Le président Evo Morales a assisté à l’inauguration du Musée de la Révolution démocratique et culturelle, une enceinte située dans la communauté d’Andamarca (Orinoca), dans la commune d’Oruro. Le nouveau musée se focalise sur l’histoire des peuples autochtones de Bolivie et sur la figure du président actuel, la création de cet espace culturel a été validée par le décret suprême 28807 du 21 juillet 2006.
Selon le ministère de la Culture, ce musée abrite diverses facettes de l’histoire des peuples autochtones qui ont vécu durant la période précolombienne, la colonisation espagnole, la République, jusqu’à ce que l’État plurinational soit en vigueur avec l’arrivée au pouvoir du président Evo Morales, un natif d’origine aymara.
Orinoca, le lieu choisi pour bâtir le plus grand musée du pays sud-américain, n’est pas anodin, puisqu’il s’agit du lieu de naissance du premier indigène à avoir accédé aux plus hautes fonctions de l’État, à savoir Evo Morales.
La communauté, qui est ancrée au milieu des dunes du désert des hautes terres d’Oruro, compte seulement 638 habitants, malgré tout elle dispose d’un poste de santé, d’une unité d’enseignement, d’un stade, d’une arène fermée et maintenant du plus grand musée de Bolivie qui a nécessité un investissement de 47 millions de bolivianos.
L’enceinte s’étend sur plus de 3858 mètres carrés, elle a été édifiée dans le but de résumer les principaux aspects de l’histoire des peuples autochtones nationaux et pour accueillir les centaines de cadeaux que le président Evo Morales à reçu de la part de visiteurs étrangers et boliviens depuis qu’il a accédé à la présidence, ainsi on peut découvrir une jolie collection de maillots de football du président.
Certains critiquent la finalité de cette construction et évoquent une forme de « culte de la personnalité » de la part de Morales et une dépense inutile, car son emplacement plutôt isolé empêche l’arrivée massive de visiteurs. Ses partisans affirment qu’il s’agit d’un lieu permettant aux Boliviens de découvrir les nombreux cadeaux donnés au président tout en contribuant à faire valoir l’apport des nations autochtones qui ont été marginalisés pendant des siècles.
Ce lieu a un objectif avoué, attirer les touristes dans cette région, mais le village ne bénéficie pas d’infrastructures comme des hôtels ou des restaurants pour les accueillir, il y a un an une série de formations a été dispensée aux villageois pour leur permettre au d’ouvrir leurs maisons comme des lieux d’hébergement pour les visiteurs. Orinoca, avec ses 13 communautés, compte environ 3 000 habitants. La plupart des habitants de cette région sont trilingues, ils parlent aymara, leur langue maternelle; quechua et espagnol. Ils cultivent la quinoa, les pommes de terre, le maïs, l’orge et s’adonnent à l’élevage de camélidés.
Le musée Orinoca propose des expositions permanentes sur l’histoire des peuples autochtones et indigènes, sur la vie du président Morales et l’histoire des rébellions indigènes et sociales. Tout au long du parcours on découvre des figures de révolutionnaires ou des actions de paysans et de cocaleros, comme l’évocation de Tupac Katari (chef rebelle aymara qui dirigea en 1781 dans le Haut-Pérou un soulèvement indien contre la tutelle espagnole).
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Le musée est organisé en trois blocs, chacun d’eux porte le nom d’un animal mythique: le Puma, le lama, et le Quirquincho (le Tatou des Andes). Ainsi, la première unité aborde les relations interculturelles et la lutte des communautés autochtones à travers l’histoire. La seconde se consacre à la signification des cadeaux dans la culture bolivienne et à l’importance de l’échange et la réciprocité. Pendant ce temps, le dernier bloc propose un centre sur les transformations sociales, politiques et culturelles que vit le pays depuis 2005 avec l’arrivée au pouvoir du président.
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Le musée a ouvert ses portes jeudi dernier avec des rituels et une fête sous fond de musique traditionnelle et de danses indigènes à laquelle ont participé environ un millier de personnes, y compris des invités qui ont voyagé de La Paz et d’autres régions intérieures, mais aussi des diplomates de l’Équateur, du Paraguay et des journalistes .
Le vice-président du pays, Alvaro Garcia Linera, a répondu aux critiques quant à l’édification de ce lieu en affirmant que la polémique vient « d’oligarques racistes » qui sont en désaccord avec l’hommage rendu aux peuples autochtones et à un leader comme Morales « Nous parlons d’un endroit où un leader mondial au XXIe siècle est né », a déclaré García Linera.
Rappelons, l’existence en France du musée du Président-Jacques-Chirac, couramment appelé le musée du président, un musée situé à Sarran, au sud-est du massif des Monédières dans le département de la Corrèze, région dont est originaire l’ex-chef d’État, il est situé à 30 km au nord-est de Tulle. Le musée abrite la collection des cadeaux offerts à Jacques Chirac lors de ses différents déplacements en France et à l’étranger et dont le président a fait don au conseil général. Une pratique qui n’est donc pas totalement une exception bolivienne !
Les villageois d’Orinoca sont fiers d’Evo Morales et de leur nouveau bâtiment axé sur leur histoire au cours des siècles mais espèrent néanmoins que le musée soit relié à un circuit qui puisse attirer les touristes, un moyen d’améliorer leurs conditions de vie en développant l’économie locale.
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(vidéo du 04/02/2017)