par « leurs bourreaux » par des croyances, des attitudes injustifiées, mais bien ancrées. Ces questions ont été abordées dans l’étude multinationale sur les déterminants de la violence touchant les enfants et les adolescents, ainsi que l’Enquête nationale sur les relations sociales (Enares) menée par l’Institut national de la statistique et de l’informatique (INEI).
Parmi les justifications avancées, on retrouve le fait que les enfants et les adolescents « ne respectent pas et la valeur de leurs parents » (77,8 %) ou qu’ils ne devraient pas participer ou être présents lors de conversations entre adultes (61,3 %). 45 % des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête Enares 2015 indiquent que les châtiments corporels peuvent être bons s’ils sont utilisés correctement, sans blesser les mineurs.
2016 est une année qui a marqué une nouvelle fois une augmentation de la violence domestique et sexuelle contre les enfants et les adolescents, María del Carmen Santiago, directrice de la MIMP a souligné l’importance d’une prise de conscience dans les cas de violence familiale, en aucun cas, elle ne peut être justifiée sous le prétexte « d’éducation ».
« Le plus grand risque avec ces enfants touchés par cette violence c’est la « normalisation » de l’agression en considérant que c’est un mécanisme de punition et de correction, les enfants normalisent le fait que leurs parents les frappent, mais la violence n’éduque pas. Cela engendre des troubles émotionnels, une faible estime de soi, des problèmes de comportement », a expliqué la porte-parole du MIMP.
Les niveaux de violence familiale contre les enfants au Pérou est basée sur l’idée fausse de la correction punitive des parents dans leur rôle éducatif, une idée que le ministre de la Justice de ce pays, Marisol Pérez Tello déplore.
Perez Tello a déclaré que la culture de la violence envers les mineurs au Pérou atteint des niveaux élevés, 73,8 % des 10 millions d’enfants de ce pays sont victimes de violence physique ou psychologique dans leur environnement familial.
Selon l’Enquête démographique et de santé de la famille menée par l’Institut national de la statistique et de l’informatique (INEI), environ un tiers de la population péruvienne utilise la violence physique pour punir leurs enfants et corriger leur comportement.
Le rapport de cette recherche sociale a également révélé que, dans la plupart des cas, les enfants et les adolescents victimes de cette situation ne révèlent pas le comportement de leurs proches par crainte de représailles ou craignent que les autorités ne prennent pas en compte leurs revendications.
Perez Tello a affirmé : « Si nous ne corrigeons pas cela, dans un pays qui a possédé des niveaux de violence comme le nôtre, il n’y a aucune possibilité d’être un pays moderne et développé ».
À cet égard, le directeur de Save the Children, Maria Villalobos, a également exhorté les adultes à prendre conscience des effets négatifs de long terme, une maltraitance qui laisse des stigmates émotionnels indélébiles.
"No podemos permitir violencia contra nuestros niños y niñas", dijo #MarcelaHuaita: http://t.co/eUvipqd4Bv, vía @canalN_ #NoalCastigoFísico
— Ministerio de la Mujer y Poblaciones Vulnerables (@MimpPeru) February 26, 2015
Selon une étude réalisée par le Ministère des femmes et des populations vulnérables, les plus grands cas de violence contre les enfants se produisent dans les maisons et d’autre part, dans les écoles.
Les recherches menées par cette institution ont également exposé la plupart des victimes de cette culture de la violence comme méthode de correction sont des mineurs âgés de 11 à cinq ans.
Le gouvernement péruvien a lancé un programme de sensibilisation de la nouvelle loi qui interdit donc expressément les châtiments corporels et autres humiliations contre les enfants et les adolescents, le Pérou rejoignant 46 autres pays dans le monde avec des lois pour éliminer ces pratiques dangereuses pour les mineurs.
En 2015, le Pérou a rejoint huit autres pays d’Amérique latine (Argentine, Bolivie, Brésil, Costa Rica, Honduras, Nicaragua, Uruguay et Venezuela) qui ont décidé d’établir des normes juridiques pour protéger les enfants contre la violence dans leurs propres maisons.
#YoSéCuidarMiCuerpo Queremos prevenir la violencia contra niños y niñas. Conoce más sobre esta iniciativa aquí: https://t.co/cYBj2ry1EA pic.twitter.com/CJJor4rZAl
— mineduperu (@MineduPeru) November 30, 2016