Pérou : Sept enfants indigènes sont morts de la rage en Amazonie

Sept indigènes sont décédés, ce mois-ci (depuis le 1er février exactement), des suites de la rage sylvestre, après avoir été mordus par des chauves-souris hématophages contaminées, au sein de deux communautés natives résidant dans la région amazonienne du Pérou, a informé le Ministère de la santé (Minsa).

Les victimes âgées entre un et quatorze ans, appartenaient aux communautés autochtones de San Ramón et Yupicusa dans la province amazonienne de Bagua, à la frontière avec l’Equateur, à environ 1 000 km de Lima, dans une zone habitée par les ethnies aguaruna, awajun et wampi dans la région Amazonas.

« Nous avons enregistré sept enfants qui sont morts après avoir contracté la rage sylvestre dans la région » a déclaré le Dr Peter Quintanilla, directeur rattaché à la Santé à Chachapoyas, capitale de Amazonas.

Quintanilla a précisé que quatre des victimes étaient arrivées à l’hôpital de Bagua en présentant des symptômes fébriles, des douleurs musculaires et des convulsions, tandis que trois autres victimes ont perdu la vie entre les mains de guérisseurs.

« Nous avons des difficultés pour soigner les malades car les indigènes attribuent le problème à un acte de sorcellerie et sollicitent en premier l’aide de guérisseurs à la frontière équatorienne pour traiter les victimes », a indiqué le médecin.

Les deux communautés autochtones réunissent une population de 1 055 natifs, on a rapporté les cas de 200 enfants qui ont déjà été mordus par des chauves-souris, a affirmé le fonctionnaire. Le pic de rage a été confirmé avec la capture de spécimens de chauve-souris infectées par le mal, la rage a pu être identifiée après autopsie des animaux.

Des brigades de vaccination ont été envoyées en urgence depuis Lima pour porter secours aux populations touchées par la maladie, les indigènes se trouvent dans des zones reculées dont l’accès nécessite un voyage de 15 heures y compris par voie fluviale.

En 2010, au moins 20 personnes (enfants et adultes confondus) étaient décédées des suites de la rage dans la région amazonienne, victimes de morsure de chauves-souris enragées. La dernière victime en date est un enfant de sept, natif de la communauté de San Román à Bagua est mort ce matin.

Les médecins de l’hôpital de Bagua ont signalé qu’ils avaient entre leurs murs deux autres cas de rage, et ont souligné que, malheureusement, les natifs emmenaient leurs enfants trop tard dans les centres de santé en raison de leurs croyances. Le Minsa a informé que le Ministère avait toutefois le personnel nécessaire et les moyens matériels pour faire face à la situation.

Pour information, la maladie peut être vaincue si elle est traitée à temps, parmi les conseils donnés à la population indigène, les autorités sanitaires recommandent de protéger les maisons pour éviter que les chauves-souris ne s’introduisent et d’utiliser des moustiquaires pour éviter la morsure des chauves-souris vampires ou « hématophages » connues par les locaux.

La rage est transmise à l’homme par « ces chauves-souris qui s’alimentent de sang, ne trouvant pas assez de bétails à attaquer, peuvent mordre des êtres humains et particulièrement les enfants qui jouent ou qui dorment sans être à l’abri des moustiquaires » a expliqué le directeur régional rattaché à la Santé, César Velásquez Vílchez.

Les chauves-souris hématophages se rencontrent fréquemment dans des régions amazoniennes mais aussi dans les montagnes andines du Pérou.

Les chauves-souris de la sous-famille Desmodontinae sont appelées communément vampires car elles se nourrissent de sang (hématophages). Il existe seulement trois espèces de chauves-souris vampires : le vampire commun (Desmodus rotundus), le vampire à pattes velues (Diphylla ecaudata) et le vampire à ailes blanches (Diaemus youngi). Ces chauves-souris présentes en Amérique du Sud, se nourrissent de petits insectes comme les moustiques et peuvent dans certaines circonstances s’attaquer à l’homme.

La chauve-souris vampire est un vecteur important de la rage qui, outre son danger pour l’homme, est responsable de la mort de plusieurs milliers d’animaux de ferme dans l’Amérique tropicale et subtropicale.

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