L’ancien chef de l’Etat mexicain, Vicente Fox, qui a exercé ses fonctions présidentielles entre 2000-2006, a accusé le 08 février le président vénézuélien, Hugo Chávez, de faciliter le trafic de drogue vers le nord du continent (Amérique Centrale et Amérique du Nord), et a également suggéré qu’il existait « une association » de complaisance, entre le président et les cartels de la drogue. Vincente Fox a ouvertement déclaré sans la moindre preuve à l’appui, que le président du Venezuela contribuait de manière indirecte à faire grimper les taux de criminalité au Mexique.
Le guanajuatense (habitant de Guanajuato) s’est exprimé lors d’un colloque universitaire qui s’est tenu à Santiago, en République Dominicaine, et a attribué la difficulté de freiner le narcotrafic au Mexique au fait que la production de drogues ne diminue pas. « Je me réfère à la Colombie, qui continue de produire beaucoup de drogues et au Venezuela, qui facilite sa circulation ».
« Il semble qu’il y ait une association entre Hugo Chávez et les cartels de la drogue. C’est ce qui se passe lorsque l’on perd la boussole de la démocratie ». A Santiago, l’ancien chef de l’Etat mexicain a reçu les honneurs de la municipalité et a reçu le titre de « doctor honoris causa » de la part de l’Université de Technologie de Santiago (UTESA). Après ses critiques acerbes sur la Colombie et le Venezuela qui selon lui sont des pays qui favorisent le trafic de drogue, Fox a plaidé pour la dépénalisation concernant la consommation de drogues afin d’en limiter le trafic.
« Ce n’est pas un thème qui se résoudra avec violence, la solution est dans la dépénalisation des drogues » a-t-il déclaré. Il a précisé qu’il avait soutenu le référendum de Californie, afin que la consommation de marijuana soit parfaitement légale dans cet Etat nord-américain. Pour justifier son parti pris, Fox a cité l’exemple du Portugal qui, il y a dix ans, a dépénalisé la consommation des drogues, un choix qui a permis au pays ibérique de réduire la consommation de drogues de 25 %.
Fox a manifesté que les sanctions à l’encontre des consommateurs de drogues étaient la dernière barrière à de nombreuses libertés déjà accordées de par le monde « dans de nombreux pays le mariage entre deux personnes du même sexe est autorisé, l’avortement est autorisé ainsi que la consommation de cigarettes qui tue bien plus de personnes que la marijuana ». Pour sa part, l’ambassadeur vénézuélien en République Dominicaine, Alfredo Murga Rivas, a réfuté hier, les accusations émises contre le président Chávez. Il a rappelé qu’en 2010, les autorités du pays ont saisi 63 tonnes de drogue, démantelé 18 laboratoires clandestins à la frontière colombienne, et arrêté et traîné en justice environ 13 000 personnes qui avaient des liens avec le trafic de drogue.
Le diplomate a également précisé que le Venezuela avait renforcé ses liens avec d’autres pays pour lutter au mieux contre le trafic de drogue, plusieurs accords de coopération ont été signés avec la Colombie, et ce sont 52 accords que le pays a signés avec 38 pays différents sur ce sujet précis.
Des commissions mixtes de lutte anti-drogue ont été mises en place avec l’Italie, la Guyane, l’Equateur, la Bolivie et la République Dominicaine, pays qui selon Caracas coopère étroitement avec les autorités de sécurité pour lutter efficacement contre le narcotrafic. « De sorte que nous pouvons présenter des faits qui attestent que non seulement nous luttons contre le trafic de drogue mais que nous obtenons des résultats » a déclaré Alfredo Murga Rivas. Il a également précisé que les autorités vénézuéliennes n’étaient pas surprises par ce « type de déclarations » qui sont « des affirmations semées à la volée contre le chef de l’Etat vénézuélien ».
« L’Ambassade du Venezuela en République Dominicaine, au nom du Gouvernement et du peuple vénézuélien, rejette de façon catégorique et énergique les déclarations démesurées et grotesques faites par un ex-directeur de la firme Coca-Cola, des dires irresponsables et irrespectueux qui remettent en question la politique souveraine du Venezuela dans la lutte anti-drogue menée au sur notre territoire » a déclaré l’ambassadeur.
L’ex-président Fox, du Partido Acción Nacional (PAN), a eu de nombreux conflits avec le président Chávez durant son mandat et les relations diplomatiques entre les deux pays étaient réduites au strict minimum.