Bolivie-Pérou : Les communautés andines ont reçu la Nouvelle année au solstice de juin

Les peuples de la culture andine d’Amérique du Sud, comme les Aymaras et les Quechuas ont accueilli à l’occasion du solstice d’hiver dans l’hémisphère sud (le 21 juin 2017 ) le Nouvel An. À cette date, les communautés natives ont célébré la Pachamama (ou Mère Terre) et Tata Inti ou (Père de soleil), avec des offrandes et de multiples rituels.

Les indigènes fervents et proches de leur environnement naturel s’en remettent à leurs divinités locales pour obtenir de bonnes récoltes et pour que leur bétail reste en bonne santé, des éléments de survie indispensables aux communautés rurales exposées aux rigueurs de l’altitude.

Le 21 juin, le phénomène du solstice d’hiver est considéré par les indigènes comme une renaissance parce que cette date marque la fin de la saison des récoltes alors que la terre se prépare pour un nouveau cycle de fertilité. Pour les habitants des Andes, en particulier ceux qui vivent dans les zones rurales, cette période de l’année marque un nouveau cycle, une reprise de l’année agricole, étant donné que les fruits de la saison précédente ont déjà été récoltés et qu’il faut se préparer à une nouvelle période de semis.

Ainsi, les natifs qui habitent l’altiplano bolivien célèbrent le « willkakuti » également connu sous le nom de « retour du soleil » ou de fête « andine du Nouvel An », la célébration se caractérise par d’anciens rituels effectués par des prêtres indigènes durant les premières heures du jour. À l’occasion de cette journée centrale du calendrier, le président bolivien, Evo Morales a reçu l’année 5525 dans la ville de Orinoca, municipalité de Andamarca, dans le département d’Oruro, dont il est originaire.

Le 17 juin 2009, le gouvernement, par le décret suprême 173, a déclaré la journée du 21 juin comme fériée sur tout le territoire de l’État plurinational de Bolivie, le ministre de la Pluriculturalité Jhonny Tola, a expliqué que cette célébration est essentielle une population vivant en communion avec la Mère Nature.
La fête du Nouvel An andino-amazonien en Bolivie est perçue par la population comme un moyen de revendiquer son identité nationale, parce qu’elle est célébrée dans diverses régions et sur des sites sacrés de l’État plurinational qui font référence à son Histoire et à ses ancêtres précolombiens qui ont forgé, au fil des siècles, les croyances locales en faveur du Soleil, tata Inti, et de la Terre mère, Pachamama. L’année civile andine établie en Bolivie est la somme des cinq cycles des peuples autochtones, de mille ans chacun, à cela s’ajoute les années écoulées depuis l’arrivée de Christophe Colomb en 1492.

Au Pérou, dans la ville de Puno, des dizaines de personnes ont, dès le 20 juin, entrepris une ascension en direction de la partie la plus haute du mont Huajjsapata pour célébrer Pacha Kuti en accueillant les premiers rayons solaires revigorants qui génèrent une lueur dorée sur les eaux du célèbre lac Titicaca, à la frontière avec la Bolivie.

Les Aymaras, un peuple cultivateur, souhaitent attirer sur eux et sur leurs terres l’énergie solaire source de toute vie. Ainsi, les participants, y compris les autorités locales et les touristes étrangers, guidés par des prêtres andins, ont levé leurs mains vers le ciel en ce 21 juin 2017 pour recevoir les premiers rayons du soleil, évoquant la tradition ancienne de la culture du Tiwanaku.

Le Nouvel An andin, très enraciné parmi les peuples aymaras et quechuas est également fêté au Chili et en Équateur, cette célébration est liée au calendrier agricole et obéi à une conception cyclique du temps selon les experts. Il s’agit d’un témoignage de la parfaite harmonie et du profond respect qui unit l’homme andin à son environnement naturel, un témoignage de reconnaissance pour des communautés qui ne considèrent pas la Nature comme un simple outil de rendement, mais comme un être à part entière qu’il faut protéger pour espérer vivre en paix en son sein bienfaiteur et nourricier.

La cérémonie du solstice d’hiver débute traditionnellement dès l’aube sur fond de musique autochtone et de rites célébrés par un prêtre d’origine aymara qui brûle des offrandes (sucreries, alcool, feuilles de coca) dans un foyer en hommage à la Pachamama et en attente du Tata Inti (le père soleil).

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