La « Desperate Housewives » la moins désespérée du petit écran, Eva Longoria, a certes dit adieu à son rôle fétiche avec la fin de la série américaine, mais l’actrice et productrice n’en déborde pas moins de projets. La star d’origine mexicaine compte bien mettre sa notoriété au profit de grandes causes, à ce titre elle se mobilise régulièrement en faveur de différentes œuvres caritatives aux États-Unis pour venir en aide aux communautés latino-américaines. Bien sûr, le milieu de l’audiovisuel reste omniprésent dans sa vie.
En effet, Eva longoria se sert du pouvoir de l’image comme d’une arme visant à dénoncer les abus dont sont victimes certaines catégories sociales, et quoi de mieux que le support documentaire pour sensibiliser les gens sur les travers de notre société.
Invitée en début de semaine au Festival international du film de Guadalajara (FICG29), Eva Longoria a présenté son dernier documentaire en tant que productrice exécutive, « Food Chains ». Lors d’une brève rencontre avec le public, l’actrice née au Texas a évoqué le problème des immigrants latino-américains, ce n’est pas la première fois qu’elle s’intéresse de près à la terrible condition des immigrants, en particulier mexicains, aux États-Unis. Elle avait déjà produit le documentaire « Harvest » (« La cosecha ») en 2010, on découvrait alors avec émotion le parcours de trois adolescents mexicains prénommés Zulema, Víctor et Perla qui, par la force des choses, avaient dû sacrifier, sans qu’aucune loi ne les protège, leurs études pour travailler aux États-Unis afin de venir en aide à leurs familles démunies.
Cette fois, avec « Food Chains » ce sont les effroyables conditions de travail des immigrés (parmi lesquels des latino-américains) soumis à toutes sortes d’abus et s’épuisant à la tâche plus de 10h par jour comme ouvriers agricoles qui sont dévoilées. L’actrice a déclaré sur ce point « nous consommons des aliments, mais nous ignorons ce qui se cache derrière tout cela ». Une prise de conscience, voilà ce que souhaite Eva Longoria avec « Food Chains » il s’agit de comprendre comment ces travailleurs sont traités alors que bon nombre d’entre-eux souffrent d’une forme d’esclavage moderne. À l’heure où les produits que nous consommons font l’objet de toutes les préoccupations, elle invite aussi le public à se pencher sur l’envers du décor en plongeant dans le quotidien de ces milliers d’immigrants exploités dans le domaine agroalimentaire.
« Je trouve toujours intéressantes les opportunités que j’ai d’exposer ce type d’histoires en dehors la communauté, mais il s’agit d’être seulement l’une de ces personnes qui promeut ce genre de documentaires, sources de réflexion », a-t-elle confié lors de son passage au Mexique ajoutant « je crois que le thème le plus important pour la réforme migratoire aux États-Unis c’est l’économie, en tant qu’activiste au sein de la communauté, il est important de montrer la valeur des droits de l’homme ». Elle a poursuivi son raisonnement en affirmant « et pour que le reste de la communauté comprenne l’importance de parvenir à une réforme migratoire, il est essentiel de voir l’impact monétaire et économique que cela pourrait avoir sur le pays si nous ne faisons rien ».
« Food Chains » a été projeté dans le cadre des activités du festival international de cinéma de Guadalajara, ce documentaire a été écrit par Erin Barnett et réalisé par Sanjay Rawal ; il relate l’histoire de plusieurs travailleurs agricoles issus de l’immigration. Eva Longoria a confié qu’elle souhaitait s’inscrire dans la lignée de l’acteur Diego Luna à qui l’on doit le film biographique mexico-américain qui retrace la vie du syndicaliste César Estrada Chávez, leader du mouvement chicano décédé en 1993.
Le long-métrage « Cesar Chavez : An American Hero » se focalise sur la lutte de l’activiste pour la reconnaissance des travailleurs agricoles et pour les conditions de vie des émigrés mexicains travaillant sur le sol américain, les « chicanos ». Un sujet qui rejoint la thématique de « Food Chains ».
Décidément très investie, Eva Longoria a également rejoint le casting du film « Frontera » (« Border »), une production américaine qui évoque le drame de l’immigration mexicaine vers les États unis dont l’avant-première a eu lieu lors du Gala de bienfaisance de la 29e édition du festival de Guadalajara. Le long-métrage réalisé par Michael Berry évoque l’histoire d’une femme (Amy Madigan) mariée à un shérif (Ed Harris) qui a été retrouvée assassinée à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Or c’est un immigrant mexicain qui est injustement accusé de l’homicide, dès lors son épouse enceinte incarnée par Eva Longoria va tout mettre en oeuvre pour l’innocenter.
L’actrice a reconnu qu’elle s’es aventurée dans la production dans le but d’offrir plus d’opportunités « aux latinos » dans l’industrie du cinéma.
Impliquée dans ses choix de carrière, l’actrice a également obtenu, en mai 2013, un master spécialisé dans l’étude des communautés chicanas des États-Unis, il faut savoir que le terme « chicano » désigne une identité culturelle revendiquée par les personnes originaires du Mexique qui vivent aux États-Unis. La vedette hollywoodienne, fière de son parcours, avait annoncé la grande nouvelle sur les réseaux sociaux en twittant « une grande journée aujourd’hui !!! Très excitée de recevoir mon Master d’études Chicano ! Vous n’êtes jamais trop âgés ou trop débordés pour ne pas poursuivre votre éducation ! ».
Eva Longoria compte bien continuer à s’impliquer, elle est, entre autres, engagée au sein de l’association PADRES (Parents against cancer), elle est d’ailleurs la porte-parole de cette organisation dont le but est d’améliorer la qualité de vie d’enfants latino-américains atteints du cancer et de leurs familles.
Franck T