Pérou : Le site archéologique de Chan Chan révèle 20 idoles en bois sculpté vielles de 800 ans

Cité de Chan chan, Pérou (Wikipédia)

Vingt idoles en bois sculpté, vielles de 800 ans, dont une en très mauvais état (le bois ayant été rongé par les termites), et cinq peintures murales ont été découvertes au sein du complexe muré Utzh An, anciennement Gran Chimú, sur le site archéologique Chan Chan, capitale de la culture Chimú, à Trujillo (région La Libertad).

Les sculptures, d’une hauteur approximative de 70 centimètres, auraient joué le rôle de « gardiens », elles ont été découvertes dans 20 niches creusées dans un mur, elles sont par ailleurs situées à l’entrée du groupe susmentionné au nord de Chan Chan.

« Nous présumons qu’il s’agit de gardiens », a déclaré Henry Gayoso Rullier, le responsable du projet « Restauration des murs d’enceinte du complexe muré Utzh An » à la presse péruvienne.

« Les statues, qui selon les archéologues étaient les gardiens du lieu de cérémonie, ont été scellées avec de la terre pendant 800 ans, parce que les cultures préhispaniques avaient pour habitude de quitter l’endroit où elles avaient été placées pour éviter qu’elles ne soient localisées », a déclaré la ministre de la Culture, Patricia Balbuena.

Le projet de restauration des murs d’enceinte d’Utz An a débuté en juin 2017. Chan Chan, qui signifie « soleil resplendissant » en langue native, fait partie des complexes archéologiques les plus attrayants du Pérou, avec la célèbre cité inca Machu Picchu et le site de Caral.

L’archéologue responsable des fouilles a déclaré que chaque sculpture noire porte un masque clair composé probablement d’argile et d’os ou de coquilles beiges concassées. Le personnage se tient debout et porte un sceptre dans une main et un objet circulaire pouvant servir de bouclier de l’autre. « Les statues pourraient remonter à la période intermédiaire Chan Chan, entre 1100 et 1300, et nous parlerions alors des sculptures les plus anciennes connues sur ce site », a-t-elle ajouté.

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De son côté, l’archéologue Alejandra Rengifo Chunga a également affirmé « ce sont des figures anthropomorphes » […] Le sceptre, que les personnages tiennent dans une main, confère un rang, un statut; tandis que le possible bouclier qu’ils portent dans l’autre main serait un symbole de défense, de protection », a-t-il déclaré.

Les statuettes et les peintures murales ont été retrouvées en juillet, recouvertes de terre et de morceaux d’adobe; mais c’est le ministère de la Culture qui a annoncé à la presse cette découverte en début de semaine. La ministre du secteur, Patricia Balbuena, a déclaré qu’il s’agissait d’une découverte exceptionnelle « permettant de montrer à quel point le travail de la culture Chimú était magnifique » : « C’est une découverte exceptionnelle et unique. Extraordinaire, à la fois pour son ancienneté et pour la qualité esthétique de la décoration murale et des sculptures en bois mises au jour ».

C’est la première fois qu’un couloir d’entrée menant à un patio cérémoniel complètement décoré de reliefs de boue est découvert à Chan Chan, la zone en question s’étend sur 33,13 mètres.

Concernant les peintures murales du couloir prédominent, selon les scientifiques des représentations en damier comme celles d’un échiquier et des vagues sur les hauts-reliefs.

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En outre, les archéologues ont découvert des représentations de « l’animal lunaire », un félin, symbole mythique des différentes cultures préhispaniques de la côte et des hautes terres du nord du Pérou, des informations données par Henry Gayoso.

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Les chercheurs ont également trouvé des métiers à tisser et une grande quantité de « spondyles », une série de frises avec des représentations d’homards, d’algues, de filets, de bateaux avec des pêcheurs ou encore des hommes en train de nager.

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La citadelle de Chan Chan a été déclarée site du patrimoine mondial par l’UNESCO en 1986, mais cette même année elle a aussi été inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril en raison de l’action néfaste des éléments naturels sur les structures (pluies, vent, érosion maritime…).

Chan Chan, ancienne capitale du royaume Chimú, a vécu son apogée au XVe siècle peu avant de succomber à la puissance Inca, l’ancienne capitale a été établie dans la vallée fluviale autrefois fertile de Moche ou Santa Catalina. Les vestiges de cette cité précolombienne, pré-inca, témoignent d’une organisation politique et sociale rigoureuse matérialisée par le cloisonnement en neuf ‘citadelles’ ou ‘palais’ comme autant d’unités autonomes.

La valeur universelle de Chan Chan s’appuie sur l’importance des vestiges de cette ville immense, hiérarchisée dans sa planification, avec ses aspects agricoles et sa bonne maîtrise de l’irrigation pour subvenir à ses besoins en eau.

Chan Chan, grand centre administratif, religieux et politique de l’empire Chimu (850 à 1470), construite vers 1300, est la plus grande ville précolombienne des Amériques et la plus vaste cité en adobe au monde. À l’apogée de l’empire Chimú, on estime qu’elle rassemblait 60 000 personnes.

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