Les Mashco-Piros au Pérou, peuple insondable d’Amazonie

Dans nos sociétés modernes, ils apparaissent comme des survivants d’un autre monde, celui qu’on a oublié et délaissé.

Au Pérou, des peuples indigènes non contactés évoluent au cœur de la forêt amazonienne. Là, ils mènent leur vie, isolés, au cœur d’une végétation inextricable.

Ce sont au moins 20 communautés indigènes qui vivent en situation d’isolement dans les régions les plus reculées du pays sud-américain, parmi lesquels les :

  • kakataibos ;
  • isconahuas ;
  • matsigenkas ;
  • mashco-piros ;
  • mastanahuas ;
  • lmurunahuas (o chitonahuas) ;
  • nantis et yoras.

Qui sont les indigènes Mashco-Piros d’Amazonie ?

Ainsi, on sait que la population de Mashco Piro vit isolée au sein de la réserve territoriale Madre de Dios et la réserve indigène de Murunahua, créées entre 1997 et 2002.

Elle constitue l’une des dernières tribus isolées de la région et a maintenu une grande partie de son mode de vie ancestral, évitant largement tout contact avec le monde extérieur.

Les natifs Mashco Piro vivent dans les départements d’Ucayali et de Madre de Dios au Pérou.

Selon les rares données obtenues par le ministère de la Culture, ils vivent principalement dans les bassins moyens et supérieurs des rivières Manu, Los Amigos, Pariamanu, Las Piedras, Tahuamanu et Acre (Réserve territoriale Madre de Dios) et dans les bassins du haut Purús.

En raison de son isolement volontaire, on sait très peu de choses sur le peuple Mashco Piro même si ces derniers années des traces de leur présence ont filtré.

« El mundo aislado de los mashco piro en la Amazonia peruana » | DW Documental

Les Mashco-Piros, un mode de vie traditionnel au cœur de l’Amazonie

D’après les informations recueillies par la Direction des peuples autochtones en isolement et premier contact (PIACI) du Vice-ministère de l’Interculturalité, on sait que les Mashco Piro se consacrent, comme leurs ancêtres, à la chasse, à la cueillette et éventuellement aux petites cultures rudimentaires.

Ils utilisent des arcs et des flèches comme armes de chasse, mais aussi comme moyen de défense contre les intrus.

Par ailleurs, leur relation avec la nature s’inscrit dans le respect et l’harmonie, une leçon précieuse dans un monde moderne souvent déconnecté de ces valeurs.

Le poids des activités humaines sur la survie des Mashco-Piros

Bien que conscients de l’existence d’un « monde différent », éloigné de leur quotidien, les Mashco Piro ont manifesté leur volonté de rester à l’écart et de ne pas interagir avec les personnes en dehors de leur communauté.

D’ailleurs, à l’occasion de très rares contacts, ils ont fait preuve d’un comportement agressif pour défendre leur territoire. Dans le passé, les peuples autochtones ont subi des actes de violence et ont péri en masse d’épidémies importées par des étrangers.

Après le premier contact, il est courant que plus de 50 % des autochtones d’un groupe décèdent de maladies !

Les Mashco-Piros au Pérou : Découvrez le mystère fascinant de ce peuple amazonien insaisissable
Madre de Dios en Amazonie (Pérou), terres des Mashco-Piros

Ainsi, le peuple Mashco Piro a été gravement touché par la présence des exploitants de caoutchouc lors de son essor. A leur contact, les autochtones ont été persécutés, capturés, ils ont été enrôlés comme main-d’œuvre pour l’activité du caoutchouc. À cette époque, les Mashco Piro et d’autres peuples ont été décimés en raison d’épidémies.

De plus, des contacts occasionnels plus récents avec des étrangers ont parfois entraîné des conflits et des risques sanitaires pour leur population. Rappelons qu’ ils n’ont pas d’immunité face à certaines maladies courantes comme la grippe !

La protection des Mashco-Piros, un défi urgent à relever !

Le droit international reconnaît que les peuples autochtones sont propriétaires de leurs terres et ont le droit d’y vivre comme ils le souhaitent. Cependant, la réalité sur le terrain est bien différente pour les communautés.

Ainsi, au fil des décennies, la menace plane toujours sur ce peuple semi-nomade, au point que les derniers représentants pourraient totalement disparaître.

Parmi les dangers auxquels ils sont confrontés, les natifs isolés subissant les incursions de personnes qui s’introduisent en toute impunité sur leur territoire protégé.

Narcotrafiquants, orpailleurs illégaux, trafiquants de bois intimident, menacent, tuent pour s’adonner à leurs activités clandestines sources de dégradations environnementales.

En effet, la déforestation et l’exploitation des ressources naturelles menacent leur habitat, les obligeant parfois à se déplacer.

L’année 2011, des personnes extérieures sont entrées en contact avec un groupe de Mashco-Piro, des missionnaires et des touristes qui ont donné des objets tels que des machettes, du plantain et des vêtements…

Des échanges déphasés qui n’ont cessé qu’en 2015, après l’assassinat d’un homme. En fait, depuis ce drame, le gouvernement assure une surveillance pour éviter ces interactions néfastes et dangereuses.

En Amazonie péruvienne, seul le fleuve Madre de Dios offre une frontière naturelle entre le peuple Mashco Piro et les villages qui gravitent autour.

Or après les tensions enregistrées, les autorités péruviennes veillent désormais à ce que ces rencontres inopportunes ne se produisent plus.

L’identité Mashco Piro menacée sur le territoire péruvien

En effet, il est crucial de respecter leur désir d’isolement et de préserver leur mode de vie unique, tout en veillant à leur sécurité et à la protection de leur territoire contre les menaces extérieures.

Le respect de leur choix d’isolement et de leur territoire est crucial pour garantir leur survie et préserver leur mode de vie traditionnel.

Ainsi, des organisations internationales, des gouvernements locaux et des ONG travaillent ensemble pour établir des zones protégées, pour promouvoir le respect de leur autonomie et pour sensibiliser à l’importance de préserver la diversité culturelle et naturelle de cette région unique.

En respectant leurs traditions et en préservant leur habitat, nous pouvons assurer que les Mashco-Piros continuent à être les gardiens de cette forêt luxuriante pour les générations futures.

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