Colombie : Des anciens paramilitaires reconnaissent avoir enrôlé des mineurs

Des anciens paramilitaires colombiens ont reconnu avoir recruté plusieurs centaines de mineurs entre 1980 et 2000 afin de servir leur cause, c’est ce qui ressort des différents témoignages apportés par des combattants repentis lors d’enquêtes menées par les instances judiciaires.

« Dans le cadre de la loi Justice et Paix – qui propose des amnisties partielles aux paramilitaires qui reconnaissent leurs crimes, ndlr – les démobilisés ont fait mention de 1437 cas de recrutement illégal de mineurs », selon des sources de l’AFP.

Ces sources ont également précisé qu’il y aurait au moins 1000 cas qui devraient être prochainement confirmés par le parquet.

Le parquet s’intéresse aux crimes perpétrés par les anciens partisans de l’AUC (Autodéfenses Unies de Colombie ou Autodefensas Unidas de Colombia) au début des années 80, ses membres évoluaient au sein de milices armées dont le but avoué était de protéger la population contre la guérilla d’extrême-gauche qui tendait à se développer sur le territoire.

Toutefois, leurs pratiques ont très vite dérivé, et ces derniers se sont mis à déposséder les paysans de leurs terres et ont instauré un vaste trafic de drogue régi par la terreur. Ils perpétraient leurs exactions tout particulièrement sur quatre régions : la ville de Medellín, la région d’Urabá dans le département de Chocó, et les départements du Meta et du Nariño.

En échange de leurs témoignages, les ex-paramilitaires ne pourront écoper d’une peine de prison qui n’excède pas les 8 années d’incarcération. Selon un compte-rendu du parquet publié en juillet 2009 ils ont déjà reconnu près de 21 000 crimes, un chiffre qui ne représenterait que 10% des assassinats réellement perpétrés.

Concrétement, 32 000 paramilitaires auraient abandonné la lutte armée dans la cadre de cette opération « Justice et paix ». Cependant, des organisations des Droits de l’Homme attirent l’attention du gouvernement sur des nouveaux groupuscules en formation qui agissent  au nom du trafic de drogue. Ils seraient déjà 10 000 hommes à suivre les traces de l’AUC, selon certaines estimations.

Pour la police, ces « bandes criminelles » regrouperaient  environ 4 000 membres « Plusieurs groupes ont fusionné (…) de sorte qu’il existe moins de bandes, plus coordonnées, qui couvrent un territoire plus vaste », d’après des sources officielles.

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