Colombie : En 2014, 45 % de la déforestation nationale a eu lieu en forêt amazonienne

colombie01022016

Malgré les politiques de protection de l’environnement, la déforestation se poursuit de façon dramatique dans de nombreux pays, et c’est le cas de la Colombie qui voit ses arbres tomber sous le coup de l’activité humaine (16 % de déforestation en plus en 2014 par rapport à l’année 2013).

Le bilan de la déforestation en Colombie témoigne des limites en matière de la sauvegarde des espaces naturels y compris protégés, ce sont entre 150 000 et 250 000 hectares qui disparaissent annuellement, une perte de la couverture végétale qui a un impact dramatique sur le changement climatique. Selon les spécialistes, 30 hectares sont arrachés quotidiennement dans la région de Huila, par ailleurs plus de 7000 hectares sont situés en zones protégées, fruit d’activités clandestines comme le déboisage, la prospection minière ou encore des pratiques agricoles illégales.

Confrontés à cette situation infernale, les responsables des Parcs nationaux (PN) précisent que la pression pour extraire du bois, l’extension des zones de cultures et d’élevage sont à l’origine des disparations de zones naturelles abritant une faune et une flore d’exception.

L’Institut d’Hydrologie, de météorologie, et d’études environnementales (IDEAM) et le ministère de l’Environnement et du Développement durable annoncent dans son dernier rapport que la déforestation a lieu majoritairement en Amazonie (45 % du total au niveau national) et 24 % en région andine. L’Amazonie reste donc une zone menacée malgré les efforts gouvernementaux, en 2014 la forêt tropicale à perdu 63 280 d’hectares. La région andine a été amputée 33 679 hectares et de 10 639 de l’Orénoque. Cependant, ce sont les régions du Pacifique et Caraïbes qui préoccupent tout particulièrement le représentant de l’Ideam, Ómar Franco. En effet, la couverture boisée représente seulement 3 % et en 2014 la région a enregistré une déforestation de 18 903 hectares soit 14 % du total, l’expert a expliqué « ce qui induit une augmentation de la vulnérabilité en matière de variabilité climatique ». Dans la région pacifique, 13 855 ont été perdus en 2014, soit une augmentation de 100 % par rapport en 2013. Certaines municipalités subissent cette déforestation de plein fouet, parmi lesquels San Vicente del Caguán et Cartagena del Chairá (Caquetá), La Macarena (Meta), Puerto Guzmán et Puerto Leguízamo (Putumayo), 20 municipalités ont concentré 51 % de la déforestation nationale.

Endiguer le phénomène de déforestation illégale n’est pas une mince affaire, les pressions autour de l’exploitation des ressources naturelles sont majeures dans les pays sud-américains qui bénéficient de richesses indéniables dans leur sous-sol, mais aussi d’un point de vue biologique , il s’agit donc d’allier développement économique et écologie en rappelant que la Colombie se positionne parmi les pays possédant la plus grande biodiversité au monde. La Colombie possède au total 59 millions d’hectares de zones forestières, ce qui représente une couverture de plus de la moitié de son territoire.

Dans l’optique de l’initiative globale 20-20, les autorités sud-américaines aspirent à reboiser au moins 20 millions d’hectares (1 million pour la Colombie, 8,5 millions pour le Mexique, 3,2 millions pour le Pérou…)
Le gouvernement colombien doit investir 100 millions de dollars dans des projets de reforestation principalement en Amazonie avec le soutien financier de l’Allemagne et de la Norvège (avec un apport de 64 millions de dollars).

L’objectif est de réduire d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre de 20 %, un grand défi pour limiter le réchauffement climatique. Cette année la sécheresse assaille la Colombie (25 départements ont été placés en alerte rouge), et les incendies se multiplient, quant aux principaux fleuves du pays, le Cauca et le Magdalena, ils ont atteint des taux historiquement bas en cet été austral, le Magdalena a atteint un niveau de 45 cm, un record depuis plus de 40 ans.

Dans une interview accordée par Julia Miranda, directrice des Parcs naturels nationaux, au quotidien El Colombiano, du 11 janvier 2016, on peut lire : « Mettre un terme à la déforestation est le grand défi de la Colombie. Le grand défi pour de nombreuses institutions et j’en mentionne certaines comme les parcs nationaux, bien sûr, les forces de sécurité, le ministère de l’Agriculture, la DPS, les organisations qui sont derrière pour freiner l’exploitation minière illégale. Nous devons freiner l’élevage illégal qui se développe dans les zones protégées, il faut limiter la production de coca; tout cela est associé à la déforestation et c’est l’engagement que nous avons. Donc, la déforestation doit être une angoisse pour tous les Colombiens et les institutions publiques qui ont à traiter ce problème. Nous devons examiner qui sont à l’origine de la déforestation, quelles alternatives doivent être mises en oeuvre pour les populations rurales afin qu’elles puissent avoir des activités productives qui soient rentables pour eux, afin qu’elles aient une qualité de vie, on doit établir des processus agricoles et d’élevage dans un cadre légal pour que les gens puissent vivre dans la dignité, sans commettre des activités illégales d’exploitation forestière illégale, d’agriculture, d’élevage et de plantation de coca ».

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