Au Pérou, les chercheurs ont pu mettre au jour les restes d’une offrande Wari (Huari) sur le parc archéologique de Pikillaqta, situé à environ 20 kilomètres à l’est de Cuzco, dans la province de Quispicanchi.
Le ministre de la Culture péruvien, Rogers Valencia, a présenté officiellement le contenu de cette découverte au début du mois de janvier, à savoir une offrande wari composée de six petites idoles, de 24 pièces en plaqué argent (représentant des guerrières), de trois pièces anthropomorphes complètes et de 107 pièces en spondylus (coquillage), entre autres objets.
Parmi les six petites idoles séparées en deux groupes, on retrouve deux personnages zoomorphes, deux guerriers et deux pumas ,« l’un des guerriers porte un gourdin à la main, tandis que l’autre porte une lance dans la main droite et un bouclier dans la main gauche ». Au pied de ces figures, 24 pièces argentées représentant des femmes guerrières ont été trouvées; ainsi que trois pièces anthropomorphes complètes, et 107 pièces représentant des parties du corps humain, telles que des bras, des jambes, des têtes et dos, toutes fabriquées en spondylus.
Selon les premières hypothèses, ces objets mis au jour (datant de 700 ou 800 ans après Jésus-Christ) par les chercheurs de la Direction culturelle décentralisée de Cuzco sont le témoignage d’une offrande effectuée pour l’abandon de la ville de Pikillaqta.
Rogers Valencia s’est rendu au parc archéologique de Pikillaqta pour présenter cette découverte extraordinaire qui, selon ses mots, « nous permet d’en savoir plus sur la culture Wari et de révéler le degré élevé d’intégration commerciale et culturelle qui existait dans l’ancien Pérou ».
La prochaine étape, selon le ministre de la Culture, consistera à transférer les pièces de métal découvertes vers un laboratoire spécialisé dans les travaux de métallurgie du musée archéologique national Brüning, à Lambayeque, pour les restituer par la suite à Cuzco et les exposer au grand public.
La découverte a été faite dans l’une des 15 unités de fouilles situées dans la zone sud-est de ce qu’on appelle la place principale de Pikillaqta. Par ailleurs, dans une cavité de 70 centimètres de diamètre et d’environ 2 mètres de profondeur, deux squelettes de camélidés ont pu être identifiés et associés à un événement de crémation, ainsi que 8 coquilles de spondylus et deux petites feuilles d’argent réalisées selon la technique de stratification .
Le parc archéologique de Pikillacta est l’un des sites pré-incas les plus célèbres et les mieux préservés des villes anciennes qui existaient au Pérou. Pikillacta s’est développée entre 600 et 1000 apr. J.-C. sous la culture Wari des Andes centrales (Ayacucho).
Irina Cuba, en charge du projet sur la zone d’exploration archéologique a souligné qu’il s’agit de l’une des découvertes les plus importantes de 2018.
La culture wari est apparue entre 600 et 1100, elle est reconnue comme étant le premier peuple expansionniste des Andes, en effet les wari firent en sorte de soumettre les régions conquises en imposant leurs valeurs, avant d’être eux même supplantés par d’autres cultures.
L’influence de la culture wari a été majeure, les routes reliant les différents centres ont par la suite été récupérées par les Incas. Parmi les sites wari, on peut mentionner Cerro Baul, Wilcahuain, près d’Huaraz, ou encore Toro Muerto à environ 3 heures de distance de la ville d’Arequipa.
En 2010, dans la zone archéologique d’Espiritu Pampa, district de Vilcabamba (dans la province de La Convención), des archéologues de Cuzco ont découvert le fardeau funéraire du prétendu « Señor de Wari de Vilcabamba ». La découverte a démontré l’expansion de cette culture dans la selva de Cuzco.