Mexique : 2,5 millions d’enfants travaillent tout en allant à l’école

mexique16062015

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a révélé qu’un enfant sur cinq travaille au Mexique pour pouvoir aller à l’école. Dans le cadre de la Journée mondiale contre le travail des enfants, qui a eu lieu le 12 juin, l’Organisation internationale du Travail, l’UNICEF et le Bureau de l’UNESCO au Mexique ont lancé un appel commun pour promouvoir une éducation gratuite et de qualité afin de prévenir et éradiquer le travail des enfants au Mexique, celui-ci concerne 2,5 millions d’enfants de moins de 18 ans.

Pour les organisations, il est essentiel de se concentrer sur l’accès à l’éducation de qualité pour tous les enfants et adolescents, un moyen jugé indispensable pour éliminer le travail infantile.

Selon le Módulo de Trabajo Infantil 2013 de la ENOE, le travail et l’absentéisme parmi les enfants augmentant avec l’âge, 1,4 % des enfants de 5 à 9 ans ont une activité; 6, 3 % de ceux âgés de 10 à 13 ans , et 20,3 % des adolescents âgés de 14 à 17 ans.

Au total, au Mexique, ce sont 2,1 millions d’enfants qui ne non pas scolarisés, ce qui représente 7,2 % de la population âgée de 5 à 17 ans.

Pour étendre la campagne « Non au travail des enfants, oui à une éducation de qualité, » Thomas Wissing, directeur de l’OIT Mexique a averti que le travail des enfants affecte la santé et le développement intégral des enfants et des adolescents, et précise que la cause principale est la pauvreté au sein des foyers.

Cependant, le travail des enfants ne résout pas les problèmes de pauvreté, pour deux années d’études en moins, c’est 20% de salaire en moins que ces jeunes auront à l’âge adulte.

Le représentant de l’UNICEF au Mexique, Isabel Crowley, a rappelé que la Convention relative aux droits de l’enfant, ratifiée par le Mexique il y a 25 ans légitime « le droit des enfants à être protégés contre l’exploitation économique et toute activité qui peut être dangereuse et interférer à leur éducation ou nuire à leur santé et à leur développement physique, mental, spirituel, moral ou social ».

Pour sa part, Nuria Sanz, directrice et représentante du Bureau de l’UNESCO au Mexique, a noté que l’accès universel à l’éducation, et en particulier l’éducation gratuite, obligatoire et garantie jusqu’à ce que l’élève atteigne l’âge minimum fixé par la loi pour accéder à un emploi, est un facteur décisif dans la lutte contre l’exploitation économique des enfants, car cela génère la liberté et l’autonomie personnelle et génère des avantages importants pour le développement personnel et la pleine participation à la vie de la communauté.

Le Comité de l’ONU a manifesté sa préoccupation face à la pauvreté qui touche la population infantile dans des proportions plus importantes que celle des adultes.

Le Comité de L’ONU s’inquiète que des enfants indigènes, afro-américains, ou encore déplacés, résidant au sein des foyers monoparentaux et vivant en zone rurale soient particulièrement touchés par pauvreté et la pauvreté extrême. Compte tenu de ce contexte, l’ONU recommande au gouvernement mexicain d’intensifier ses efforts pour éliminer la pauvreté des enfants en adoptant une politique publique qui prendra en compte les familles, les enfants et les organisations de la société civile.

Le Comité a exprimé sa préoccupation envers les communautés autochtones et afro-mexicaines, en particulier les petites filles qui sont les plus touchées par « l’extrême pauvreté, la malnutrition, la mortalité materno-infantile, les mariages d’enfants, les grossesse précoces,  la pollution de l’environnement et le manque d’accès à une éducation de qualité et les services de l’état civil. »

« La pauvreté des familles et la perte soudaine de revenus sont généralement des catalyseurs au travail des enfants,  l’État et la société doivent briser ce cycle en s’assurant que les familles vivant dans la pauvreté aient un revenu nécessaire et un accès à la santé ».

La pauvreté et le manque d’éducation sont des facteurs clés qui entravent le gouvernement mexicain à protéger les droits des enfants et des adolescents, telles sont les conclusions émises par la Commission nationale des droits humains (CNDH).

« Des centaines de milliers d’enfants, parfois dès l’âge de cinq ans, travaillent et un fort pourcentage parmi eux est impliqué dans les pires formes de travail infantile, comme les mines et l’agriculture ce, avec ou / sans salaire « .

À ce jour plus de la moitié de la population des enfants et des adolescents est concernée par la pauvreté.

Dans le cadre de la « Journée mondiale contre le travail des enfants », le titulaire du ministère du Travail a déclaré que le travail des enfants ne résout pas, mais aggrave le problème de la pauvreté.

« Malheureusement, la carte de travail des enfants au Mexique et dans le monde, coïncide avec rigueur avec la carte de la faim, la pauvreté et l’inégalité. C’est un fléau qui viole les droits des enfants et des adolescents, qui blesse notre conscience et offense notre sens de la justice, endommageant l’avenir de la société », a affirmé Alfonso Navarrete Prida ajoutant « nous savons que le chemin vers l’éradication totale du travail des enfants est encore long et difficile, mais nous savons aussi que l’avenir auquel nous aspirons dépend de l’efficacité de nos actions et de ce que nous faisons dans le présent pour les enfants qui seront les protagonistes de l’avenir ».

Dans le monde, environ 168 millions des enfants âgés de 5 à 17 ans travaillent dans des conditions difficiles, et 85 millions exécutent des travaux dangereux.

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