Pérou : Cinq squelettes d’individus précolombiens sont retrouvés à Cuzco

Une équipe d’archéologues péruviens à découvert, il y a quelques jours, les dépouilles de cinq personnes ayant vécu il y a plus de 1000 ans avant Jésus-Christ, des ossements en parfait état de conversation qui ont été trouvés sur le terrain du centre de réhabilitation juvénile, à Cuzco, l’ancienne capitale de la civilisation inca. Cette découverte a été annoncée par les autorités culturelles de la ville située au sud-est du Pérou dont l’attrait touristique est indéniable puisqu’elle est la porte d’accès au site du Machu Picchu.

perou10032014-2Les ossements retrouvés appartiennent à trois adultes, un adolescent et un enfant, des représentants de la culture pré-inca Marcavalle comme l’ont souligné les scientifiques de la Dirección Desconcentrada de Cultura de Cusco (DDCC ou Direction décentralisée de la Culture de Cuzco). Des fouilles ont été réalisées en ce lieu et ont permis de mettre au jour différents contextes funéraires ainsi qu’un mur rustique de forme semi-circulaire qui aurait servi aux premiers habitants de cet ensemble à usage domestique. Différentes pièces archéologiques en pierre ainsi que des céramiques appartenant à cette ancienne culture ayant évolué entre Marcavalle et Chanapata ont pu être récoltées.

 Des fragments en céramique ont également été extraits pendant les fouilles

La culture Marcavalle s’est développée il y a 3000 ans dans la vallée au sud-est de Cuzco, au cours de ces dernières années des indices de leur installation ont été relevées, cette culture présente des similitudes avec celle des habitants Chanapatas, qui étaient implantés dans la partie nord de la ville de Cuzco.

Les fouilles vont permettre de réinterpréter le processus évolutif de la culture précolombienne dans la vallée de Cuzco, la directrice du projet de recherche archéologique, Luz Marina Monrroy, a expliqué que dans le premier contexte funéraire deux squelettes d’adultes ont été découverts, dans la deuxième il s’agissait de la dépouille d’un enfant tandis que les ossements d’un adolescent et d’un adulte ont été mis au jour dans un troisième contexte.

L’archéologue Carla Vargas, a précisé aux médias que la zone de recherche « englobait une surface rectangulaire d’environ 8 m sur 3, les fouilles ont été effectuées à plus d’un mètre de profondeur et c’est à ce niveau que trois contextes, deux doubles et un simple ont été retrouvés ».

perou10032014-1Les dépouilles portaient, pour certaines, des colliers ou encore des bracelets en « crisocol » (chrysocolle, matériel lytique du sud du Pérou composé de silicate d’hydroxyde de cuivre dont la couleur est turquoise), par ailleurs des fragments de céramiques ont été retrouvés représentant des visages humains ainsi que des figures animalières (propres à la culture Carcavalle), des ustensiles, des ossements de lamas (un animal emblématique des cultures andines), de cervidés et de cochons d’Inde appelés « cuy » dont l’élevage est destiné à la consommation humaine.

« Ce secteur pouvait être un ensemble domestique qui était utilisé probablement pour les enterrements », a déclaré la scientifique qui a pris part aux fouilles en compagnie de cinq autres archéologues.

Les spécialistes ont installé dans le centre de réhabilitation « un cabinet d’archéologie où seront effectuées des études poussées et des travaux  d’assemblement des fragments trouvés ». Les experts espèrent obtenir ainsi davantage d’informations sur les premiers habitants qui ont vécu de façon sédentaire il y a plus de 3000 ans dans la vallée de Cuzco.

Ville de Cuzco
Ville de Cuzco

Alfredo Mormontoy Atayupanqui, responsable de la zone de monuments architectoniques, a souligné l’importance de cette découverte précisant que les recherches ont débuté dans les années 60. Il a également tenu à préciser que les travaux ont été menés par les archéologues Manuel Chávez Ballón, Luis Barreda Murillo, Karen Moore, cette dernière s’est basée sur sa thèse universitaire qui s’intéressait de près à la culture des Marcavalles.

Le recours au carbone 14 devrait permettre de traiter avec plus de précision les restes archéologiques, une datation scientifique qui permettra aux chercheurs d’avancer un peu plus dans leur étude.

(Aline Timbert)

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