La crise entre la Colombie et le Venezuela semble s’accentuer depuis le 20 novembre 2009, après que le gouvernement venezuelien ait pris la décision de détruire des points de passage destinés aux piétons résidant à la frontière avec la Colombie.
Le porte-parole du gouvernement vénézuelien a confirmé que les infrastructures situées sur le fleuve Táchira avaient volé en éclats. Le ministre de la Défense a déclaré que cette action s’inscrivait dans un plan de lutte mené contre le trafic de drogue.
La destruction a eu lieu le 19/11/09 et a été confirmée par le Ministre de la Défense colombien, Gabriel Silva, par Le Défenseur du Peuple et par des paysans de la localité de Ragonvalia, située au nord du département de Santander.
Dans un communiqué, le gouvernement colombien a déclaré qu’il « s’agissait d’une décision unilatérale et que cela constituait un acte agressif envers la population civile et les habitants résidant à la frontière, et que de fait c’était un véritable affront à la diplomatie » Il a ajouté sa décision d’en référer à l’Organisation des Nations-Unis et à l’OEA (Organisation des Etats-Américains).
Pour sa part, le général vénézuelien Eusebio Agüero, chef de la deuxième division de l’Infanterie de l’Etat de Táchira, à la frontière avec la Colombie, a déclaré qu’il s’agissait de « deux passerelles pour piétons (…) qui ne sont répertoriées dans aucun traîté international. Selon le militaire, ces accés permettent aux groupes para-militaires ou trafiquants de drogue de passer d’un pays à l’autre en toute impunité.
Des porte-paroles de la commune de Ragonvalia, située à 70 km au nord de Cúcuta, la ville colombienne la plus importante se situant à la frontière colombienne longue de 2.200 km ont déclaré à la BBC Mundo que des paysans avaient assisté à l’explosion des ponts et que celles-ci avaient été réalisées par des hommes « portant l’uniforme vénézuélien ».
Les deux ponts piétonniers ont été totalement détruits, a précisé la mairie de Ragonvilia. l’armée colombienne et des inspecteurs se sont rendus sur les lieux de l’explosion afin d’enquêter.
Le ministre Silva a qualifié cette action de « grave » et la considère comme « une agression ménée à l’encontre de la communauté civile ».
La vice-ministre aux Affaires Etrangères de Colombie, Clemencia Forero, a déclaré que « ces faits étaient particulièrement graves » et que le gouvernement allait dénoncer ces agissements auprés de l’ Organisation de Etats américains (OEA) et de l’ Organisation des Etats-Unis (ONU).
Le ministre des Affaires Etrangères colombien, Jaime Bermúdez, se contente de répéter que la situation est » délicate » et s’est abstenu de faire d’autre commentaires concernant ces explosions.
La veille, Bermúdez regrettait le silence de l’ Union des Nations du Sud (Unasur) devant des événements que la Colombie considère comme » des menaces belliqueuses » de Chávez.
Pour sa part, le vice-président du Venezuela Ramón Carrizalez a signalé qu’il n’y avait aucune raison de faire appel aux organismes internationaux.
Le général vénézuélien Eusebio Agüero a précisé qu’il s’agissait de passages pour les personnes circulant à pied et non pas de véritables ponts. »
Il s’agit d’une décision souveraine de la part du gouvernement du Venezuela de détruire » des lieux de passage illégaux « , a déclaré le général lors d’une conférence de presse, en précisant qu’il était prévu que d’autres passages soient détruits avec l’accord du gouvernement.
De l’autre côté de la frontière, l’ex-ministre vénézuelien de la défense Fernando Ochoa Antich, plutôt critique envers le gouvernement actuel, a déclaré que de tels agissements « étaient inacceptables et imprudents pendant cette période de tensions entre les 2 pays »
« Il ne s’agit sûrement pas d ‘une agression mais bien d’un défi envers le gouvernement colombien » a-t-il ajouté.
L’Union européenne, s’inquiétant de la tournure prise par les événements à envoyer un message appelant les deux parties à respecter le droit international et leurs accords bilatéraux, à s’abstenir de toute action ou déclaration qui pourraient détériorer davantage la situation, et à prendre des mesures pour rechercher des solutions par le dialogue.