Colombie : L’Eglise propose aux FARC de négocier sur le sol européen

Un haut représentant de l’Eglise catholique a proposé aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qu’une réunion puisse avoir lieu en Europe afin d’évoquer les modalités de libération des otages et évoquer un possible accord de paix.

Le prélat colombien, le cardinal Dario Castrillon, a évoqué cette possibilité le jour de Noël. Cette invitation a été faite au chef de la guérilla et principale force rebelle de ce pays, Alfonso Cano. Cette proposition a été émise en accord avec le chef de l’état colombien Alvaro Uribe. Le chef des FARC n’a toujours pas répondu à cette proposition qui lui aurait été transmise il y a quelques jours.

colombie28122009-1Cité par l’AFP, le cardinal a fait une déclaration depuis le Vatican, sur les ondes de la radio colombienne RCN, que « s’il y avait un dialogue, il pourrait se tenir en Europe ». Il a précisé que le président Uribe donnerait son aval pour que ce projet puisse se concrétiser. Las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC) attendent du gouvernement colombien qu’il offre des garanties et qu’il évite toute provocation (une intervention armée).

Sur le site internet de l’agence de presse Anncol, les rebelles ont affirmé ce jour que les protocoles de sécurité (telle qu’une zone demilitarisée) sont à la base même de la mise en place d’un processus de libération des otages.

Le 29 novembre 2009, le cardinal Castrillon, qui vit au Vatican, avait déclaré qu’il cherchait à rencontrer Alfonso Cano avec la permission du président Uribe.  Au journal El Tiempo de Bogota, il avait émis la possibilité de tenir « une rencontre dans un lieu où il pourrait y avoir une totale sécurité ».

Les précédentes tentatives de dialogue avec les rebelles ont jusqu’à présent avorté à cause de dissensions sur les conditions préalables à leur tenue.

Le président Alvaro Uribe a accusé les FARC d’avoir enlevé et assassiné le gouverneur de l’État de Caqueta, Luis Cuellar. Son corps a été découvert mardi, mettant à mal le plan de campagne antiguérilla mené par l’armée de Colombie avec l’appui financier des Etats-Unis.

Le président colombien cherche à dialoguer avec les FARC, cependant un cessez-le-feu doit être préalablement établi. Pour leur part, les rebelles ont déjà déclaré qu’ils étaient disposés à libérer les 24 otages qu’ils détiennent encore en échange de plusieurs centaines de leurs combattants emprisonnés.

La guérilla des FARC est en guerre depuis plus de quarante ans contre le gouvernement de la Colombie. Elles avaient annoncé en avril qu’ils libéreraient le sergent Pablo Emilio Moncayo, retenu en otage depuis 12 ans, et le soldat Livio Calvo. Mais l’opération de libération n’a pas été menée à bien.

La guérilla a également réclamé que la mission soit encadrée par le professeur Gustavo Moncayo, le père de l’un des otages et la sénatrice Piedad Córdoba, Le Comité International de la Croix Rouge ainsi que l’Eglise Catholique. La guerrilla s’est également engagé à remettre la dépouille Julián Guevara, décédé en janvier 2006 durant sa captivité.

M. Rangel, directeur de la  Fondation Sécurité et Démocratie dénonce « l’inconsistance des FARC, qui n’ont cessé d’enlever des civils, tout en maintenant la pression en vue d’un échange » entre les 24 militaires aux mains de la guérilla depuis des années et les membres des FARC incarcérés.

Dans leur communiqué du 28 décembre, les FARC n’ont fait aucun commentaire sur l’assassinat du gouverneur de Caquetá, Luis Francisco Cuéllar, mort confirmée officiellement par le gouvernement ce 23 décembre.

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