Equateur : Le site archéologique du Complexe d’Ingapirca a ouvert un musée sur les Incas et le peuple Cañari

Ingapirca, Équateur: ruines des civilisations Cañari et Inca (Wikipédia)

Lundi 29 janvier 2018, le Musée du site archéologique du Complexe d’Ingapirca, situé à Cañar, a été inauguré en Équateur, l’occasion de présenter au public, au travers de 170 pièces archéologiques, l’histoire de cette région marquée par la présence des civilisations précolombiennes Cañari et Inca.

Ces objets qui retracent la présence de ces peuples dans une région traversée par le célèbre chemin de l’Inca Qhapaq Ñan (le Camino del Inca traverse six autres pays d’Amérique du Sud à savoir le Pérou, l’Argentine, la Bolivie, le Chili, et la Colombie ) permettent de s’intéresser à différents aspects de ces civilisations qui ont précédé l’arrivée des conquérants espagnols, que ce soit leurs habitudes alimentaires, leur façon de se vêtir ou encore de bâtir…

Ce nouvel espace culturel dispose de quatre salles qui proposent aux visiteurs des pièces comme des vases, des récipients en céramique, des métaux, des textiles, et autres, ce sont en fait plus de 2 000 pièces archéologiques qui sont en réserve dans ces lieux. Selon le directeur de l’Institut national du patrimoine culturel, Joaquin Moscoso, « Ingapirca revêt une importance particulière dans le cadre du rétablissement de la mémoire sociale et historique de l’Équateur ».

Le site d’Ingapirca, situé à 3 230 mètres d’altitude et à 90 kilomètres au nord de la ville de Cuenca, a constitué un centre religieux, politique, scientifique, militaire et administratif pour les Cañaris et les Incas, à ce jour il est considéré comme le plus important monument archéologique préhispanique en Équateur.  Localisé dans le sud des Andes, plus précisément dans la vallée de Cañar, le site déploie des vestiges culturels majestueux et précieux, à savoir un immense ensemble de structures en pierre, de fondations, de terrasses et de routes pavées .

Le Temple du Soleil a servi à la réalisation de cérémonies et de rituels de la culture Cañari-Inca, il jouait également un rôle stratégique et militaire. Les Cañaris sont réputés pour avoir repoussé l’invasion des Incas au prix d’une résistance acharnée pendant de nombreuses années jusqu’à ce qu’ils soient vaincus par Tupac Yupanqui du XVe au début XVIe siècle. Les survivants furent déportés à Cuzco, au Pérou, la capitale de l’empire.

L’ouverture de ce musée a été organisée par le ministère de la Culture et du Patrimoine, de l’Institut national du patrimoine culturel, avec le soutien du gouvernement de Cañar. Le musée archéologique est également enrichi par une série d’éléments ethnographiques plus contemporains tels que le Taita Carnaval (père, en Quechua, langue indigène des Andes), qui promet de l’abondance au sein des foyers et la fertilité des terres pour le milieu agricole, mais aussi le Rucuyaya, un personnage qui représente le grand-père ou le sage de la Sierra (montagne) qui participe à différents rituels.

Par ailleurs, les terres entourant Ingapirca produisent une grande variété de tubercules et de céréales, de sorte que la gastronomie de la région fait également partie de l’exhibition patrimoniale.

Le ministère de la Culture et du Patrimoine a investi environ 132 000 $ dans l’infrastructure du musée pour mettre en place des systèmes d’éclairage muséographiques, mais aussi pour répondre aux normes électriques, sécuritaires et accueillir ainsi le grand public dans les meilleures conditions.

Le musée du site archéologique du Complexe archéologique Ingapirca « est un moyen de récupérer la mémoire sociale et historique du pays avec l’inclusion de la communauté dans la construction de nouveaux espaces d’apprentissage et de diffusion culturelle », a affirmé Joaquin Moscoso.

C’est sur les 400 hectares de complexe Ingapirca, que la célébration de l’Inti Raymi, aussi connue comme « Fiesta del Sol », la fête du soleil a été célébrée lors du fameux solstice de juin, événement majeur pour les communautés andines qui célèbrent le Soleil et la Terre nourricière connue sous le nom de Pachamama comme le faisaient leurs ancêtres.

Inti Raymi, ce culte au soleil, divinité centrale du panthéon inca, avec le culte de Viracocha (le dieu créateur), était un des éléments phares du panthéon religieux inca qui continue de fasciner au fil des siècles. À l’époque des Incas, ce jour était l’équivalent de la nouvelle année. Le solstice d’hiver de l’hémisphère sud marque aussi un nouveau cycle agricole, le temps des récoltes marque cette célébration qui commémore la plus grande et la plus majestueuse tradition précolombienne en hommage au Soleil. C’est donc en toute logique que le site archéologique du Complexe  d’Ingapirca est choisi pour rendre hommage à cette croyance séculaire sous fonds de musique, de danses traditionnelles, et de manifestations culturelles, un moyen de garder vivace un patrimoine d’exception. 

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