Les pays d’Amérique centrale, de même que le Mexique, ont émis des bulletins d’alerte alors qu’ils subissent les conséquences de fortes houles ces derniers jours sur la côte du Pacifique, un phénomène qui a eu pour conséquence l’inondation de certaines villes côtières. Des centaines de personnes ont été touchées et quatre personnes ont été tuées au Costa Rica.
Le Costa Rica a en effet rapporté dimanche le décès d’une femme et de trois enfants, ils se sont noyés dans le Golfo Dulce après que leur bateau ait été renversé par une grosse vague.
Samedi, le Costa Rica avait du faire face au naufrage d’une embarcation transportant près de 180 tonnes de nitrate d’ammonium. Le bateau a été frappé par une vague très importante et son naufrage a provoqué une urgence environnementale dans le golfe de Nicoya, dans la zone centrale du Pacifique. Le déversement de produits chimiques a forcé le gouvernement du Costa Rica à déclarer une alerte rouge le long de la zone côtière.
#Infórmate Conoce más sobre el fenómeno "Mar de Fondo". pic.twitter.com/R3LpMOmNqh
— ProtecciónCivil-Gro. (@PC_Guerrero) May 5, 2015
Au Nicaragua, l’Institut nicaraguayen des études territoriales (INETER) a signalé que le phénomène connu sous le nom de « lame de fond » ( déferlement d’une ou plusieurs vagues d’une taille considérablement plus grande que les autres, susceptible de provoquer des noyades et des destructions sur le rivage sur lesquelles elles s’abattent), a particulièrement affecté les communautés et les stations dans les provinces de Leon et Chinandega, au nord-ouest de Managua.
Au moins 250 personnes ont été évacuées dans la région. Les touristes en visite dans la station de Masachapa pour le week-end (à 60 kilomètres au sud-ouest de la capitale), ont été confrontés à des vagues de plus de deux mètres et à l’impact dangereux de celles-ci sur les installations de bord de mer comme les restaurants.
Selon le directeur de l’INETER, Marcio Baca, le phénomène est causé par un système de basse pression qui affecte depuis samedi toute la bande du Pacifique américain, du Mexique au Pérou.
Les autorités ont demandé aux touristes et sportifs de cesser leurs activités balnéaires et les pêcheurs doivent suspendre leurs activités professionnelles jusqu’à ce que cela se calme.
À San Salvador, le gouvernement a indiqué que plus de 800 personnes ont été évacuées dans des refuges et l’alerte verte » a été décrétée pour protéger la vie des gens dans le Pacifique.
Les vagues ont atteint une hauteur de 2,2 mètres sur la côte de la Cordillera Del Balsamo, dans la zone centrale, avec une vitesse de 60 kilomètres par heure. Selon le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles (MARN), en temps normal les vagues mesurent 1,2 mètre de haut avec une vitesse de 35 kilomètres par heure.
Les fortes vagues ont causé des détériorations de maisons, hôtels et entreprises situées près de l’océan, bien que l’étendue des dommages n’a pas été mesurée encore.
Pendant ce temps, au Guatemala, la houle affecte quelque 900 personnes et a provoqué des dégâts partiels sur environ 130 maisons inondées, toujours selon un bilan provisoire de gouvernement.
Le coordonnateur national de prévention des catastrophes (Conrad) a rapporté que les dégâts les plus importants ont été signalés dans les communautés dans la municipalité de Moyuta, Jutiapa (sud-est) et La Blanca, San Marcos (sud-ouest).
Les autorités mexicaines ont quant à elles expliqué que les vents violents au large provoquent cette forte houle durant quelques jours chaque année, il s’agit d’une onde générée par les tempêtes en mer accompagnée de vents forts, dès lors le risque est omniprésent au bord des côtes, a déclaré Miguel Angel Ahumada, océanographe.
Le professeur à l’Université de la Mar (Umar) Campus Puerto Ángel, a précisé qu’il ne s’agit pas « d’un tsunami, mais d’une houle continue identifiable sur de longues distances, et qui apportent des vagues longues de 100 à 300 m, un phénomène connu sous le nom de Swell en anglais », la menace concerne donc les installations en bord de mer qui connaissent le risque qu’implique leur proximité à l’océan. Le Sweel se manifeste essentiellement entre le mois de mai et de novembre et son intensité est aussi majorée par l’importance des marées « si la marée est haute, l’impact sera plus grand. »
À cet égard, les autorités de protection civile mexicaines ont émis une alerte dans les zones côtières de Guerrero en raison de ce phénomène, qui, entre autres effets, a causé des vagues pouvant atteindre 10 m de haut dimanche.
#Alerta en Costas de #Guerrero por Mar de Fondo. @PC_Guerrero invita a tomar precauciones. Emergencias al 066. pic.twitter.com/499l6pprYb
— Gobierno de Guerrero (@Gob_Guerrero) May 3, 2015
La prudence est plus que jamais de mise, et les touristes en vacances sont appelés à faire preuve de bon sens, deux d’entre eux ont tragiquement perdu la vie dans la municipalité de Lázaro Cárdenas, (Michoacán), alors qu’ils se promenaient de façon inconsciente sur une digue de la communauté de Caleta de Campos.