Le fléau du travail infantile en Amérique latine : un défi persistant

Le travail infantile demeure l’une des plus grandes violations des droits de l’homme et des droits des enfants à travers le monde. En Amérique Latine, cette problématique persiste malgré les efforts déployés pour l’éradiquer.

Ce phénomène, aux conséquences dévastatrices sur l’épanouissement des enfants, nécessite une attention continue tant au niveau national qu’international.

L’Amérique latine et le fléau du travail infantile

En effet, selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), l’Amérique Latine est une région où le travail infantile est encore répandu, touchant près de 8,2 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans en Amérique Latine et dans les Caraïbes en 2020 (OIT-UNICEF 2021).

En fait, ces enfants sont souvent impliqués dans des secteurs tels que l’agriculture, le travail domestique ou encore la vente ambulante.

Des chiffres éloquents sur le travail des enfants en Amérique latine

Les statistiques du Bureau International du Travail soulignent malheureusement la persistance du travail des enfants dans de nombreux pays d’Amérique latine :

  1. Brésil : Plus de 7 millions d’enfants travaillent, dont 560 000 en tant que domestiques. Les filles de 10 à 14 ans représentent 20% des domestiques, avec des chiffres encore plus élevés dans les zones rurales.
  2. Colombie et Equateur : 20% des filles de 10 à 14 ans sont domestiques. Les pourcentages sont plus élevés dans les zones rurales.
  3. République dominicaine, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama, Costa Rica : Plus de 2 millions d’enfants travaillent dans l’agriculture. Les chiffres précis varient selon le pays, avec des concentrations importantes dans certains secteurs comme les plantations de café ou de cacao.
  4. Honduras, Guatemala, Salvador : Des pourcentages élevés d’enfants astreints au travail sont dans le secteur agricole.
  5. Salvador : Environ 3 500 enfants travaillent dans les fabriques de feux d’artifice pendant la saison précédant Noël.
  6. Equateur : Environ 314 900 enfants sont économiquement actifs, sur une population totale d’environ 12 millions d’habitants.
  7. Pérou et Bolivie : Des enfants travaillent dans les petites mines d’or, avec 500 000 enfants au Pérou et 13 500 en Bolivie selon l’IPEC.

Dans les formes les plus abjectes, on peut mentionner l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales « les enfants sont soumis à des situations d’esclavage, séparés de leur famille, exposés à des risques et des maladies graves et/ou livrés à eux-mêmes dans les rues des grandes villes ».

OIT

Selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), près de 56% des enfants qui travaillent en Amérique latine sont issus de familles pauvres. De nombreux enfants des zones rurales et urbaines marginalisées n’ont pas accès à une éducation adéquate. Ce manque les prive ainsi des opportunités futures et les pousse à entrer sur le marché du travail de façon précoce.

Les causes sous-jacentes au travail infantile en Amérique latine

Plusieurs facteurs contribuent au phénomène du travail des enfants en Amérique latine. Parmi les principales causes, on peut citer :

  • la pauvreté généralisée ;
  • les inégalités socio-économiques ;
  • le manque d’accès à l’éducation de qualité ;
  • ainsi que les crises économiques récurrentes qui frappent la région.
Découvrez l'ampleur du fléau du travail infantile en Amérique latine et les défis persistants auxquels la région est confrontée. Explorez les causes, les conséquences et les efforts pour lutter contre cette réalité alarmante- Actu Latino
Le défi persistant du travail infantile en Amérique latine-Actu Latino

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), les enfants qui possèdent une activité « professionnelle » en Amérique latine et dans les Caraïbes sont majoritairement issus de familles défavorisées. C’est pourquoi le travail des enfants est souvent perçu comme une main-d’œuvre nécessaire pour survivre.

En effet, les disparités économiques et sociales exacerbent cette situation, car les enfants des zones rurales et des communautés autochtones sont souvent plus exposés au travail précoce en raison du manque d’accès à l’éducation et aux opportunités économiques.

Les conflits armés, les migrations forcées et les crises économiques dans certaines régions ont également contribué à accroître le nombre d’enfants travailleurs au cours des dernières années.

Les conséquences dévastatrices du travail sur les enfants

En fait, il faut bien comprendre que le travail des enfants a des conséquences dévastatrices sur leur bien-être physique, émotionnel et social. Ces enfants sont privés de leur droit à l’éducation, ce qui perpétue le cycle de la pauvreté et entrave leur développement personnel.

https://twitter.com/Cesip_peru/status/1770848432187457898

De plus, ils sont exposés à des risques graves pour leur santé et leur sécurité, notamment les accidents du travail, les maladies professionnelles et les abus sexuels.

Enfin, le travail des enfants contribue également à perpétuer les inégalités socio-économiques et compromet l’avenir économique et social de la région.

Les efforts pour lutter contre le travail infantile

Par conséquent, les gouvernements, les organisations internationales et la société civile s’efforcent de lutter contre le travail infantile en Amérique Latine. Des mesures législatives ont été mises en place dans de nombreux pays pour interdire le travail des enfants et protéger leurs droits.

Par exemple, la Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant (CDE) et la Convention internationale du Travail (CIT) ont été ratifiées par de nombreux pays de la région, renforçant ainsi les efforts visant à éliminer le travail des enfants.

Par ailleurs, des programmes de sensibilisation et d’éducation visent également à informer les communautés sur les dangers du travail infantile et à fournir des alternatives viables aux enfants et à leurs familles.

« Dans le cadre de l’Année internationale pour l’élimination du travail des enfants, le partenariat mondial Alliance 8.7, dont l’UNICEF et l’OIT font partie, encourage les États Membres, les entreprises, les syndicats, la société civile et les organisations régionales et internationales à redoubler d’efforts dans la lutte mondiale contre le travail des enfants en prenant l’engagement d’agir concrètement »

UNICEF, Le travail des enfants atteint 160 millions – en hausse pour la première fois depuis 20 ans-2021

La voie pour éradiquer le travail des enfants

Pour éradiquer efficacement le travail infantile en Amérique Latine, une approche complète et coordonnée est nécessaire. Cela comprend des efforts pour renforcer les systèmes éducatifs, accroître l’accès à des emplois décents pour les adultes, et promouvoir des politiques économiques inclusives.

De plus, il est impératif d’améliorer les mécanismes de surveillance et de mise en application des lois pour garantir le respect des droits des enfants.


Le travail infantile, une pratique souvent associée à une époque révolue, continue de sévir dans de nombreuses régions du monde, dont l’Amérique latine. Malgré les efforts internationaux pour l’abolir, ce phénomène persiste, affectant des millions d’enfants et compromettant leur avenir.

En développant des politiques efficaces, des initiatives communautaires et en prônant une sensibilisation accrue, il est possible d’offrir un avenir meilleur à des millions d’enfants vulnérables dans la région.

Cependant, des efforts supplémentaires et coordonnés sont nécessaires pour accélérer la réduction du travail des enfants et atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies, en particulier la cible 8.7 de l’OIT qui vise à éliminer le travail des enfants sous toutes ses formes d’ici 2025.

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