Bolivie : L. Arce sera investi dans ses fonctions présidentielles le 8 novembre

La Paz, Bolivie
Vue de La Paz en Bolivie

Le 21 octobre, Luis Arce, dauphin de l’ancien président Evo Morales, dont il fut le ministre de l’Économie, a officiellement été reconnu comme le vainqueur des élections présidentielles en Bolivie. Les résultats ont mis fin à des mois de flottement politique marqués par le départ chaotique de l’ex-chef d’État socialiste en novembre 2019, et l‘instauration d’un gouvernement provisoire mené par Jeanine Añez.

Un processus électoral transparent selon l’OEA

Sorti vainqueur des urnes dès le premier tour en obtenant 54% des suffrages, Luis Arce redonne le pouvoir au Mouvement pour le socialisme, parti fondé par Evo Morales. Sa victoire a été validée par l’Organisation des États américains (OEA) qui a reconnu un processus électoral « transparent » ajoutant que les « citoyens avaient voté librement » et que le résultat était « clair et catégorique ».

Les Etats-Unis reconnaissent Luis Arce comme président de la Bolivie

Ces derniers jours, c’est le chef de la diplomatie des États-Unis, Mike Pompeo, qui a tenu à présenter, par téléphone, ses félicitations au président fraichement élu. Ce dernier a évoqué, à cette occasion, l’agenda bilatéral, notamment en ce qui concerne les aspects économiques et sanitaires liés à la pandémie de Covid-19.

« Le secrétaire et le président élu ont discuté des opportunités de définir l’agenda bilatéral entre les États-Unis et la Bolivie », le représentant nord-américain a évoqué l’opportunité d’une plus grande coopération économique et s’est aussi entretenu sur « le soutien des États-Unis pour aider la population bolivienne dans sa lutte contre la Covid-19 ».

Des divisions au sein du pays, la droite remet en question les résultats

Cependant, la victoire d’Arce est toujours remise en question par les opposants au Mas, en particulier dans le département aisé de Santa Cruz. Au cœur de ce bastion de droite et poumon économique du pays, les électeurs évoquent des malversations et exigent un audit électoral.

Le président du Tribunal suprême électoral (TSE) a exclu la possibilité d’un recours en rappelant que le résultat électoral avait été validé par diverses organisations internationales et nationales, parmi lesquelles, l’Organisation des États américains (OEA).

Dans ce contexte de divisions et de tensions, l’ambassade américaine en Bolivie a émis une alerte sur « d’éventuels troubles civils et manifestations associés à l’investiture présidentielle » prévue le 8 novembre. Des mouvements de grève civique se tiennent ce jeudi 5 dans les zones rurales de Santa Cruz et demain ils se tiendront aussi dans la capitale régionale.

Le retour imminent d’Evo Morales en Bolivie après la levée de son mandat d’arrêt par la justice

Par ailleurs, un point divise les Boliviens, il s’agit de la présence du président argentin, Alberto Fernández, à la cérémonie d’investiture. En effet, ce dernier a prévu de se rendre en Bolivie, le 7 novembre, accompagné d’une petite délégation pour assister à cet évènement. Or, une partie des Boliviens s’y opposent, et le critiquent pour avoir offert « asile » au président déchu Evo Morales depuis le mois de décembre 2019.

« Evo s’est retiré, a mis en avant Lucho Arce et a fait une campagne extraordinaire, voici les résultats. Nous devons célébrer le rétablissement de la démocratie en Amérique latine et la pleine validité des droits de l’homme dans un pays comme la Bolivie, et nous pouvons penser à travailler au mieux ensemble« , a déclaré Fernández il y a deux semaines dans une interview.

L‘ex-président Morales (2006-2019), accusé de corruption et de fraude, a prévu de faire son retour en Bolivie après l’investiture de son ancien ministre. En fait, Evo Morales a déclaré de pas vouloir rentrer en Bolivie le jour de l’investiture d’Arce, pour ne pas « voler la vedette à son frère Lucho Arce ». Evo Morales souhaite retourner sur ses terres natales depuis que la justice bolivienne a levé lundi 26 octobre (le jour même de son anniversaire) le mandat d’arrêt à son encontre.

«Ses droits ont été violés, essentiellement ses droits à la défense, car il n’a pas été dûment convoqué», avait affirmé le président du tribunal de La Paz, Jorge Quino pour justifier cette décision.

De son côté, Luis Arce a affirmé qu’Evo Morales « ne jouera aucun rôle au sein du gouvernement ».

Evo Morales entend, selon ses propos, se consacrer à ses activités de pisciculture dans son bastion politique de Cochabamba (centre du pays), et aussi à ses activités syndicales.

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