Pérou : L’Inti Raymi andin et la fête amazonienne de la Saint-Jean ont marqué ce 24 juin !

Comme tous les ans au Pérou, les hauts plateaux andins ont célébré, le 24 juin, le solstice d’hiver avec la traditionnelle fête de l’Inti Raymi (la fête du soleil), dont le point culminant de la célébration s’est déroulé sur l’esplanade du parc archéologique de Sacsayhuamán, l’ancienne forteresse inca située à 2 km de la ville de Cusco.

perou25062014-1Cet événement majeur attire chaque année des milliers de curieux du monde entier, pour cette édition 2014 près de 30 000 touristes nationaux et internationaux ont fait le déplacement, environ 2500 visiteurs ont pu assister au spectacle dans les tribunes dressées pour l’occasion, mais ce sont au total près de 30 000 personnes qui ont élu domicile aux alentours de l’enceinte archéologique pour prendre part de loin aux festivités qui retracent le passé glorieux de ce pays sud-américain.

Près de 650 acteurs ont reconstitué cette cérémonie ancestrale que pratiquaient les Incas à l’occasion du solstice d’hiver de l’hémisphère sud qui marque une nouvelle année et un nouveau cycle agricole.Le temps des récoltes, « Día del Campesino », définit cette célébration qui rappelle la plus grande et la plus majestueuse cérémonie précolombienne en hommage au Soleil (le Dieu Inti).

Lors de cette célébration aujourd’hui à forte connotation commerciale, celui qui incarne l’Inca rend hommage au dieu Soleil pour obtenir ses bienfaits, ses rayons bienveillants sont en effet sources de vie, de fertilité et d’énergie dans cette région marquée par les rigueurs climatiques. Il s’agit également de mettre en scène le sacrifice d’un lama en présence des quatre représentants du Tahuantinsuyo. La cérémonie prend fin sur l’emblématique Place d’armes, où se rencontrent les deux mondes, c’est le moment où le maire de la municipalité de Cusco, Luis Florez García, a remis le Khipu à l’Inca Pachacutec incarné par l’acteur Nivardo Carrillo, celui-ci était accompagné de sa sœur-épouse Coya (Yaritna García).

perou25062014-1D’un point de vue scientifique, le solstice a lieu le 21 juin, mais selon le Pacha Unachaq, un cadran solaire usité par les Incas, le soleil demeure quelques jours au même endroit avant de se lever le 24 juin. Ce jour a donc été proclamé par le haut prêtre comme nouvelle année : Inti Raymi. Un événement majeur qui constitue la fête la plus importante de la ville de Cusco, située à 3 400 m d’altitude, ancienne capitale de l’empire inca et qui est sans nul doute l’un des moments les plus attrayants de l’année pour les touristes.

Il faut savoir que le 24 juin, les Andes n’ont pas le monopole de la fête, en effet dans toute l’Amazonie péruvienne on célèbre en grande pompe et de façon très festive le jour de la Saint-Jean Baptiste, l’occasion de rendre hommage aux hommes et aux femmes qui travaillent la terre et qui contribuent à la richesse agricole du pays et à la subsistance de la population.

Dans tous les départements qui constituent l’Amazonie (Amazonas, San Martín, Huánuco, Loreto, Ucayali, Madre de Dios, entre autres), les habitants célèbrent avec beaucoup de ferveur et de joie populaire la fête de la Saint-Jean qui se déroule chaque année à la date du 24 juin, dès la veille (23 juin )les populations prennent la direction des fleuves et rivières pour se purifier, ils participent ainsi au « bain béni » (« Baño Bendito »). Selon les croyances, c’est en cette journée que Saint-Jean a béni les cours d’eau, celui qui s’y baigne est donc censé obtenir santé, bonheur et travail durant toute l’année.

perou25062014-3Le 24 juin, les habitants d’Iquitos prennent la direction de la communauté de San Juan où une messe est célébrée, une procession a également lieu en musique avec les instruments emblématiques de la région (tambours et flûtes), puis il y a une sorte de chorégraphie au cours de laquelle les gens dansent autour d’un palmier décoré de cadeaux, il s’agit de la « humisha ». La danse et la musique sont ailleurs des éléments essentiels à cette célébration qui prend aisément des airs de féria et de carnaval.

Un plat typique est également préparé à cette occasion, il est appelé “juane” et se cuisine avec du riz, des oeufs, des olives, de la coriandre et du poulet, cette préparation est cuite dans des feuilles de bananier ou de bijao, ce qui lui confère une saveur particulière.

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À Tacna, une croyance populaire veut que la nuit de la Saint-Jean soit la plus froide de l’année, c’est pourquoi des flambées sont faites, elles représentent bien sur la lumière et la chaleur, deux éléments vitaux. Saint Jean étant le patron de la forêt amazonienne, garant de la biodiversité et de l’eau, de nombreuses célébrations sont organisées un peu partout dans la selva (forêt amazonienne), particulièrement à Iquitos, Tingo Maria, Pucallpa, Tarapoto et Puerto Maldonado.

(Aline Timbert)

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