Les pluies intenses qui ont frappé la Colombie lors de la première vague hivernale de l’année 2011, dont la fin est prévue pour le mois de juin, ont déjà frappé au moins 75 % du territoire de cette nation sud-américaine, ont confirmé les autorités gouvernementales et les équipes de secours. Selon un rapport émis par les autorités, dans le département de Bolívar (au nord du pays) les fortes précipitations ont inondé une grande partie de la population, ce qui a engendré de sévères dommages dans les infrastructures de la région, une catastrophe qui a aussi conduit de nombreux habitants à quitter la zone concernée. À Cundinamarca (dans le centre du pays), les pluies diluviennes ont causé des situations similaires et ont incité les autorités à procéder à l’évacuation partielle de la municipalité de Chía, inondée après la crue du fleuve Bogotá. Cet assaut hivernal a également causé la détérioration des principales voies du pays et la destruction d’une grande partie des terres cultivables. La pays a dû condamné 16 routes nationales, 51 voies secondaires tandis que 302 chemins restent partiellement coupés en Colombie, selon un dernier rapport divulgué par la Police de la Route ( la Policía de Carreteras) via l’Agence de presse colombienne, Colprensa. 629 000 dollars (424 200 euros), soit 95 % du prêt assigné par le chef de l’Etat, a été investi pour la réparation des voies d’accès fortement endommagées par les inondations et glissements de terrain.
Le ministère colombien de l’Economie a informé que l’une des conséquences directes de ces pluies serait une augmentation probable des prix concernant les produits frais et la viande, le panier de la ménagère risque de flamber dans les prochains jours. Selon le coordinateur à l’Information et à la Prévention des Risques, Hugo Gamba, cette saison hivernale qui a frappé de plein fouet la Colombie depuis le mois de janvier 2011 jusqu’au mois d’avril, a affecté plus de 226 000 personnes et a touché 28 départements sur les 32 que compte le pays. Face à la gravité de la situation, qui avait laissé au moins 2 800 296 personnes ‘affectées’ (pour l’année 2010), les autorités ont insisté sur le fait « qu’il était absolument nécessaire de trouver des mesures préventives pour venir en aide aux habitants ».
Le président de la République colombien, Juan Manuel Santos, a annoncé que pour faire face à la situation d’urgence, il allait débloquer un fonds de 2,5 billions de dollars. En ce sens, il a souligné que la majorité des fonds était destinée » à répondre aux nouveaux besoins humanitaires ».
» Notre système a bien fonctionné, et l’attention humanitaire qui constitue notre priorité, parvient à ceux qui en ont le plus besoin (…). le gouvernement a débloqué 455 000 pesos (258 000 $) rien que pour loger temporairement les sinistrés, et leur apporter de la nourriture » a expliqué le chef de l’État.
Le voisin vénézuélien a envoyé, samedi 30 avril, par voie aérienne un chargement de 3,8 t d’aide humanitaire à la Colombie, ce convoi comprenait des aliments non périssables, de l’eau potable et des médicaments a indiqué le Directeur National de la Protection Civile, Luis Díaz. « Nous allons apporter notre aide à ceux qui en ont besoin et ainsi tendre la main à un peuple qui nous a aidé lorsque l’on n’en a eu besoin » a-t-il ajouté lors de déclarations émises samedi à l’agence d’informations de l’État AVN.
La Colombie avait déjà affronté de nombreuses intempéries durant le second semestre 2010, des pluies intenses qui avaient provoqué la crue des fleuves et rivières et de nombreux glissements de terrain faisant des centaines de victimes mortelles et plusieurs milliers de sinistrés. Le Venezuela a profité de la réouverture du couloir aérien entre Caracas et Bogotá via la compagnie aérienne d’État Conviasa pour faire parvenir cette aide. Les liens entre le gouvernement colombien et le gouvernement vénézuélien se sont renforcés depuis l’arrivée au pouvoir du président Juan Manuel Santos le 10 août 2010, il a succèdé au président Uribe dont les relations avec le président Chavez étaient tendues.
Le bilan total des intempéries qui frappent la Colombie depuis maintenant plusieurs mois (2010-2011) est de 428 morts, 77 disparus, 516 blessés, et plus de 3,7 millions de ‘personnes affectées’ (le pays compte 44 millions d’habitants), à ce triste bilan humain, s’ajoutent les dégâts matériels sur les infrastructures et sur la production agricole. Rien qu’entre le mois de janvier et d’avril 2011, un dernier bilan provisoire fait état de 103 personnes décédées (69 victimes rien que pour le mois d’avril 2011) .
L’Espagne a également apporté son soutien à la Colombie à travers l‘Agence Espagnole de Coopération pour le Développement (Aecid), et a envoyé 23 t de matériel humanitaire représentant une valeur de 130 000 $ dont vont bénéficier les milliers de familles sinistrées. » La Colombie remercie l’Espagne car elle se montre toujours présente dans les moments difficiles, nous leur sommes redevables » a déclaré la première dame colombienne María Clemencia Rodríguez.
En Colombie, il y a habituellement deux périodes pluvieuses, une de mars à juin et une autre d’octobre à décembre, mais depuis le mois d’avril 2010 les précipitations se sont intensifiées en raison de l’influence du phénomène météorologique de la « Niña ». Interrogée sur cette catastrophe naturelle, la première dame a déclaré « après cette vague hivernale, chaque personne aura conscience qu’il faut respecter la nature, car la nature nous a prouvé que si nous la respectons pas, nous subirons les conséquences que nous connaissons actuellement ». Depuis la fin de 2010, l’Agence Espagnole de Coopération pour le Développement a apporté des fonds d’un montant de 2,3 millions de dollars pour subvenir aux besoins de la population colombienne. Le 7 mai prochain, la empresa española Telefónica collaborera à la célébration d’un concert de solidarité avec de nombreuses vedettes, parmi lesquelles Alejandro Sanz, Amaia Montero et Antonio Carmona, se présenteront afin de récolter des fonds destinés à la reconstruction des écoles détruites par les fortes précipitations.
Ces précipitations ont également causé de nouveaux dommages dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, ce qui a pour conséquence une augmentation des prix, a déclaré le gouvernement qui a reconnu faire appel à davantage de produits importés. La Colombie produit principalement de la pomme de terre, du maïs, du riz, de la banane, de la canne à sucre, du café, ainsi que des fruits et des fleurs. Le secteur agro-pécuaire représente 6,8 % du Produit International Brut de la Colombie. Pour pallier à cette catastrophe, le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural a débloqué un fonds de 400 000 millions de pesos pour venir en aide aux agriculteurs et aux éleveurs.