Chili : 2015, une année exceptionnelle pour le Desierto Florido d’Atacama qui a connu une floraison record

chili24102016
Desierto Florido

Peu de changements se produisent régulièrement au sein du fragile écosystème du désert d’Atacama, le milieu le plus aride du monde situé au Chili. Entre l’océan Pacifique et les Andes, il s’étend sur une région couvrant une superficie de plus de 100 000 km, où, dans certains endroits, aucune pluie n’est tombée depuis 16 longues années.

Cependant, le puissant phénomène El Niño qui a marqué l’année 2015 en Amérique du sud a changé la donne dans ce lieu atypique, les précipitations qui ont eu lieu ont permis la germination des graines qui sommeillaient dans la partie connue sous le nom de « Desierto Florido » (« Désert fleuri »). Cette extraordinaire floraison a lieu entre les mois de septembre et novembre durant les années où la présence du phénomène météorologique El Niño est fort. L’augmentation de la biodiversité de la flore se traduit également par une explosion de vie chez les insectes et les oiseaux.

En 2015, l’absence de gel et les précipitations associées à El Niño ont généré la floraison du désert, elle n’avait pas été aussi spectaculaire depuis 1997. Les graines des 1800 espèces de plantes endémiques fleurissent au Chili grâce à ce phénomène après cinq ou six ans dans un état « d’engourdissement ».

Raul Cespedes, un spécialiste de l’Université d’Atacama, a souligné que les fleurs s’épanouissent tous les quatre ou cinq ans, mais en 2015 c’est un tapis végétal coloré qui a fait irruption dans ce lieu inhospitalier. Tout un festival de fleurs inhabituelles de cette région désertique ont fait leur apparition comme des « Nolana paradoxa » (nolanes paradoxales), des « Rhodophiala rhodolirion » ou encore des « Bomarea ovallei », donnant un panel de couleurs flamboyantes à la région.

« Quand vous pensez à un désert, on pense qu’il y a une sécheresse absolue, mais il y a un écosystème latent qui attend certaines conditions telles que la pluie, des températures élevées et de l’humidité, pour s’activer », a expliqué Céspedes.

À l’exception du parc national de Challe Llanos, le Desierto Florido n’est pas une zone protégée. Certaines organisations environnementales ont dénoncé la destruction progressive de ce patrimoine en raison des activités telles que le tourisme abusif, le commerce illégal de fleurs et l’organisation de courses dans le désert, qui limitent le potentiel de régénération des espèces existantes.

La plus forte concentration de fleurs se produit dans la région de Coquimbo, de Pichidangui à Los Choros, dans la région d’Atacama et aussi sur les contreforts de la région d’Antofagasta, de Chañaral à San Pedro d’Atacama.

Et si 2015 a offert une vision printanière du désert, cette rareté visuelle et olfactive n’aura pas lieu en ces mois d’octobre-novembre 2016, le manque de pluie associé à une forte chaleur a eu raison de ce majestueux sol floral et seules des petites touches de couleurs pourraient parsemer le désert cette année.

Le responsable régional du ministère des aires protégées du Conaf, Jorge Carabantes, a expliqué que  « c’est très peu probable que ce phénomène se reproduise au vu de l’absence d’eau ». Il a noté qu’il y a des espèces qui commencent à fleurir au printemps dans certains secteurs, mais « ce n’est pas le même phénomène que les touristes sont habitués à voir quand le désert est en fleur ». Selon le SERNATUR, environ 20 000 personnes ont apprécié cette beauté naturelle d’une rare ampleur en 2015.

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