Colombie : La mort de l’otage enlevé par les FARC lundi est confirmée

L’assassinat du gouverneur de Caquetá, Luis Francisco Cuéllar, enlevé lundi, assombrit cette période de Noël et compromet la possible libération de deux otages actuellement détenus par les FARC. Lors d’une allocution radiotélévisée, le président colombien, Alvaro Uribe, a révélé que Cuéllar avait été égorgé « misérablement assassiné par ses ravisseurs », qui selon lui appartiennent à la branche des narco-terroristes des FARC .

Bien que les FARC n’aient pas pour habitude d’égorger leurs victimes, le président a déclaré que les autorités pensent que les ravisseurs ont agi de cette façon afin de ne pas se faire remarquer par le bruit d’une arme à feu,  à un  moment où,  ils se sentent particulièrement traqués.

 Les FARC sont fortement implantés dans la région de Caquetá, ils n’ont pas encore revendiqué l’assassinat du gouverneur, qui fêtait ses 69 ans ce mardi. Plusieurs analystes politiques soutiennent qu’il est très difficile de reconstituer les faits à l’heure actuelle.

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Le policier chargé de la protection du gouverneur a été également assassiné

L’ex- conseiller présidentiel à la Paix, Eduardo Jarimillo, a déclaré à la BBC Mundo qu’il trouvait curieux que les FARC  aient fait déplacer les colonnes armées pour tuer le gouverneur. « S’ils avaient voulu le tuer, ils auraient pu le faire directement à son domicile », a précisé Jarimillo ancien conseiller à la Paix du président César Gaviria dans les années 90.

Cependant, il précise que  s’il s’avère que les FARC ont bien assassiné le gouverneur, cela démontrerait « la grande décomposition du groupe ». Tous les partis politiques condamnent les faits, y compris le parti de gauche, Polo Demacratico Alternativo, bien que ce dernier n’ait pas reconnu la culpabilité des FARC dans cet acte criminel.

À l’inverse du bureau du Haut-Commissaire des Nations-Unies à la Paix en Colombie qui a déclaré « la prise d’otages constitue un crime de guerre et la mort du gouverneur confère à cet acte une extrême gravité, d’autant que les enlèvements sont des pratiques récurrentes chez les FARC ».

Le gouverneur Cuéllar avait été déjà enlevé à quatre reprises, son épouse prise en otage à une occasion, et l’un de ses enfants assassiné.

Caquetá est une zone amazonienne située au sud de la Colombie, qui ces dernières décennies, a été particulièrement touchée par la violence , elle est le bastion de la guérilla, des paramilitaires de droite, et des trafiquants de drogue.

L’une des premières conséquences du rapt du gouverneur, survenu lundi soir, a été l’annonce faite par le gouvernement dans laquelle le président Uribe faisait part de son intention de récupérer les otages par la force. « Nous espérons que nos soldats et policiers puissent libérer les otages encore aux mains des FARC » a déclaré le président colombien.

Cette prise de position a provoqué l’inquiétude des familles, comme celle du militaire, Pablo Emilio Moncayo, qui demeure  prisonnier des FARC depuis 12 ans et dont le processus de libération était engagé. Dans son discours, Uribe a assuré que son gouvernement avait donné « toutes les garanties possibles pour que les FARC libèrent les otages en leur possession ».

Alvaro Uribe a regretté que les FARC se livrent à un tel acte de barbarie juste au moment où les négociations étaient engagées. « Nous continuerons notre mission de sécurité démocratique pour mettre fin aux enlèvements » a déclaré le président.

Cependant, le Comité International de la Croix-Rouge a informé la BBC Mundo que pour le moment elle n’avait aucune certitude quant à sa possible participation à la libération des otages, comme cela avait pu être le cas par le passé.

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