Guatelama : Jimmy Morales, l’humoriste conservateur est élu pour quatre ans à la tête du pays

guatemala26102015

Avec plus de deux millions de voix, le candidat du Front de convergence nationale, Jimmy Morales, est devenu dimanche le nouveau président du Guatemala.
Avec 93,56 pour cent des suffrages dépouillés, les résultats du Tribunal suprême électoral (TSE) donnent gagnant le candidat Jimmy Morales avec 69,31 pour cent des voix, tandis que sa rivale Sandra Torres de l’Union nationale de l’espérance, a remporté 30,69 pour cent des voix.
Avec une participation de 51,79 pour cent, le candidat Morales a réuni 2 601 520 votes, soit une grande avance sur son adversaire Torres qui a obtenu 871 151 millions des votes.
Le Tribunal suprême électoral a donné une conférence de presse durant laquelle il a annoncé les résultats en donnant vainqueur celui qui était déjà arrivé en tête du premier tour organisé le 6 septembre dernier.

Les Guatémaltèques ont voté pour élire un nouveau président et un vice-président ainsi que 338 corporations municipales, 158 députés au Congrés, 31 au niveau national et 127 au niveau des districts représentant les 22 districts électoraux départementaux en plus du district central, 20 députés titulaires et 20 députés suppléants au Parlement centraméricain (Parlacen).

Jimmy Morales, 46 ans, marié et père de quatre enfants, se décrit comme un « entrepreneur, professeur d’université, journaliste, chercheur, philanthrope et politique. » Son profil est clairement conservateur : parmi ses principes fondamentaux, on retrouve les valeurs de « la famille » et « l’amour de Dieu ».

Ce « nationaliste chrétien » comme il se définit lui-même, est favorable à la peine de mort et s’oppose à l’avortement, au mariage homosexuel et à la légalisation des drogues comme le cannabis, dans un pays où le poids de la religion est omniprésent.
Le nouveau chef de l’état prendra ses fonctions officiellement en janvier, il a affirmé « je suis conscient que le défi est énorme, mais il ne sera pas supérieur à la volonté d’un peuple qui est disposé au changement ».

Le futur chef de l’État, qui assumera ses fonctions en début d’année 2016, aura pour lourde tâche de redonner l’espoir à la population guatémaltèque abattue par la corruption, et une pauvreté qui gangrène 54 % des 15,8 millions d’habitants qui peuple ce territoire, par ailleurs il lui faudra également lutter contre les bandes criminelles liées au trafic de drogue (avec un taux de 39 homicides pour 100 000 habitants).
Le manque d’expérience de Jimmy Morales, qui s’est illustré pendant 14 ans à la télévision en qualité d’humoriste et d’animateur, inquiète certains secteurs de la population qui lui reproche d’avoir proposé un programme de six pages qui ne détaillent pas les financements de ses projets en matière de santé, de justice ou encore d’éducation.
Le candidat élu qui a fait sienne la formule « Ni corrompu ni voleur » s’est engagé à soutenir la Comisión Internacional Contra la Impunidad en Guatemala (CICIG), pendant les quatre années où il sera à la tête du pays, il a également promis de sortir le pays de sa pire crise institutionnelle.

Morales a affirmé que, parmi les propositions qu’il a souhaité instaurer figurent la politique de sécurité alimentaire pour lutter contre la malnutrition chronique des enfants, en plus des mesures économiques qui doivent favoriser la croissance du produit intérieur brut (PIB) de quatre pour cent.
En matière d’éducation, il a défendu l’idée d’installer des appareils GPS afin de vérifier la géolocalisation des enseignants et s’assurer du respect des horaires, par ailleurs il souhaite promouvoir des politiques visant à encourager les enseignants à poursuivre leurs activités. Il s’est engagé à garantir une « politique de l’État » qui vise à améliorer la qualité de l’éducation sur une période de 20 ans.
Il a également affirmé vouloir fournir des hôpitaux et centres de santé en médicaments. Pour lutter contre la corruption, une question plus que jamais d’actualité depuis le scandale lié au précédent gouvernement (« La Línea »), le but est de créer un secrétariat à la transparence, de renforcer la Fiscalía General et de rénover la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG), organisme qui a mené les investigations contre le président sortant Perez Molina.

Jimmy Morales a affirmé après avoir eu connaissance des résultats électoraux « je ne me déclare pas vainqueur, c’est le peuple qui l’a fait », a affirmé ce néophyte de la politique arrivé à la présidence avec le soutien d’un parti formé par des militaires. Son adversaire Sandra Torres a de son côté reconnu la victoire de son rival en affirmant aux médias « nous reconnaissons le triomphe de Morales, et nous lui souhaitons tous les succès pour le bien du Guatemala ». Pour Juan Pablo Cordazzoli, chef de la mission d’observation de l’Organisation des Etats Américains, OEA, a assuré que la journée électorale d’hier s’est déroulée dans le calme témoignant du processus démocratique « les Guatemaltèques ont fait preuve de maturité en se rendant dans les bureaux de vote. Ce furent des élections très tranquilles, il n’y a eu aucun incident grave comme au premier tour ».

https://twitter.com/TSEGuatemala/status/658434827872407552

Jimmy Morales a proposé de travailler main dans la main avec le Mexique à partir du 14 janvier prochain, date à laquelle il prendra officiellement ses fonctions pour la période 2016-2020.
Il a ainsi affirmé, « j’envoie à nos frères voisins, Mexique et l’Amérique centrale, un salut particulier pour leur dire que nous voulons travailler main dans la main avec vous pour améliorer la qualité de vie de nos populations ».
Il se dit également prêt à mener des actions gouvernementales visant à « faire de cette région un endroit sûr » en misant sur « un travail commun, des investissements, de la prospérité et de la culture ».

Il a également invité « les États-Unis, le Canada, l’Union européenne, les pays d’Asie et du monde entier à venir investir dans ce nouveau Guatemala plus démocratique ».

« Pendant 20 ans, je vous ai fait rire, je vous promets que si je deviens président, je ne vais pas vous faire pleurer », a souligné le candidat Morales pendant sa campagne, les électeurs auront tout le temps de juger ses actes au cours des prochains mois.

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