Colombie : Les enfants, victimes démunies du conflit interne, au cœur des préoccupations de l’UNICEF

colombie06112016

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a indiqué que plus de 250 000 enfants ont été impactés en Colombie depuis que le gouvernement de ce pays et le groupe armé d’opposition, les FARC, ont commencé des pourparlers de paix il y a trois ans à Cuba. Selon le rapport divulguée par l’organisation internationale, sur cette période plus d’un millier d’enfants ont été recrutés ou utilisés par des groupes armés.

Le représentant de l’UNICEF dans le pays sud-américain concerné, Roberto De Bernardi, a déclaré que la publication de cette étude est un appel à une prise de conscience « les négociations de paix ont amélioré en quelque sorte la situation des enfants et des adolescents par rapport à l’impact des conflits armés. L’année 2015, a été une année où il y a eu environ 40 000 mineurs déplacés, et malgré l’accord de paix, les mineurs restent particulièrement vulnérables, l’exploitation sexuelle reste une menace pour les plus jeunes, mais aussi la présence de mines antipersonnel, ou encore l’enrôlement dans d’autres groupes paramilitaires ».

Le rapport précise que 75 enfants ont été tués et 180 autres blessés au cours des trois dernières années par des mines ou explosifs enterrés insidieusement.

Jusqu’à 65 écoles ont été endommagées par les combats ou ont été utilisées à des fins militaires, et l’UNICEF assure qu’au moins 10 enseignants ont été tués depuis 2013.

Un minimum de 180 enfants a été victime de violence sexuelle, la situation des plus jeunes est particulièrement mauvaise dans les zones de conflit, 40 % des enfants ne se rendent pas en classe.

Néanmoins, la situation des enfants s’est nettement améliorée, par exemple, entre 2013 et 2015, le nombre d’enfants tués ou blessés par des mines et des restes explosifs a diminué de moitié, tandis que le nombre de personnes déplacées a diminué de 40 %.

Cependant, l’UNICEF met en lumière les principaux défis auxquels sont encore confrontés les enfants malgré l’accord de paix entre la guérilla et le gouvernement ( dont les modalités des négociations, rappelons-le, n’ont pas été approuvées par la population qui a voté « non » au référendum populaire qui s’est tenu dimanche 2 octobre).

« Aucun enfant en Colombie aujourd’hui ne sait ce qu’est de vivre dans un pays en paix. Il est temps de tourner la page », a insisté Roberto De Bernardi, qui a demandé à ce que la protection des mineurs soit « une priorité « . Le gouvernement colombien n’a pas révélé le nombre exact de mineurs combattants des FARC, mais selon des données officielles, quelque 6000 enfants ont été utilisés au sein d’organisations armées illégales au cours des 17 dernières années, 60 % d’entre eux parmi les FARC.

(vidéo du 02/11/2016)

les enfants continueront de courir toute sorte de risque, y compris le recrutement forcé, les mines et l’exploitation sexuelle », indique dans le communiqué Roberto De Bernardi.

Le conflit colombien, qui a commencé par un soulèvement paysan dans les années 1960, a engendré une guérilla armée pendant 50 ans de guérilla de gauche, le bilan est tragique, le conflit a fait 260000 morts, 6,6 millions de personnes déplacées et 45000 disparus.

Dans ses recommandations, Ban Ki Moon a appelé fin octobre toutes les parties à remplir leurs obligations et a appelé les groupes armés à maintenir leurs engagements pour mettre fin au recrutement d’enfants et  libérer tous ceux qui ont dans leurs rangs.

Le gouvernement prétend que l’ONU « veille à ce que la réintégration des enfants et adolescents touchés par les conflits armés soient traités en priorité ». En ce sens, il a encouragé des efforts supplémentaires dans des domaines tels que le regroupement familial, la protection et les communautés d’accueil afin d’assurer une réinsertion sociale réussie.

Ban Ki-moon a exhorté également le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) à poursuivre le processus actuel de séparation de tous les moins de 18 ans liés aux FARC.

Il a également souligné l’importance de fournir un soutien socio-économique et psychosocial aux enfants afin de prévenir tout recrutement dans d’autres groupes illégaux.

(vidéo du 27/10/2016)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.