La canopée qui semble s’accrocher au ciel de toutes ses forces, la vie qui fourmille jour et nuit, les rumeurs constantes d’une faune foisonnante, et cette végétation inextricable qui livre son dégradé de vert.
Voilà la vision commune que l’on a de la forêt amazonienne. Cette zone tropicale dense, infinie pour nos yeux ébahis, s’étend sur pas moins de neuf pays. Pourtant, elle semble ne faire qu’un.
- Pérou ;
- Brésil ;
- Équateur ;
- Venezuela ;
- Colombie ;
- Bolivie ;
- Guyane ;
- Suriname ;
- Guyane française.
Sa simple évocation nous plonge dans un monde reculé où les communautés indigènes vivent au contact et en symbiose de la nature, au rythme des caprices de cette dernière. Des périodes de sécheresse, où le fleuve amazone et ses affluents se tarissent, ou bien des pluies diluviennes qui inondent tout par leur force destructrice. Vivre en Amazonie, c’est s’adapter et cohabiter avec son environnement.
Eh oui, l’Amazonie est vivante et le monde qu’elle héberge, en son sein, se cale sur son rythme, sur le souffle du Poumon vert.
L’Amazonie est persécutée pour l’exploitation de ses ressources
Mais, l’Amazonie c’est aussi une terre meurtrie, dépouillée, empoisonnée. En effet, cette terre d’Amérique du Sud souffre de la déprédation humaine, et ces habitants sont désabusés chaque jour un peu plus. Le territoire de leurs ancêtres se réduit comme peau de chagrin sous les multiples menaces qui pèsent sur la forêt tropicale humide.
La biodiversité est également impactée par la multiplication des activités humaines. En effet, c’est tout un écosystème qui est menacé par la destruction des arbres, des plantes… Et c’est aussi la contamination des sols, des cours d’eau, qui saccage irrémédiablement tout un milieu.
La biodiversité si précieuse se rarifie à mesure que la forêt disparaît
Les causes de ce désastre écologique souvent évoqué ?
- le déboisement incontrôlé ;
- la multiplication et l’extension des zones agricoles (en monoculture) et d’élevage ;
- les activités minières ;
- les trafics de tout genre (bois, espèces animales ou végétales, narcotrafic…) ;
- les incendies volontaires ou non.
Ces comportements néfastes contribuent également au changement climatique, au réchauffement tragique de la selva*.
Les natifs d’Amazonie, bafoués sur leurs terres, s’élèvent contre la déforestation
Et devant cette catastrophe, ce sont les natifs les premières victimes. Ainsi, les habitants de cette forêt sont les premiers à élever leur voix pour dénoncer le funeste sort que l’on réserve à leur « Maison-Terre ». L’Amazonie est celle qui les nourrit, qui leur permet de vivre conformément à leurs traditions et croyances ancestrales.
L’Amazonie en proie à la déforestation, ce sont les communautés indigènes qui souffrent
De multiples mobilisations ont lieu dans le bassin amazonien, les frontières sont ténues. En fait, tous luttent pour ne pas disparaitre, pour ne pas subir les affres de cette exploitation incontrôlée, pour que les gouvernements fassent des choix qui protègent davantage leur Amazonie.
Les dirigeants indigènes ont affirmé qu’ils ont vu disparaitre 26% de l’écosystème amazonien. Le point de non-retour tant redouté est-il déjà atteint ? Ce point de bascule qui ne permettra pas de revenir en arrière et ferait de l’Amazonie une « vulgaire » prairie.
511 peuples indigènes vivent de nos jours en Amazonie, et s’inquiètent pour leur avenir et celui de leurs enfants.
Les défenseurs de l’environnement et leaders indigènes lâchement assassinés pour condamner la déforestation
Entre manifestations et recours en justice, les communautés se mobilisent. Mais, le choix de défendre l’environnement en Amérique du Sud n’est pas sans risques… Loin de là.
On meurt pour ses convictions. Combien de leaders indigènes, d’activistes ont été assassinés ? Ces meurtres et menaces, ces différentes formes d’intimidations s’abattent sur les défenseurs de l’Amazonie.
L’exploitation des ressources (exploitation forestière, construction de barrages hydroélectriques, exploitation minière ou agro-industrielle) serait à l’origine de 30 % des attaques enregistrées !
Lutter contre la déforestation en Amazonie, un danger mortel !
Et ces crimes sont rarement punis. Ce n’est que dans la minorité des cas que ces assassins sans foi ni loi des défenseurs des droits sont arrêtés ou traduits en justice pour leurs crimes !
Les tronçonneuses, les pelleteuses, les machines à forer se substituent aux bruits de la nature comme les singes hurleurs dont les cris sont perceptibles jusqu’à 5 km ! Le mercure ou encore le plomb polluent les rivières et fleuves, et menacent la sécurité alimentaire et sanitaire des natifs qui consomment l’eau, les poissons… Le gibier se fait plus rare, chassé par l’implantation humaine !
Une prise de conscience rapide peut-elle suffire à protéger l’Amazonie souffrante ?
Alors, le Brésil, premier pays amazonien en superficie va-t-il changer de cap dans sa politique environnementale avec la récente élection de Lula à la tête du pays ? Les autres pays amazoniens vont-ils inverser la tendance de la déforestation de masse ?
Et les habitants des pays occidentaux vont-ils prendre conscience que leur comportement, en tant que consommateur, influe aussi sur l’Amazonie du bout du monde ?
Les enfants indigènes, le visage souriant, qui plongent dans les cours d’eau, les chasseurs armés de flèches au curare, les anciens contant leurs expériences autour du feu, les chamans guérisseurs, ne sont pas des figures « exotiques ou pittoresques » qui peuplent notre imaginaire.
Ils sont des individus de chair et de sang qui aspirent à vivre dans un environnement sain, préservé et vivant : l’Amazonie.
Selva* : forêt vierge de type équatoriale