Les Mayas cultivaient en excédent en zone humide pour leurs échanges commerciaux

Des archéologues ont découvert dans les zones humides du sud du Mexique (zone de Laguna de Terminos dans le Golfe du Mexique, État du Yucatán) des traces de la présence de terres agricoles mayas.

Or, ce point laisse à penser que ces habitants de Méso-Amérique avaient recours aux cultures excédentaires pour commercer, de façon élaborée, sur les marchés.

Au cœur de ces transactions, probablement la fibre de coton, permettant la confection de textiles de grande qualité.

Edifice de la civilisation maya

Les marchés mayas, de lieux d’échanges commerciaux de la plus haute importance

« Il y a sept ans, un exploitant en bois travaillant dans la région a déclaré qu’il semblait y avoir un réseau de champs anciens ».

a déclaré Nicholas Dunning, professeur à l’Université de Cincinnati, membre de l’équipe de chercheurs .

« J’ai regardé sur Google Earth et je me suis dit: ‘Whaou!’ C’était une région de basses terres mayas à laquelle je n’avais jamais prêté attention. Et, de toute évidence, peu d’autres personnes s’étaient penchées sur le sujet du point de vue d’une agriculture ancienne…C’était une économie de marché beaucoup plus complexe qu’on ne le pense habituellement avec les Mayas ».

a expliqué l’universitaire dans un communiqué concernant l’origine de son investigation scientifique.

Des denrées alimentaires et du coton sur les marchés mayas

Selon M. Dunning, les anciens Mayas vendaient probablement des denrées alimentaires périssables telles que du maïs et des tubercules comme le manioc. Grâce à la culture du coton, ils confectionnaient également des pièces textiles richement ornées.

D’ailleurs, ces tissus d’une grande beauté ont été décrits par les conquérants espagnols à leur arrivée sur les terres natives au seizième siècle.

« Nous n’avons aucune preuve directe de ce à quoi ressemblaient les textiles dans cette zone. Mais si vous regardez des peintures et des sculptures anciennes, les gens portaient des vêtements très élaborés », a précisé le scientifique.

Contrairement aux célèbres pyramides et même à de nombreux autres édifices qui ont fait la renommée de la civilisation, les marchés mayas n’avaient pas lieu dans des constructions permanentes selon les chercheurs.

Les marchés se tenaient sur des plates-formes basses ou des zones dégagées, peut-être à l’instar d’une foire saisonnière ou d’un marché aux puces. Cependant, selon les scientifiques, ces lieux de rassemblement revêtaient une grande importance à l’époque des Mayas.

La technologie LIDAR révolutionne le travail des archéologues

Par ailleurs, l’archéologue a également étudié les images de la région créées par la NASA à l’aide de la technologie LIDAR (la technologie LIDAR – Light Detection And Ranging – utilise un laser aéroporté pour obtenir une carte 3D du terrain et permet de localiser ce qui se trouve sous le couvert forestier.

Ainsi, les contours du sol sous la canopée des arbres et de la végétation ont pu être dessinés. Cette technologie a permis à Dunning de confirmer ses soupçons : la région était bien recouverte d’anciens champs.

« Il semble qu’ils aient été développés simplement à partir des modifications apportées au drainage existant le long de la limite Est des zones humides ».

a déclaré le chercheur américain

Néanmoins, il évoque l’élaboration par la suite « d’un système d’hydro-ingénierie plus sophistiqué » induisant des déviations, contournements permettant l’extension des zones cultivables.

Des découvertes insoupçonnées sont réalisées grâce au LIDAR

De plus, l’équipe a également utilisé les images LIDAR pour suivre le tracé d’une ancienne route maya qui n’a peut-être pas été usitée depuis plus de 1 000 ans. En fait, cette route est parfaitement visible sur la carte LIDAR, mais elle est pratiquement impossible à discerner en surface.

Dunning a déclaré que la présence de routes entre les villes mayas confirme la valeur que les anciens Mayas accordaient au commerce avec leurs voisins. Il pense que certains des plus grands carrés identifiés sur les cartes LIDAR représentent ces marchés ouverts.

« Mon intérêt pour l’archéologie concerne les interactions homme-environnement, y compris l’agriculture », déclare Dunning pour expliquer son engouement devant ces révélations qui nous permettent encore une fois d’en savoir plus sur cette civilisation maya.

Une culture maya qui s’est développée entre 1800 av. J.-C., mais qui a prospéré entre 250 et 900 apr. J.-C. sur un territoire couvrant le Mexique et l’Amérique centrale.

Au fil des découvertes archéologiques, on sait que les Mayas ont modifié profondément les zones humides pour pratiquer une agriculture intensive.

Des données de 2018 faisaient déjà mention de l’existence de 362 kilomètres carrés de terrasses et de 952 kilomètres carrés de terres agricoles viables sur une cité occultée sous la végétation du Petén (des chiffres de la Fondation guatémaltèque pour le patrimoine culturel et naturel maya Pacunam).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.