Mexique : Les dangers du tourisme balnéaire selon l’agence Stratfor

Le Centre d’Etude à la Sécurité américaine ou Strategic Forecasting Inc.(Stratfor), un Centre d’Intelligence globale des Etats-Unis, a publié un rapport qui alerte sur les dangers liés à la présence du crime organisé dans d’importantes zones touristiques et balnéaires du Mexique. Les destinations de Cancún, Acapulco, Puerto Vallarta, Mazatlán, Cozumel et Isla Mujeres sont clairement pointées du doigt, le rapport indique que ces pôles attractifs sont devenus des points de passage obligés pour le trafic de drogue et d’armes vers les Etats-Unis.

Selon ce document, les ports situés dans ces zones côtières sont des points de rencontre de petites ou grandes embarcations qui transportent des chargements illégaux, un trafic ‘facilité’ par le va-et-vient touristique, les trafiquants transportent ainsi leurs marchandises vers le nord du continent, et blanchissent l’argent en investissant dans des complexes hôteliers.

Le document fait mention de Puerto Vallarta et de Cancún comme principaux points d’entrée de marchandises clandestines en provenance d’Amérique du Sud. Il fait référence au groupe criminel Los Zetas, et à leur présence hégémonique dans la région, qui pourrait provoquer un nouveau déploiement des forces militaires dans cette zone et accentuer les tensions et violences.

En ce qui concerne Acapulco, il précise que l’on assiste dans la région à de durs affrontements entre les deux factions qui opposent le cartel de los Beltrán Leyva -partisans de Héctor Beltrán et de Édgar Valdez Villarreal, alias ‘La Barbie’ et le cartel indépendant d’Acapulco. Les régions de Mazatlán, Cozumel et Isla Mujeres enregistrent un pic de violence, ce qui atteste d’un intérêt certain des organisations criminelles pour ces points de passage qu’ils souhaitent transformer, selon toute vraisemblance, en nouvelles « places fortes du trafic illégal ».

La région de Los Cabos, très appréciée des touristes américains, marque la différence, selon le rapport Stratfor, il s’agit de l’une des stations balnéaires les plus sûres du pays, bien que dans la passé cette zone ait été contrôlée par les trafiquants de cocaïne, cette baisse de la criminalité s’explique en partie par la rupture de l’alliance entre les producteurs colombiens et le cartel de Tijuana, précise le journal mexicain ‘El Universal’.

 

Puerto Vallarta

Aucune des destinations touristiques n’est exempte, selon le rapport, de la violence liée au crime organisé, ce qui représente un risque certains pour les visiteurs étrangers qui se rendent au Mexique durant la fameuse période de vacances connue sous le nom de « spring break ».

Le rapport ne met pas en évidence une volonté de la part des trafiquants de s’en prendre directement aux touristes, cependant leurs activités clandestines augmentent le risque de se trouver pris entre deux feux et d’être exposés à des situations de violence.

En ce qui concerne les destinations de Cozumel et Isla Mujeres, le rapport Stratfor signale que, bien que ces destinations ne semblent pas être des plaques tournantes du trafic, elles ont enregistré entre 2009 et 2010 une recrudescence des homicides (multipliés par deux sur cette période).

« De nombreuses villes côtières avec un grand flux touristique se sont développées autour de ports stratégiques pour le trafic de drogue. Le crime organisé utilise des bateaux commerciaux, ou des bateaux de pêche pour transporter les cargaisons de cocaïne de l’Amérique du Sud au Mexique, et de nombreux cartels dépendent des hôtels et des resorts (stations touristiques) pour blanchir l’argent provenant du narcotrafic ».

Tandis que le rapport en provenance de l’agence texane alerte sur les risques potentiels que représentent ces destinations pour les touristes nord-américains, de leur côté, les autorités mexicaines se rejouissent des bons chiffres du tourisme pour l’année 2010.

En effet, les touristes américains sont de plus en plus nombreux à venir au Mexique, l’année passée, l’on a enregistré une augmentation de 10 % de visiteurs en provenance des Etats-Unis par rapport à l’année 2009, selon des chiffres révélés par la Secrétaire au Tourisme, Gloria Guevara. Elle a expliqué que cette augmentation s’inscrivait dans une tendance globale et a précisé que, sur les 22,3 millions de visiteurs, 70 % proviennent des Etats-Unis (pour l’année 2010).

La fonctionnaire a souligné, à l’occasion du Forum National du Tourisme Riviera Maya 2011, que la destination de Los Cabos attiraient de nombreux touristes dans le cadre du « spring breakers » ; et que les autorités attendaient une augmentation de 100 % du nombre de visiteurs à Puerto Vallarta.

Felipe Calderon

Le Mexique a pour ambition d’occuper la cinquième position mondiale des destinations touristiques préférées d’ici l’année 2018, comme l’a souligné le propre président du Mexique, Felipe Calderón. Le chef de l’Etat souhaite renforcer le secteur touristique comme « priorité nationale », à ce titre, il a approuvé une série de mesures dans le cadre de l’Agenda Nacional por el Turismo », lundi 28 février, au Palais National, entouré de ministres, de gouverneurs, de maires et de représentants du secteur.

Selon des chiffres officiels, le Mexique a récolté 12 000 millions de dollars grâce au secteur touristique sur l’année 2010, cette croissance a eu lieu malgré l’augmentation des actes de violence, avec plus de 15 000 assassinats liés au crime organisé sur le territoire.

Calderón, qui quittera le pouvoir l’année prochaine, a ajouté qu’il souhaitait capter annuellement 40 000 millions de dollars grâce au tourisme d’ici 2018 et créer 4 millions d’emplois directs et 12 millions d’emplois indirects.

La secrétaire au Tourisme, Gloria Guevara, a précisé que le tourisme constitue à l’heure actuelle le troisième source de devises pour le pays, représente 9 % du produit intérieur brut (PIB), en plus de générer 7,5 millions d’emplois directs et indirects.

« Nous allons faire du Mexique l’une des cinq principales destinations touristiques au monde » a proclamé le president Calderón, qui en janvier, a déclaré 2011 comme l’Année du Tourisme au Mexique.

 

Des fonctionnaires et des membres du gouvernement de Felipe Calderón sont agacés par les appels constants à la prudence du gouvernement américain vis-à-vis des ses ressortissants qui souhaitent voyager au Mexique accusant les médias de diffuser une image exagérément violente du Mexique.
Le directeur du département de sécurité publique du Texas, Steven McGraw, a déclaré que la violence des cartels de la drogue est plus sévère au nord du Mexique, mais que les zones touristiques comme Cancún ou Acapulco sont également touchées par ce fléau.

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