Chili : Le bilan provisoire du séisme fait déjà état de 300 morts

Plus de 300 personnes sont décédées et plus de 400.000 autres sont sinistrées, voici le triste bilan provisoire qui fait suite au puissant séisme qui a touché le Chili ce samedi 28 février.

Ces chiffres a indiqué Carmen Fernández, directrice du Bureau National d’Urgence du Ministère de l’ Intérieur (Onemi), sont provisoires et risquent d’évoluer « minute par minute ».

Ce tremblement de terre d’une magnitude de 8,8 sur l’échelle de Richter est l’un des plus violents depuis un siècle, provoquant une alerte au tsunami dans l’ensemble des pays riverains du Pacifique comme la Russie et le Japon où des milliers de personnes ont déjà été évacuées dimanche.

La plupart des victimes, 90%, ont été surprises dans leur sommeil et sont mortes dans leur lit sans avoir eu le temps de réagir devant la violence des secousses. Dans la région de Concepción, qui se situe à 500 km au sud de la capitale Santiago, les dégâts sont spectaculaires.

Le séisme a été enregistré à 03h34 locale (06h34 GMT) et son épicentre localisé en mer à 90 kilomètres de Concepción (dans la région de Bío-Bío), la deuxième ville du pays, où réside un demi-million d’habitants, à quelques 500 km de la capitale Santiago. Les autorités chiliennes avaient de grandes difficultés, 12 heures après le séisme, à effectuer un bilan précis des dégâts matériels dans la zone côtière de Concepción, en raison de la destruction des réseaux de communication.

Le ministre des Transports et des Télécommunications, René Cortázar, a confirmé que le réseau téléphonique fixe était complétement endommagé de Concepción jusqu’au sud et que le réseau des portables était partiellement opérationnel. Le Ministre a appelé ses concitoyens à téléphoner le moins possible sauf en cas d’extrême urgence.

La présidente chilienne Michelle Bachelet, qui a survolé la zone sinistrée dans la journée, a déclaré dans la soirée, dans un message à ses concitoyens, que « tous les dégâts ne peuvent pas encore être quantifiés ». Selon la ministre du Logement Patricia Poblete, 1,5 million de logements ont été détériorés, dont 500.000 devenus insalubres ne pourront plus être habités.
A Washington, le président Barack Obama a quant à lui évoqué « des centaines de morts » au Chili, à l’issue d’une réunion à la Maison blanche avec la notamment la secrétaire d’Etat Hillary Clinton.

Le Ministre de l’Intérieur, Edmundo Pérez Yoma, a déclaré que 34 décès avaient été enregistrés dans la région de Maule, à environ 300 km au sud de la capitale chilienne.
Face à l’ampleur de la catastrophe, plusieurs pays et organismes internationaux ont proposé leur aide : l’Union européenne a offert 3 millions d’euros d’aide d’urgence ; le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a annoncé qu’une aide de l’ONU était disponible ; et le président Barack Obama a dit les Etats-Unis « prêts à apporter leur aide ».

Pour leur part, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont aussi proposé leur soutien financier et logistique. Le tremblement a été plus violent que celui, de magnitude 7, qui a ravagé l’île d’Haïti le 12 janvier, tuant au moins 222.000 personnes. Mais le Chili, l’un des pays les plus développés du continent latino-américain et membre de l’OCDE, est mieux préparé pour face à un séisme, avec notamment des normes de construction anti-sismique. Le Chili se situe d’un point de vue géographique dans l’une des zones à la plus forte activité sismique au monde, à la convergence de deux plaques tectoniques majeures. C’est déjà dans ce pays que le plus puissant séisme a été enregistré le 22 mai 1960 à Valdivia , il était d’une puissance de 9,5 sur l’échelle ouverte de Richter.
L’aéroport a cependant été fermé pour 24 heures en raison d’un terminal fortement mis à mal par la secousse. La piste n’était pas endommagée, mais selon des sources aéroportuaires, il serait inenvisageable de reprendre les vols commerciaux avant 72 heures. Plusieurs vols internationaux en provenance de Paris et de Madrid, notamment, ont été redirigés vers Buenos Aires.
Dans la région de Concepción, des premières images de télévision ont révélé l’ampleur des dégâts, avec des immeubles écroulés comme des châteaux de carte, des ponts éventrés, des routes creusées, des voitures écrasées, mais aussi une grande majorité de constructions qui tiennent encore debout.
La présidente Michelle Bachelet a annoncé que cinq régions avaient été déclarées « zone de catastrophe » dont la capitale Santiago. Le président élu Sebastian Pinera, qui doit être investi le 11 mars, a estimé qu’il s’agissait du séisme le « plus violent auquel nous ayons été confrontés en 30 ans ».

« La force de la nature a une nouvelle fois frappé notre patrie », s’est lamenté la présidente Michelle Bachelet, qui termine son mandat  présidentiel à la tête du Chili, nation qui réunit 16 millions d’habitants.

Toutefois, malgré les dégâts considérables, les autorités chiliennes ont demandé à la communauté internationale d’attendre avant d’envoyer de l’aide. « Une aide qui arrive sans avoir été définie n’est pas d’un grand secours », a précisé le chef de la diplomatie Mariano Fernande, ajoutant qu’Haïti pourrait avoir davantage besoin d’appui.

Autour de l’océan Pacifique, le plus vaste de la planète, des pays ont pris la décision d’évacuer des zones côtières, tandis que les autorités américaines annoncent une alerte au tsunami, progressivement étendue à l’ensemble des pays de l’océan Pacifique.Le Japon pourrait subir « toute la journée » par des vagues de tsunami.

Sur la petite île chilienne de Robinson Crusoe, située dans l’archipel de Juan Fernandez, à 700 km des côtes, cinq personnes ont péri et 11 scientifiques étaient portées disparues, par le passage d’une vague qui a englouti la partie basse de l’île de 600 habitants.

A Santiago, la secousse,  aurait duré deux minutes selon les premiers témoignages et a plongé la capitale dans le noir total et également précipité dans les rues des milliers Chiliens terrifiés.

Plusieurs heures après, beaucoup refusaient encore de regagner leur domicile, après la vingtaine de répliques qui ont suivi la première secousse.

« C’est la pire que j’ai connue de ma vie », soupirait Sebastian, âgé de 22 ans. « Ma maison s’est mise à trembler comme de la gélatine », a raconté un journaliste de l’AFP.
Dans l’agglomération de Santiago, des bretelles d’autoroutes se sont écroulées, de nombreux immeubles ont été lézardés ou déformés, un incendie a été repéré au nord de la ville, mais aucun grand édifice ne s’est écroulé.

La ministre de l’Education, Mónica Jiménez, a confirmé que la rentrée scolaire serait retardée au lundi 8 mars pour les régions de Valparaíso et de Araucanía. La mesure sera évolutive en fonction des dégâts enregistrés sur les établissements scolaires.

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