Venezuela : Explosion des cas de paludisme en un an (+69%), l’OMS se préoccupe de la situation

Mercredi 25 avril, jour de célébration de la lutte mondiale contre le paludisme, l’OMS a fait part de ses inquiétudes concernant la recrudescence de la maladie. Parmi les pays impactés par le rebond de malades, il y a le Venezuela qui enregistre la plus grande augmentation de cas au niveau international avec une hausse de 69% par rapport à l’année précédente.

Rappelons que le paludisme, aussi appelé malaria, est une maladie parasitaire transmise par les piqûres de moustiques, les principaux symptômes du paludisme sont une sensation de malaise général, une forte fièvre, des frissons, des douleurs musculaires, des vomissements et des frissons; dans des cas plus complexes, il peut y avoir une perte d’appétit, une perte de poids et une inflammation du foie.

Pour la première fois en une décennie, les progrès pour éliminer le paludisme dans le monde ont stagné et même régressé dans certains pays, comme c’est le cas dans le pays sud-américain.

« Si nous continuons sur cette voie nous gâcherons tous les efforts passés », a déclaré le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un message ajoutant « nous appelons les pays et la communauté mondiale de la santé à résoudre les principales lacunes relatives à la lutte contre le paludisme ».

Le paludisme se développe rapidement au Venezuela, avec plus de 406 000 cas recensés en 2017, soit 69% de plus que l’année précédente, ce qui représente la plus forte augmentation au monde, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé.

Les migrants vénézuéliens qui échappent à la crise du pays véhiculent, par ailleurs, la maladie au Brésil et dans d’autres régions d’Amérique latine, a déclaré l’agence des Nations Unies, appelant les autorités à proposer des traitements gratuits indépendamment du statut juridique des Vénézuéliens malades afin d’éviter toute propagation.

« En Amérique, ce n’est pas seulement le Venezuela. Nous signalons vraiment des augmentations dans un certain nombre d’autres pays. Au Venezuela, il y a une préoccupation importante, le paludisme augmente, et ce de manière très inquiétante », a expliqué Pedro Alonso, directeur du programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS, lors d’une conférence de presse à Genève à l’occasion de la Journée mondiale du paludisme, commémoré le 25 avril.

Le gouvernement vénézuélien a signalé 240 613 cas de paludisme en 2016, dont beaucoup dans l’État de Bolívar, à la frontière avec le Guyana, avec 280 décès estimés, selon l’OMS. Le chiffre pour 2017 atteint 406 000 cas, soit cinq fois plus qu’en 2013.

« Ce que nous voyons maintenant c’est une augmentation massive, atteignant probablement un demi-million de cas par an. Il s’agit de la plus grande augmentation signalée dans le monde « , a déclaré Alonso qui explique cette recrudescence mondiale par « le manque de ressources et de campagnes de sensibilisation inefficaces contre le paludisme en sont les causes » plutôt que par une prolifération de moustiques infectés.

L’OMS et son bureau régional, l’Organisation panaméricaine de la santé, travaillent avec les autorités vénézuéliennes pour faire face à une situation « préoccupante ».

« Le Venezuela nous inquiète beaucoup. Les cas de paludisme sont de plus en plus nombreux en raison de la réduction drastique des campagnes de lutte contre le paludisme menées dans le pays », a déclaré le directeur de l’OMS lors d’une conférence de presse. Des déclarations qui confirment les avertissements réitérés par les anciens ministres de la Santé, Felix Oletta et Rafael Orihuela, au cours des trois dernières années alors qu’ils ont signalé que la maladie avait été contractée par plus de 200 000 personnes.

Nicolas Maduro, président du Vénézuela, ne publie pas de chiffres sur les épidémies dans le pays pour cacher la tragédie du manque de médicaments et de soins médicaux qui touchent la population, des pénuries dans le domaine de la santé dénoncées par l’opposition venezuéliene comme Henrique Capriles.

Alonso a rappelé que, grâce à la première campagne d’éradication de la maladie dans les années 1950-1960, le Venezuela était parvenu à enrayer le paludisme dans les grandes régions du pays. « Maintenant, nous avons des augmentations massives qui atteignent probablement un demi-million de cas par an. C’est la plus forte augmentation enregistrée dans le monde », s’est-il plaint.

« Le paludisme est un organisme très complexe que nous combattons avec des outils imparfaits », notamment avec des politiques de prévention, car les insecticides utilisés n’évitent que 40 à 50% des cas.

Cependant, cette année, l’OMS introduira, en tant que test pilote, un nouveau vaccin dans trois pays africains – le Kenya, le Ghana et le Malawi – le but étant de protéger partiellement les enfants. Le paludisme touche avant tout les plus vulnérables : les jeunes enfants, les femmes enceintes et les pauvres.

En 2016, le financement dédié à la prévention a atteint environ 2, 7 milliards de dollars, soit environ la moitié de ce qui serait nécessaire.
Le paludisme est la troisième maladie transmissible qui cause le plus de décès chez les enfants, après la pneumonie et la diarrhée. Plus de 300 000 enfants de moins de cinq ans sont morts du paludisme en 2016. Dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide est le moyen le plus courant et le plus efficace de prévenir le paludisme.

Le paludisme (ou malaria) est une maladie qui peut être mortelle, due à des parasites. Les parasites du genre Plasmodium sont transmis par des moustiques de type Anopheles infectés, qui piquent habituellement la nuit. En 2015, 95 pays et territoires étaient confrontés à une transmission continue du paludisme.

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