Le carnaval d’Oruro, une célébration incontournable en Bolivie reconnue par l’UNESCO !

 Diablada Ferroviaria au Carnaval d’Oruro, Bolivie (2009)/ crédit photo Pame82s pour Wikipédia

Le traditionnel et emblématique carnaval d’Oruro a lieu chaque année en Bolivie entre février et mars. Lors de ce rassemblement festif, à la fois culturel et religieux, des milliers de danseurs témoignent de leur habilité, de leur passion, mais aussi de leur foi.

Cette manifestation de toute beauté est inscrite depuis 2001 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

En fait, la ville d’Oruro incarne à merveille la capitale folklorique du pays, connue essentiellement pour son magnifique carnaval qui constitue l’une des plus grandes expressions culturelles d’Amérique latine, et plus particulièrement pour les communautés traditionnelles des Andes.

Par ailleurs, on ne peut s’empêcher de louer la beauté de cette région qui se distingue par sa situation géographique particulière. En effet, les volcans s’élèvent fièrement dans le département d’Oruro, mais d’autres trésors naturels sont également à mentionner. On peut ainsi citer le fantastique sanctuaire aux oiseaux du lac Poopó, tout comme le parc national Sajama qui offre la forêt la plus haute du monde. Son nom lui vient du volcan éponyme Nevado Sajama.

Ces lieux forment un ensemble écologique de toute beauté pour le plus grand plaisir des visiteurs du monde entier qui ont la chance de découvrir cette nature époustouflante.

Oruro, capitale folklorique de Bolivie et fierté nationale

Dans la capitale folklorique de Bolivie, des milliers de musiciens et membres de « bandas » (formations musicales) se réunissent tous les ans en février pour célébrer la Vierge de la Chandeleur ou Vierge des Mines, la « Mamita del Socavón », sainte patronne des mineurs.

Cette cérémonie religieuse rend hommage au métal précieux que représente l’argent et qui fit la richesse, mais aussi le malheur, de la région durant l’époque coloniale. Aujourd’hui encore, les mineurs prient pour que les richesses minérales ne viennent pas à faire défaut et continuent ainsi de leur assurer  des sources de revenus malgré des conditions de travail éprouvantes.

Les groupes musicaux et les danseurs s’élancent depuis la Plaza del Folklore jusqu’à l’Eglise du Socavón, et ravissent ainsi un public venu en nombre, sur un parcours de plus de quatre kilomètres, de leurs danses, musiques, et costumes colorés.

Les festivités du carnaval d’Oruro qui attirent chaque année des touristes du monde entier

Selon les organisateurs de l’évènement, le carnaval accueille, pendant plusieurs jours, des milliers de touristes étrangers et nationaux dans cette ville d’altitude située à 3700 mètres. 

La célébration du carnaval, débute 40 jours avant le début des fêtes de Pâques, ce défilé rend hommage à la vierge de la Chandeleur. En effet, chaque confrérie se rend à l’église du Socavón où se tient la cérémonie de « permission et de promesse ».

Après cette cérémonie, les membres des fraternités promettent de danser durant trois jours consécutifs par sentiment de dévotion et pour manifester leur foi envers leur sainte patronne. Dans chaque région de ce pays sud-américain, le carnaval se célèbre de façon distincte, chaque région possédant ses propres coutumes et traditions qui reflètent un profond pluriculturalisme.

Une évocation du passé colonial et de l’extraction minière imposée par les Espagnols

Le carnaval d’Oruro trouve ses origines dans les invocations ancestrales que la population andine effectuait à la Pachamama, la Terre-mère, et au Tío Supay (figure diabolique), force du mal qui rôde dans les entrailles de la Terre (et par conséquent dans les environnants miniers), puis avec l’évangélisation, à la Vierge de la Chandeleur.

De nos jours, la foi de milliers de croyants s’exprime à travers la danse et au rythme des mélodies autochtones comme « la morenada », « les caporales », « les tinkus » et « les tobas », entre autres.

« La morenada » évoque la domination des colons espagnols sur les esclaves noirs, enlevés à leur Afrique natale pour travailler dans les mines puis dans les champs de ce pays sud-américain. Les « caporales » ont une signification similaire à la « morenada », tandis que la « Diablada » exalte la lutte entre le Bien et le Mal.

Une région pauvre qui se veut flamboyante pour le carnaval d’Oruro

La capitale du folklore bolivien réunit 250 000 habitants, le faste du carnaval contraste avec l’extrême pauvreté de cette région andine. Cependant, même les plus pauvres souhaitent participer à cette cérémonie et n’hésitent pas à économiser des mois, ne serait-ce que pour s’offrir un masque.

Ces célébrations témoignent d’un profond syncrétisme religieux en Bolivie. En effet,  les origines du Carnaval d’Oruro remontent à l’époque pré-inca. Les indigènes Urus, qui habitaient déjà la région 4 500 ans avant J-C. célébraient les divinités appelées huacas et les apus (montagnes sacrées) .

A l’arrivée des Espagnols, et sous la domination coloniale, les autochtones ont été contraints d’adopter la religion catholique, mais ils n’ont pas oublié pour autant leurs croyances ancestrales. 

C’est ainsi que sont nées ces manifestations syncrétiques, un métissage religieux et culturel d’une richesse incroyable.

2 commentaires

  1. très bon article je vous remercie

  2. Merci pour votre retour !

    Cordialement
    Aline Timbert

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