Au Venezuela, les habitants ont pris l’habitude d’affronter de longues files d’attente pour acquérir des produits basiques comme le sucre, le papier hygiénique ou encore du dentifrice et des couches-culottes, mais un autre problème de pénurie les frappe de plein fouet ! En effet, les préservatifs deviennent également une denrée rare, les pharmacies du centre et de l’est de Caracas ne peuvent plus en proposer, face à ce manque, il n’est pas rare de trouver une boîte de préservatifs sur le marché noir au prix de 755 $ !
La chute du prix du pétrole fait aujourd’hui que le Venezuela, grand pays exportateur, connaît une sérieuse crise économique, 95 % de l’entrée de devises provient des exportations pétrolières alors que ce pays sud-américain apporte quasiment la totalité de ses biens de consommation courante. Confrontée à une inflation galopante, la population vénézuélienne sombre chaque jour un peu plus dans la pauvreté et les problèmes d’approvisionnement deviennent récurrents.
Sur le site de vente MercadoLibre utilisé par les internautes vénézuéliens qui souhaitent acquérir des articles que l’on ne trouve pas dans les magasins, une boîte de 36 préservatifs pour atteindre la coquette somme de 755 $, un montant qui s’approche quasiment du salaire moyen d’un travailleur vénézuélien !
Une situation sanitaire préoccupante qui n’est pas sans inquiéter le président de l’organisation luttant contre le sida StopVIH, Jhonatan Rodríguez a affirmé « sans préservatifs on ne peut rien faire. Ce manque menace les programmes de prévention sur lesquels nous travaillons ». L’organisation presse donc le gouvernement pour que les autorités prennent toutes les mesures nécessaires pour approvisionner les pharmacies, il faut savoir que le Venezuela est le troisième pays Amérique du Sud le plus touché le virus du sida (après le Paraguay et le Brésil selon des chiffres qui par l’ONU), sans oublier le nombre de grossesses parmi les adolescentes qui est l’un des plus élevé de tout le continent alors que le recours à l’avortement est interdit.
Ce sont les moyens de contraception qui sont difficiles à trouver d’une façon générale au Venezuela,la pilule ne se trouve pas facilement même sur prescription médicale ! Selon le site Bloomberg, jusqu’à 10 pharmacies du centre et de l’est de Caracas ne peuvent plus proposer la moindre méthode contraceptive à leurs clients.
Les préservatifs ont commencé à disparaître des pharmacies depuis le début d’année, tout de nombreux produits d’hygiène, une situation qui devient intenable pour bon nombre d’habitants exaspérés par la situation.
En 2005, sous le gouvernement du président Hugo Chávez, une large campagne de prévention du sida avait été menée où près d’un million de préservatifs avait été distribué gratuitement, depuis 2008 aucune opération similaire n’a été lancée sur le territoire.
« Le pays va si mal que maintenant il faut attendre pour avoir des rapports sexuels », a affirmé Jonatan Montilla au média El Financiero, de Mexico. Le chef de l’état Nicolás Maduro avait annoncé en 2013 la construction d’une usine de fabrication de préservatifs au Venezuela pour « protéger la patrie des grossesses précoces », mais visiblement le problème d’approvisionnement en préservatifs est loin d’être réglé !
Le manque de certains produits est un problème chronique au Vénézuélien, l’économie se fonde sur les importations et les capacités productives internes sont limitées. L’économie est totalement enclavée dans la production pétrolière. Ces 15 dernières années, les politiques révolutionnaires du mouvement chaviste nullement favorables au secteur privé ont fait de la nation sud-américaine un pays chaque jour un peu plus dépendant de sa rente pétrolière, des bénéfices utilisés pour importer une grande quantité de denrées qui préalablement étaient produites en interne.
L’an passé, le Venezuela dirigé par Nicolas Maduro a enduré une inflation de 64 %, la plus importante de toute la région latino-américaine, les experts et analystes affirment que la chute des prix du pétrole, qui est la principale source de revenus pays, pourrait aggraver la crise avec une inflation risquant d’atteindre 100 % !