Pérou : Les techniques ancestrales des Incas remises au goût du jour pour lutter contre l’anémie infantile

perou13042016

L’anémie est une maladie très fréquente au Pérou. Souvent, elle est due à une mauvaise alimentation qui est à l’origine d’un déficit en fer, en acide folique et en vitamine B12.
Selon le National Heart, « le symptôme le plus commun de tous les types d’anémie est la fatigue. Ce symptôme se fait sentir, car il n’y a pas assez d’hémoglobine dans le sang ». En outre, l’anémie provoque un essoufflement, des extrémités froides (mains et pieds), une peau pâle et des douleurs musculaires.

Au mois de mars, le gouvernement du pays sud-américain a lancé la campagne « Alliance contre l’anémie infantile » dans le but de lutter contre cette maladie, et en particulier parmi la population la plus jeune et vulnérable. Cette initiative nationale soutenue par de nombreuses célébrités du monde sportif a pour objectif de sensibiliser les habitants sur les problèmes d’anémie dans un pays où près d’un million d’enfants péruviens souffrent d’un manque de fer chronique (dont 46,8 % des enfants de moins de trois ans). Les autorités aspirent à éradiquer cette maladie quand elle est liée à un problème alimentaire d’ici 2021, la campagne a débuté dans la région de Loreto où 59,2 % des enfants souffrent d’anémie. À l’échelle nationale, cette maladie toucherait près de 46,8 % des enfants de moins de trois ans.

Le Pérou espère réduire cette année de 15 % les cas d’anémie chez les enfants âgés de 6 à 36 mois à Lima (capitale du Pérou) par manque de fer dans leur alimentation et celle des femmes enceintes, a déclaré début avril le directeur Genéral du réseau hospitalier de Lima, Juan Velasco.

« Des sachets contenant des vitamines et des minéraux ont été distribués dans 363 centres de santé à Lima, ils seront administrés gratuitement à plus de 190000 enfants âgés de 6 mois à 3 ans », a déclaré Velasco à l’agence d’informations Andina.

Action contre la faim a d’ailleurs révélé dans le cadre de ce combat mené contre l’anémie que les peuples des Andes, héritiers du savoir-faire de la civilisation inca, ont des techniques ancestrales pour préparer et conserver des aliments d’origine animale riches en fer.

« Le mérite de cette étude réside non seulement dans la validation scientifique de la forte teneur en fer des différents types de charqui, mais aussi dans la diffusion de cette technique de conservation et son utilisation dans la préparation des aliments pour les enfants de moins de 3 ans. C’est une ancienne tradition andine qui peut aider à résoudre le problème de l’anémie due à une carence en fer avec l’utilisation des ressources locales et une bonne connaissance », a déclaré Alejandro Vargas, le coordonnateur d’action du programme contre la faim au Pérou à la tête de l’étude.

Le charqui, en quechua « ch’arki » (langue native des communautés andines) est une technique de séchage (déshydratation habituellement de viande de lama ou de bœuf), qui a émergé en réponse à la nécessité de conserver les aliments d’origine animale utilisés par les cultures andines lors de la période précolombienne « Il est scientifiquement prouvé qu’une demi-cuillère à soupe de viande séchée couvre les besoins quotidiens en fer », a ajouté Vargas.

L’hémoglobine est une molécule qui est responsable du transport de l’oxygène vers les tissus de sorte qu’ils se développent et fonctionnent correctement. Or, avant l’âge de trois ans, les enfants développent près de 80 % de leur cerveau et leurs capacités cognitives motrices.

Le document consiste à donner des clés pour le traitement et l’utilisation des aliments riches en fer afin de prévenir l’anémie chez les enfants de moins de trois ans dans la région andine : il s’agit « de valoriser les aliments traditionnels comme une ressource pour lutter contre l’anémie », a déclaré Amador Gomez, directeur technique d’Action contre la faim. Cette étude, ainsi que les actions des autorités locales et régionales de la santé du secteur de la région d’Ayacucho visent à restituer, à améliorer et à conserver les pratiques pour le développement et le recours au charqui parmi les populations rurales andines où ces connaissances et usages sont en train de disparaître. Dans cette optique, la recherche a été menée dans les zones des hauts plateaux andins comme Apurimac, Ayacucho, Cusco, Huancavelica et Puno pour étudier cette technique, l’optimiser, la réévaluer et la réintroduire dans l’alimentation.

Pour en savoir plus, consultez l’étude en ligne  : https://www.accioncontraelhambre.org/sites/default/files/documento_procesamiento_alimentos_ricos_en_hierro_vf.pdf

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