Pérou : 23 cadavres retrouvés dans la région du Vraem, la traque contre les terroristes et narcotrafiquants s’intensifie

perou11102016

Macabre découverte au Pérou, 11 fosses clandestines ont été mises au jour par le personnel de la Direction contre le terrorisme (DIRCOTE) lors d’une opération contre les infractions terroristes et les crimes contre l’humanité dans la zone du VRAEM. Ce sont 23 corps qui ont ainsi été retrouvés grâce à des renseignements fournis par des informateurs et des proches des victimes.

Ces sites ont été utilisés pour enterrer toutes les victimes des terroristes, la plupart des paysans isolés et des indigènes des districts de San Martin de Pangoa et Rio Tambo, à Satipo, et dans la région de Junin, des exactions commises entre les années 1986-1996 par le groupe illicite, le Sentier Lumineux.

Le chef de la Direction nationale de lutte contre le terrorisme (DIRCOTE), le General PNP Jose Baella a indiqué que, parmi les corps, il y avait la dépouille d’une fillette de seulement 4 ans : « Je veux prendre note de la folie, de la préméditation et de la lâcheté du Sentier lumineux, cette petite fille de 4 ans a même été enterrée avec sa poupée », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

L’exhumation de 23 corps a eu lieu au sein des camps appelés « Juan Pablo II », « Túnel », « Cumbre », « Centenario », « Palmerachay » « Los Angeles » et « Palmera », elle a été réalisée avec la supervision du procureur spécial chargé de la lutte contre le terrorisme et les crimes contre l’humanité de Huanuco, il a contrôlé toutes les actions de la police. Ce sont 20 jours d’enquête, une opération appelée « les voix de la vérité 2016″, qui a permis à la police de déterminer que ce sont des agriculteurs qui ont été tués par l’organisation terroriste entre 1986 et 1996. L’enquête doit se poursuivre, car il est connu qu' »il y a d’autres fosses clandestines ».

Aujourd’hui le DIRCOTE mène des enquêtes contre les criminels terroristes qui opèrent dans le VRAEM, le premier ministre du Pérou, Fernando Zavala, a annoncé la semaine dernière que mardi 11 octobre entre en vigueur l’état d’urgence dans plusieurs districts de la région VRAEM pendant 60 jours avec pour objectif la lutte contre le terrorisme sur zone. Les districts où entre en vigueur cette mesure sont Huanta, La Mar, Tayacaja, La Convention, Satipo, Concepcion et Huancayo dans les départements de Ayacucho, Huancavelica, Cuzco et Junin, tel que l’a rapporté le journal péruvien La Republica.

https://twitter.com/elcomercio/status/784005356490022912

Le chef du cabinet a déclaré dans une conférence de presse que la dérogation a été adoptée dans le but de poursuivre la lutte contre les relents terroristes, le trafic de drogue et d’autres activités illicites; pour cela, les forces armées prennent le contrôle de l’ordre interne avec le soutien de la police nationale du Pérou.

La nouvelle stratégie d’action préparée par le ministère de la Défense pour la vallée de la rivière Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM) est de faire face à « l’alliance du mal » entre les réminiscences du Sentier lumineux et les narcotrafiquants, a déclaré le chef du secteur Mariano González Fernández. Il a ajouté que ces groupes « n’ont aucun engagement idéologique ou position politique qui puissent remettre en cause l’État de droit, ils fournissent juste un soutien au trafic illicite de drogues ».

Le Vraem est une zone où les terroristes et les trafiquants de drogue opèrent de façon conjointe, « un narcoterrorisme » que les autorités souhaitent enrayer. La Vallée des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM) rassemble la plus grande zone de culture illégale de la feuille de coca au Pérou, avec 18 845 hectares, selon un rapport du Bureau de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) diffusé en 2015.

Dans les années quatre-vingt et quatre vingt dix, le Pérou a fait face aux attaques de deux groupes terroristes, le Sentier lumineux et le Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru. Le TRC a établi que le conflit armé interne au Pérou entre 1980 et 2000 a été l’épisode le plus intense en violence, le plus long de toute l’histoire de la République. On estime qu’environ de 69 280 personnes ont été tuées pendant cette période sanglante. La majeure partie des disparus sont des résidents de communautés éloignées  habitant les Andes et forêts du pays sud-américain.

(vidéo du 28/07/2015)

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