Le séisme de magnitude 5,1 (sur l’échelle ouverte de Richter) qui a frappé dans la nuit de samedi (21 h 35, heure locale) la province péruvienne de Paruro (l’une des treize provinces de la région de Cuzco, au sud du Pérou), a fait au moins huit morts, six blessés et 530 sinistrés. 106 maisons sont totalement détruites selon un dernier rapport de l’Institut national de défense civile (Indeci).
Le plus fort impact a été enregistré au sein des communautés rurales andines de Misca et Cusi Bamba Bajo, les victimes résidaient dans la première localité tandis que dans la seconde on a répertorié près de 230 sinistrés.
L’indeci a informé que le bureau de Cuzco allait faire parvenir 8,7 t d’aide d’urgence qui comprendra, entre autres, des couvertures, des matelas, des lits de camp, des tentes, de la nourriture et aussi de l’eau potable, alors que la capitale Lima annonce également l’envoi de 2,7 t d’aide.
L’épicentre du tremblement de terre a été enregistré à 7 km au sud-ouest de Paruro, à seulement 8 km de profondeur. Près de 90 % des maisons de la population rurale de Misca ont été détruites, la localité se situe environ à 4:30 de route de la ville de Cuzco, une ville très fréquentée par les touristes, car elle constitue le point de départ pour visiter le célèbre site archéologique inca, le Machu Picchu.
Le président du Pérou, Ollanta Humala a fait le déplacement dans la région concernée hier, accompagné du ministre du Logement, de la Santé et des Transports et Communications, il a manifesté à cette occasion sa volonté de déclarer l’état d’urgence pendant 90 jours dans le but de venir en aide aux populations affectées le plus rapidement possible. Le chef de l’État a informé de son intention « d‘accompagner la population et d’aider à résoudre le problème », un fonds de 807 millions d’euros destiné aux catastrophes devrait être débloqué pour répondre aux premiers besoins.
Ollanta Humala a également signalé qu’il avait reçu un appel téléphonique de son homologue chilien, la présidente Michelle Bachelet, qui a tenu à manifester « sa solidarité et sa disposition à apporter tout type d’aide pour soutenir ces communautés ».
Le président péruvien a déclaré « je la remercie publiquement pour sa sollicitude, je crois que c’est une façon de montrer que, malgré la conjoncture, les liens entre nos deux peuples fraternels doivent se maintenir ».
Le responsable de l’Institut de géophysique du Pérou, Hernando Tavera, a souligné que les dégâts causés par un séisme ne dépendent pas seulement de sa magnitude, mais aussi de la profondeur de son épicentre. Tavera a rappelé que la majorité des constructions sont légères dans cette partie du Pérou, des maisons très modestes en « adobe », qui pour la plupart sont anciennes « si la magnitude avait été plus forte, les dégâts auraient été beaucoup plus importants. Le séisme s’est produit très près de la localité de Paruro, à seulement 7 km et à 8 km de profondeur. C’est un événement très local, situé dans la ville, et c’est pourquoi les secousses ont été importantes ».
La télévision locale a dévoilé des images de policiers et de secouristes volontaires qui ont uni leurs forces pour secourir les victimes, parmi lesquelles 4 personnes de moins de 18 ans. « Nous avons eu connaissance de la mort de huit personnes, dont quatre mineurs, et de six personnes blessées, ces dernières ont été évacuées vers la ville de Cuzco », ont signalé les autorités.
Sous les décombres, il y avait également beaucoup d’animaux d’élevage, dont des volailles, des vaches et des porcs.
Par ailleurs, le directeur de la Défense civile de Cuzco, Gustavo Infantas, a fait part de la destruction partielle ou totale de nombreuses routes de Misca ainsi que de l’église coloniale de la zone, une construction datant du XVIIIe siècle.
Les autorités, dépêchées sur place, font état d’un panorama de « désolation » dans la localité de Misca, pour rappel le Pérou se situe sur la Ceinture de feu, une zone qui enregistre 85 % de l’activité sismique mondiale.
Alfredo Castilla, un habitant de Misca âgé de 29 ans a déclaré à l’AP « La seule chose qui soit encore debout, c’est l’école construite en béton, toutes les autres constructions sont détruites ».
Le dernier tremblement de terre meurtrier au Pérou a été enregistré à Pisco en 2007, 596 personnes avaient alors perdu la vie.
(Aline Timbert)