La région de Piura, au Pérou (dont la capitale éponyme est située à 973 km de Lima) affronte une grosse vague de chaleur mêlée à de fortes pluies en ce début mars, conséquences du phénomène météorologique El Niño qui impacte le continent sud-américain et qui se définit par une hausse des températures de l’océan Pacifique.
Ces dernières semaines, ce sont huit enfants de moins de deux ans qui ont perdu la vie, le Directeur du secteur de la santé de Piura, Jesús Juárez, a déclaré à la presse que les petits patients présentaient une fièvre élevée, des convulsions et des diarrhées. Le médecin a affirmé que ces décès sont liés à ce pic de chaleur intense et non pas à une éventuelle infection « la température actuelle à Piura enregistre l’un des trois taux records de ces 50 dernières années, lors des pics de chaleur de 1983 et 1998 également liés au phénomène El Niño ». Il a précisé « quotidiennement une dizaine d’enfants arrivent âgées de 0 à 10 ans arrivent avec des symptômes similaires, mais ils reçoivent le traitement qu’il faut ».
Au mois d’octobre dernier, le gouvernement a fait part de la présence d’El Niño en annonçant un phénomène d’une ampleur extraordinaire, mais au fil des mois, il s’est avéré un peu moins fort que prévu même si ces effets ne sont pas sans conséquence, loin de là.
Les autorités météorologiques ont annoncé des températures de 37 degrés Celsius ces derniers jours avec une température ressentie de 40 degrés, la région côtière est particulièrement impactée par El Niño en cet été austral.
Cela fait maintenant une semaine que des pluies torrentielles s’abattent sur la région de Piura, des inondations sont à déplorer, Juárez a indiqué que le ministère de la Santé (Minsa) a dépêché une équipe sur place pour écarter tout risque de choléra. Selon les derniers chiffres officiels émis par le Ministère de l’Agriculture, El Niño a fait 5 181 sinistrés et 11 morts causés par les précipitations et ses conséquences en 2016.
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Le coordinateur du COE-FEN, Miguel Yamasaki a déclaré hier que les pluies et les glissements de terrain qui se sont produits ces derniers jours ont détruit totalement ou partiellement 200 kilomètres de routes, principalement divers tronçons de la route Centrale au niveau de la localité de Huarochirí.
Il a révélé que, jusqu’à présent, il y a 42 situations d’urgence actives à gérer en raison des fortes pluies, ces urgences sont présentes dans tout le Pérou, du nord au sud.
Dans un communiqué, le Service national de météorologie et d’hydrologie (SENAHMI) a averti le 2 mars que les pluies allaient s’intensifier jusqu’à samedi 5 mars et a émis un niveau d’alerte maximal pour les régions du nord de Tumbes jusqu’au centre côtier du Pérou (Áncash, Cajamarca, Huancavelica, Huánuco, Junín, La Libertad, Lambayeque, Lima, Pasco, Piura et Tumbes).
Pendant la saison estivale, la côte nord et le centre du pays ont enregistré des températures de 2 degrés supérieures à la normale, avec un pic de 39,6 degrés Celsius dans la région la plus élevée du nord de Piura (un record de ces deux dernières décennies) selon le SENAMHI .
Le président Ollanta Humala a visité mercredi la ville de Huarochiri, situé dans les hauts plateaux andins de Lima, pour inspecter les travaux de déblaiement de la route principale, un accès fermé depuis dimanche après le débordement de la rivière Rimac et des glissements de terrain dévastateurs.
Les précipitations ont fait 10 morts dans un car lors d’un accident de la route survenu le 25 février dernier dans le district d’Huandoval, province de Pallasca, région d’Áncash. Les équipes de secours ont dû récupérer les corps et les blessés au fond d’un ravin, (à 200 m de profondeur), deux personnes ont été évacuées vers les hôpitaux.
Les accidents de cette ampleur ne sont malheureusement pas rares sur les routes au Pérou, principalement causés par l’imprudence des conducteurs, un mauvais entretien des routes et des moyens de transport, des conditions météorologiques qui peuvent être extrêmes, et des conditions difficiles de circulation liées à la géographie même.
Selon des données officielles, entre 1997 et 1998, le phénomène météorologique El Niño a causé 374 morts, a fait 412 blessés, et a engendré la destruction de 59 ponts et de 884 kilomètres de routes, 42 000 maisons et 73 000 hectares de cultures ont été partiellement ou totalement endommagés. Les exportations ont diminué de 76,5 % dans le secteur de la pêche et les pertes au niveau nationales ont été estimées à 1 200 millions de dollars.
Le phénomène météorologique, causé par le réchauffement du Pacifique équatorial, se manifeste tous les deux à sept ans entre les mois d’octobre et de mars, provoquant de fortes pluies qui affectent principalement la région côtière du Pacifique de l’Amérique du Sud.