Au Guatemala, la tempête Agatha a causé la mort de 118 individus et 53 personnes sont toujours portées disparues, selon des estimations émises par les services d’urgence.
Le président du Guatemala, Alvaro Colom, a qualifié lundi de « tragédie humaine, sociale et économique » la situation du pays suite au passage de cette tempête tropicale. Agatha, qui est devenue dimanche dernier une dépression tropicale a déferlé depuis l’Océan Pacifique et a sévèrement touché le Guatemala mais aussi le Salvador et le Honduras.
Selon les météorologues de l’Agence américaine océanique et atmosphérique, la saison 2010 des ouragans, qui commence en juin et s’étend jusqu’à la fin novembre, pourrait s’avérer l’une des plus importantes jamais enregistrée dans l’Atlantique.
En Amérique centrale, les pluies diluviennes et glissements de terrain engendrés par la tempête Agatha au cours du week-end dernier ont fait quelque 200 morts et plusieurs milliers de sinistrés.
Les secouristes s’ingénient à entrer en contact avec les communautés isolées, tandis que des routes ont été sévèrement endommagées par les inondations et plusieurs ponts rasés (au nombre de 18) par la tempête qui a secoué la région en fin de semaine dernière.
Depuis cette catastrophe naturelle, le beau temps est revenu au Guatemala et sur le département de Chimaltenango, une province à l’ouest de la capitale Guatemala City, qui a particulièrement été touchée par ces glissements de terrain. Des conditions météorologiques catastrophiques qui ont anéanti des villages indigènes causant la mort de 60 individus.
Les dégâts les plus visibles ont été enregistrés à Guatemala city, où les stigmates les plus impressionnants de cette tempête consiste en un trou géant de trente mètres de profondeur au beau milieu de la ville dévorant ainsi une portion de la rue.
Sous la pression des glissements de terrain, un immeuble de trois étages et un carrefour ont été littéralement avalés pour laisser place à ce gigantesque cratère, appelé «doline» par les scientifiques.
Selon les premières avancées des scientifiques, le terrain s’est probablement dérobé au niveau d’«une intersection de tuyaux» de distribution d’eau alimentant la ville.
Les habitants de Guatemala city ont déjà connu une expérience similaire l’année 2007 puisqu’un cratère à ciel ouvert de 100 mètres de profondeur avait été provoqué par une rupture d’égouts alors que des torrents de pluie se déversaient sur la ville.
L’ouverture du sol avait fait trois morts cette année-là alors qu’aucune victime n’est à déplorer cette fois. Les 300 personnes vivant dans le quartier avaient été invitées à quitter les lieux.
Les populations locales touchées par ce déluge d’eau et de boue craignent les conséquences sur les cultures de café, qui constituent une part considérable de l’économie du Guatemala et du Salvador. Les difficultés semblent d’ailleurs s’accumuler et le destin s’acharner sur la population guatémaltèque : les autorités guatémaltèques ont informé que les rejets de du volcan Pacaya, entré en éruption samedi, pouvaient paralyser les systèmes d’évacuation d’eau.
Environ 110 000 personnes ont été évacuées au Guatemala, une situation similaire dans le pays voisin le Honduras, où l’on a recensé la mort de 17 personnes décédées et un disparu. Au Salvador, 11 000 personnes ont été évacuées, avec 10 décès signalés et deux disparus.
Face à l’ampleur des dégâts, l’Union Européenne a débloqué 3.6 millions de dollars d’aide humanitaire pour apporter du soutien au pays touchés par Agatha. Ce fond d’urgence doit permettre de venir en aide aux 100 000 sinistrés du Guatemala, du Salvador et du Honduras.
« Lorsqu’une catastrophe similaire se produit nous devons prendre des décisions rapidement, être bien orientés et organisés pour cibler les besoins. Avec l’aide que nous déployons aujourd’hui, nous faisons un geste immédiat de solidarité pour cette région » a expliqué la commissaire européenne chargée de l’aide humanitaire, Kristalina Georgieva. La commissaire a précisé que l’Union Européenne « allait surveiller de près la situation » dans le cas où de nouveaux besoins se feraient sentir.
Les Agences des Nations Unies se préparent également à dispenser une aide humanitaire aux dizaines de milliers de sinistrés qui ont assisté impuissants à la destruction de leurs biens, a affirmé l’organisation mondiale dans un communiqué.
Pour le moment, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a envoyé 50 000 dollars pour financer l’évaluation des besoins sur le terrain et définir une stratégie adaptée pour que débute une phase de « récupération » suite aux dégats engendrés par le passage d’Agatha.
D’autre part, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a demandé 500 000 dollars afin de dispenser une aide d’urgence pour les 15 prochains jours, qu’il souhaite éventuellement compléter avec l’aide envoyée par les gouvernements des pays concernés. Le Bureau du PAM au Honduras a également promis de fournir plus de 5 tonnes d’aide alimentaire
Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a mis en alerte une équipe de spécialistes des situations d’urgence au cas où son déploiement deviendrait indispensable.
De plus, une liste d’aliments de première nécessité et de matériel a été établie afin de les expédier vers les zones sinistrées depuis la base logistique de l’ONU située dans la ville italienne de Brindisi. Le Guatemala, le Salvador et le Honduras ont déclaré l’état d’urgence après le passage de la tempête qui, selon un dernier bilan, a causé la mort d’environ 200 personnes.