Argentine : Vive émotion pour l’ultime hommage rendu à l’ex-président Néstor Kirchner

L’ancien président d’Argentine, Néstor Kirchner, âgé de soixante ans, est décédé hier matin (mercredi 27 octobre) subitement, des suites d’un arrêt cardiaque à l’hôpital de El Calafate, où il avait été admis en urgence peu de temps auparavant pour une détresse respiratoire. Aujourd’hui débute donc à Buenos Aires la veillée funèbre du politique à la Casa Rosada.

Le Pavillon National de la Place de Mai a mis les drapeaux en berne, en mémoire de l’ancien président défunt, l’époux de l’actuelle présidente d’Argentine, Cristina Fernández de Kirchner, a gouverné le pays entre 2003 et 2007. Le couple se trouvait à Calafate, au sud de pays, à l’occasion du recensement national.

Kirchner a fait alors un malaise cardiaque et a été transporté en urgence à l’hôpital de El Calafate, son admission a eu lieu à 8:08. Son épouse l’a accompagné à chaque instant dissimulant son chagrin derrière des lunettes noires, mais à 9:15 après plusieurs tentatives de réanimation, le décès a été confirmé par les médecins qui ont déclaré que « tous les efforts avaient été vains ». Le médecin présidentiel Luis Buonomo, a précisé que le conjoint de la présidente était décédé d’une « affection cardiaque » avant d’ajouter qu’il s’agissait d’une « mort subite ».

Sa mort a secoué la classe politique du pays, le jour même où l’Argentine célébrait le recensement du Bicentenaire.

Peu de temps après son décès, les enfants du couple présidentiel, qui ne se trouvaient pas dans la ville de Patagonie, ont été informé de la mauvaise nouvelle. Le fils aîné, Máximo, qui se trouvait dans la ville de Río Gallegos, s’est rendu en urgence à El Calafate, sa sœur Florencia, a pris un avion depuis New York (elle y suit des études de cinéma) pour rejoindre sa famille au plus vite.

A 10:15, la dépouille de l’ancien mandataire a été transportée en ambulance depuis l’hôpital jusqu’à la résidence que possède les Kirchner à El Calafate.

La présidente s’est entretenue avec le prêtre Carlos Álvarez, de la paroisse Santa Teresita del Niño Jesús et elle lui a affirmé « qu’elle continuerait de se battre pour les Argentins ».
Le prêtre a déclaré lors d’une déclaration retransmise sur Radio Lago Argentino que la présidente « était très forte, et également très digne dans cette épreuve ».

Certains membres du Cabinet se sont rendus dans le sud du pays dès l’annonce de la mort du président : le Chef de Cabinet, Aníbal Fernández, le secrétaire général à la présidence
Óscar Parrilli, le chef de la SIDE, Héctor Izcazuriaga, et le médecin présidentiel Luis Buonomo. Puis la soeur de Néstor Kirchner, Alicia Kirchner a fait le déplacement jusqu’à El Calafate, ainsi que le ministre de la Planification Fédérale, Julio De Vido, et la mère de Cristina Fernández, Ofelia Wilhelm.

Plus tard, lors d’un troisième vol aérien ; ce sont le ministre de l’Economie, Amado Boudou, le directeur de la AFIP, Ricardo Echegaray, et le sénateur de Santa Cruz, Nicolás Fernández, ainsi que le député national Héctor Recalde, qui ont effectué le déplacement.

 

A El Calafate, une soirée de recueillement intimiste s’est tenue hier soir avant que le corps du défunt ne soit rapatrié ce matin à Buenos Aires. Sa dépouille est dévoilée au public depuis 10 heures ce matin, dans le Salon des Patriotes de la Casa Rosada, à l’origine le corps devait être exposé, comme c’est normalement le cas pour les anciens dirigeants décédés, au Congrès National mais le ministre du travail Alberto Tomada avait fait part de ce changement.

Des dizaines de milliers d’Argentins s’étaient réunis dès mercredi soir face au siège de la présidence.« Nous ressentons une douleur immense », ont affirmé des citoyens, les yeux rougis par les larmes.

Ensuite son corps sera transporté vers Río Gallegos, capitale du Santa Cruz, où il sera enterré au cimentière municipale vendredi ou samedi. « Il revient en ces lieux pour reposer en paix », a exprimé le Chef de Cabinet de Santa Cruz, Pablo González.

Après avoir pris connaissance du décès de Kirchner, les premiers hommages des membres du gouvernement actuel n’ont pas manqué.

Le Chef de Cabinet, Aníbal Fernández, a exprimé sa douleur via sa page Twitter « Je suis extrêmement attristé par la disparation d’un ami mais aussi d’un patriote. Nous soutenons la présidente et sa famille et essayons de nous montrer forts dans la douleur ».

Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Florencio Randazzo a qualifié le leader du « parti justicialiste » (Partido Justicialista) comme « un grand réformateur de la réalité du pays ».

« Mon ami Néstor a été un grand président, un compagnon de rêves et de projets et un grand réformateur de la réalité du pays » a exprimé Randazzo dans un communiqué, où il a ajouté que Kirchner « a été un exemple de travail et de lutte ».

Le ministre de la Justice, Julio Alak, a déclaré qu’il s’agissait « d’une perte immense et d’une tragédie pour la Patrie et l’Amérique Latine. Il vivra toujours dans le cœur de nos concitoyens ». Quant au ministre de l’Éducation, Alberto Sileoni, il a souligné que le président « était un passionné qui luttait pour ses idées et pour un pays meilleur ».

L’Argentine a décrété trois jours de deuil national. Les drapeaux ont été mis en berne même si les administrations publiques fonctionnent normalement. Les pays membres de l’UNASUR (Union des nations sud-américaines) dont Néstor Kirchner était le secrétaire général depuis le mois de mai, ont pris une décision identique et plusieurs mandataires ont décidé d’assister à la veillée. Le Brésil, l’Uruguay, le Venezuela et la Colombie ont même décrété trois jours de deuil national.

La Casa Rosada

Le président uruguayen José Mujica et six autres chefs d’État, membre de l’UNASUR, sont arrivés à Buenos Aires : le colombien Juan Manuel Santos, le chilien Sebastián Piñera, le brésilien Luis Inácio Lula Da Silva, le vénézuélien Hugo Chávez, le paraguayen Fernando Lugo et l’Equatorien Rafael Correa.

Des messages de condoléances arrivent du monde entier. Le président des États-Unis, Barack Obama et sa secrétaire d’Etat Hillary Clinton ont présenté leurs « sincères condoléances aux Argentins et à la présidente Kirchner ». Mme Clinton, secrétaire d’État, a rendu hommage à « une voix majeure pour l’intégration de l’Amérique du sud ».

Le ministre des Affaires Étrangères français, Bernard Kouchner, a déclaré  « C’est avec une grande tristesse que je viens d’apprendre le décès brutal de Nestor Kirchner. L’Argentine perd un homme d’Etat qui avait su contribuer au développement de son pays, redresser son économie et accroître son rayonnement international. Il était un des artisans de l’intégration régionale en Amérique latine au sein de l’Union des Nations d’Amérique du Sud (UNASUR), dont il était le secrétaire général particulièrement actif et écouté… »

Il n’est pas impossible que d’autres dirigeants fassent le déplacement jusqu’à Buenos Aires afin de rendre hommage au politique argentin qui a le plus marqué la dernière décennie.

Certaines rumeurs voulaient que Nestor Kirchner se présente à nouveau à l’élection présidentielle de 2012 en remplacement de son épouse, cependant ses récents problèmes de santé ne semblaient pas propices à une future campagne électorale. En effet, il avait été opéré à deux reprises pour des problèmes cardiaques en cette année 2010, une année qui marque sans nul doute la fin d’une ère en Argentine.

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