Le tremblement de terre d’une magnitude de 7, 2 sur l’échelle de Richter qui a secoué hier, dimanche 25 mars, la région du Maule au centre du Chili a fait au moins une victime mortelle, une personne de 74 ans décédée à Horacio Villablanca d’un infarctus lié « au stress engendré par la secousse » (une information communiquée par le maire de ladite localité Israel Urrutia) et trois blessés légers.
L’épicentre a été enregistré à environ 20 km au nord-est de Constitución, dans le Maule chilien (province de Talca, région du Maule) à environ 300 km au sud de Santiago et à 35 km de profondeur.
Ce sont 7000 personnes qui ont été évacuées de façon préventive par les autorités de ce pays d’Amérique du Sud afin de prévenir tout risque de tsunami*, les habitants ayant repéré « des mouvements maritimes inhabituels » sur l’Océan Pacifique, des perturbations qui n’ont toutefois pas été confirmées par les scientifiques. Le porte-parole du gouvernement, Andrés Chadwick, a affirmé cette nuit qu’il avait décidé d’évacuer une partie de la zone côtière de la région de Maule pour des raisons de sécurité préventive. « Nous avons décrété une évacuation préventive de la côte de la Septième région de Maule. Cette décision n’obéit pas à une information délivrée par le Service hydrographique et océanographique de l’Armée, mais fait bien suite à une observation effectuée par le directeur du Bureau national des urgences de cette zone », a précisé Chadwick.
Le président chilien, Sebastián Piñera, a soutenu cette évacuation en argumentant « qu’il valait mieux prévenir que guérir « . « Nous avons donné ordre d’évacuer aux localités côtières les plus vulnérables, car certains auraient observé un retrait de l’océan dans la zone d’Iloca », a-t-il déclaré depuis Séoul le chef de l’État qui se trouvait en déplacement pour assister au Sommet sur la sécurité nucléaire.
La mesure préventive d’évacuation a été levée au milieu de la nuit après que tout risque de tsunami ait été écarté dans la région, cependant les autorités locales ont signalé qu’il était probable que de nombreuses personnes soient décidées à rester loin de l’océan après l’incapacité des autorités à prévoir le tsunami survenu en 2010. Ce dernier avait fait des centaines de morts suite à la brusque montée des eaux frappant les localités du littoral. Dans la région du Maule, des vagues gigantesques avaient totalement détruit plusieurs stations balnéaires faisant 587 morts (92 dans la région du Bio Bio dont la capitale est Concepcion, 48 dans celle d’O’Higgins, 38 à Santiago, 20 à Valparaiso et 14 dans la région d’Auraucania).
Hier, quelques coupures d’électricité ont été signalées dans les environs de Talca, touchant 900 foyers à Cabrero, ainsi que des problèmes de connexion téléphonique ponctuels, liés en partie à l’augmentation du nombre d’appels après le séisme.
La Onemi (Bureau régional d’Urgence ou Oficina Nacional de Emergencia) avait indiqué dans la nuit que l’alerte préventive levée sur le littoral entre Valparaíso et Biobío n’avait plus raison d’être après que le Service hydrographique et océanographique ait réfuté tout danger lié à un raz de marée.
C’est hier à 19:37 heure locale (22:37 GMT) qu’un tremblement de terre a secoué la région de Maule, situé à 30 m au-dessus du niveau de la mer, les autorités chiliennes ont estimé son intensité à 6,8 sur l’échelle ouverte de Richter, une estimation revue à la hausse par le Service géologique des États-Unis (USGS) qui lui a accordé une magnitude de 7,2.
Dans les localités du sud comme Talca, des centaines de personnes sont sorties dans les rues pour se protéger du tremblement de terre qui a été ressenti durant quasiment une minute, une secousse qui a été suivie de plusieurs répliques d’intensité inférieure, au moins trois à des magnitudes en dessous de 5 sur l’échelle de Richter : 4,6, 3,8 et 4,7.
À la capitale, Santiago, la secousse a été ressentie avec force dans les édifices les plus hauts. Le mouvement tellurique a causé un mouvement de panique dans les lieux publics comme les centres commerciaux, les supermarchés ou encore au stade où se disputait une partie de football entre Colo Colo et Cobreloa. En effet, de nombreux spectateurs ont tenté de quitter l’enceinte sportive durant les secousses. Dans les localités côtières comme à Viña del Mar, la population a quitté les bâtiments, les habitants préférant prendre la voiture pour s’éloigner de la côte par crainte d’une éventuelle montée des eaux.
Le Chili, qui se situe sur la fameuse « Ceinture de feu du Pacifique », est particulièrement vulnérable aux séismes violents (le jeu de ces plaques tectoniques étant à l’origine de fréquents séismes, 90 % des tremblements de terre et 80 % des plus grands tremblements sont enregistrés dans cette zone volcanique), le plus virulent avait été enregistré en 1960 à Valdivia (épicentre situé à environ 570 kilomètres au sud de Santiago), la secousse la plus forte jamais mesurée à ce jour de magnitude 9,5. Ce séisme avait fait près de 5700 morts sur le territoire chilien.
*Tsunami : Un tsunami est une onde océanique ou marine provoquée par un mouvement rapide d’un grand volume d’eau (océan ou mer) dont l’origine est géologique (le plus souvent l’effet d’un tremblement de terre ou d’une éruption volcanique). Il est associé à la naissance et au déploiement d’une immense vague qui devient déferlante et destructrice au contact des rivages terrestres. Bien que les tsunamis puissent atteindre une vitesse de 700 km/h quand le fond de l’océan est profond, ils sont imperceptibles au large, car leur amplitude y dépasse rarement le mètre pour une période (temps entre deux vagues successives) de plusieurs minutes à plusieurs heures. Ils peuvent toutefois provoquer d’énormes dégâts sur les côtes où ils se manifestent par : une baisse du niveau de l’eau et un recul de la mer dans les quelques minutes qui les précèdent;
et/ou une élévation rapide du niveau des eaux pouvant atteindre 60 mètres provoquant un courant puissant capable de pénétrer profondément à l’intérieur des terres lorsque le relief est propice (plat).
(Aline Timbert)